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23 mars 2006 4 23 /03 /mars /2006 11:36

“ENTRE Pierre, premier évêque de Rome, et Jean-Paul II, notre pape actuel, existe une longue lignée de souverains pontifes — plus de 260, pour tout dire.” Ainsi s’exprimait le religieux Anthony Foy dans The Southern Cross, un hebdomadaire catholique d’Afrique du Sud. Il poursuit: “C’est à cette lignée ininterrompue de papes que nous pouvons, en toute confiance, nous référer lorsqu’on nous demande de prouver que l’Église catholique a été instituée par Jésus Christ.”

 

Pouvons-nous dire, sans nous tromper, que l’apôtre Pierre a été le premier de cette longue lignée de papes? Selon la théologie catholique, quatre papes, Lin, Anaclet, Clément et Évariste, auraient succédé à Pierre jusqu’à l’an 100 de notre ère. Il est vrai que la Bible parle d’un chrétien nommé Linus (ou Lin), qui habitait à Rome (2 Timothée 4:21). Toutefois, rien ne laisse supposer que ce chrétien, ou un autre, ait succédé à Pierre comme pape. L’apôtre Jean, qui a rédigé cinq livres de la Bible au cours de la dernière décennie du Ier siècle, n’a mentionné aucun de ces soi-disant successeurs de Pierre. En fait, si Pierre avait eu un successeur, n’aurait-il pas été judicieux de choisir Jean?

 

En ce qui concerne l’affirmation selon laquelle Pierre a été le premier évêque de Rome, il n’y a aucune preuve qu’il soit allé dans cette ville. En réalité, lui-même a précisé qu’il a écrit sa première lettre de Babylone (1 Pierre 5:13) (Voir mon article à ce sujet). L’Église catholique prétend que Pierre a utilisé le nom de “Babylone” comme symbole pour faire allusion à Rome, mais cet argument ne tient pas. La ville de Babylone existait bel et bien aux jours de Pierre. De plus, il y avait dans cette ville une communauté juive assez importante. Comme Jésus avait chargé Pierre de prêcher en priorité aux Juifs circoncis, il est tout à fait raisonnable de penser que l’apôtre s’est rendu à Babylone dans ce but. — Galates 2:9.

 

Il est également intéressant de remarquer que Pierre a toujours parlé de lui comme étant l’un des apôtres du Christ, rien de plus (2 Pierre 1:1). Nulle part dans la Bible on ne voit quelqu’un s’adresser à lui en l’appelant “Saint-Père”, “Souverain Pontife” ou “pape” (en latin papa, terme affectueux signifiant “père”). Au contraire, il adhérait humblement aux paroles de Jésus consignées en Matthieu 23:9, 10: “D’autre part, n’appelez personne votre père sur la terre, car un seul est votre Père, le Céleste. Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ.” Pierre n’a pas accepté qu’on le vénère. Lorsque le centurion romain Corneille “tomba à ses pieds et lui rendit hommage (...) Pierre le releva en disant: ‘Lève-toi; moi aussi, je ne suis qu’un homme.’” — Actes 10:25, 26.

 

Quant aux 260 prétendus papes, le prêtre Anthony Foy a reconnu: “Un certain nombre se sont montrés indignes de leur haute fonction.” Pour essayer de justifier cet état de fait, la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.) fait remarquer: “Ce qui importait pour les besoins de gestion était la fonction assumée par le pape, et non sa personnalité. Ce dernier pouvait être un saint, une personne médiocre ou même un vaurien.” Mais peut-on croire que le Christ aurait choisi de tels hommes pour le représenter?

 

Dans tous les cas, l’assertion selon laquelle la papauté a été instituée par Jésus n’est absolument pas appuyée par la Bible. D ’après une encyclopédie (Encyclopedia of Religion), même des théologiens catholiques modernes reconnaissent qu’“il n’existe aucune preuve biblique formelle que Jésus ait établi une institution pontificale permanente au sein de l’Église”.

 

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22 mars 2006 3 22 /03 /mars /2006 11:36

· “L’Ancien Testament prêche la haine et la vengeance, ‘œil pour œil et dent pour dent’. Tout cela est remplacé par le Nouveau Testament, qui enseigne l’amour et le pardon.”

 

 

· “L’Ancien Testament ne s’applique pas aux chrétiens d’aujourd’hui; il est donc inutile de continuer à le lire.”

 

 

EST-CE là votre opinion? Ou bien avez-vous déjà entendu de telles remarques? L’Ancien Testament (les Écritures hébraïques) est-il périmé, et le Nouveau Testament (les Écritures grecques chrétiennes) l’a-t-il remplacé? Qu’en dit la Bible elle-même?

 

 

Il est à noter que le Nouveau Testament indique effectivement que l’alliance de la Loi , un pacte que Dieu avait conclu avec l’antique Israël, est caduque et ne s’applique donc pas aux chrétiens (Éphésiens 2:15; Hébreux 8:13). Cette alliance de la Loi fait partie intégrante de l’Ancien Testament. Mais l’Ancien Testament est loin de ne contenir que l’alliance de la Loi !

 

 

L’Ancien Testament comporte trois parties qui le rendent précieux pour les chrétiens d’aujourd’hui: 1) des récits historiques exacts, 2) des textes poétiques édifiants, et 3) des livres prophétiques propres à fortifier la foi. Examinons-les plus en détail.

 

 

L’histoire biblique

 

 

Les 17 premiers livres de l’Ancien Testament, soit de la Genèse à Esther, renferment le récit historique des relations entre Dieu et l’homme, depuis la création de ce dernier jusqu’au Ve siècle avant notre ère. Mais ce n’est pas seulement de l’histoire ancienne, ainsi qu’en témoignent ces paroles de l’apôtre Paul: “Ces choses [rapportées dans l’Ancien Testament] leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous [les chrétiens] sur qui sont venues les fins des systèmes de choses.” — 1 Corinthiens 10:11.

 

 

Pourquoi Paul considère-t-il que ces récits historiques concernent les chrétiens, alors que ceux-ci vivent des siècles plus tard? Tout simplement parce que si la nature humaine n’a pas changé au fil des siècles, Dieu lui non plus n’a pas changé (Malachie 3:6). Le disciple Jacques explique que chez Jéhovah “il n’y a pas la variation du mouvement de rotation de l’ombre”. (Jacques 1:17.) L’ombre varie: elle est très courte à midi, et bien plus longue au coucher du soleil. Par contre, Jéhovah, lui, a une personnalité immuable.

 

 

De fait, nous pouvons beaucoup apprendre de la façon dont Jéhovah a agi envers les patriarches, envers Israël à la mer Rouge et dans le désert, ainsi qu’envers de nombreuses autres personnes. Par exemple, si Dieu s’irritait de voir les Israélites pratiquer l’idolâtrie ou commettre la fornication, il est également mécontent quand des chrétiens adoptent une telle conduite (1 Corinthiens 10:1-12). Bien que les chrétiens ne soient pas soumis à l’alliance de la Loi , elle-même leur donne au travers de ses principes fondamentaux de précieux éclaircissements sur la personnalité de Jéhovah.

 

 

Les textes poétiques et les prophéties

 

 

Les cinq livres suivants, soit de Job au Cantique des cantiques, sont des textes poétiques. Mais leur intérêt ne se limite pas à leur style agréable; leur contenu est spirituellement édifiant et souvent inspiré de faits historiques. La lecture des Psaumes n’est-elle pas très émouvante? Et qui ne discerne pas la valeur pratique des conseils contenus dans les Proverbes au sujet de l’honnêteté, de la jalousie et d’autres aspects des relations humaines (Proverbes 11:1; 14:30)? Sans aucun doute, ces livres apportent autant de bienfaits aujourd’hui qu’à l’époque de leur rédaction.

 

 

Les 17 derniers livres de l’Ancien Testament, soit d’Ésaïe à Malachie, sont des livres prophétiques. Ils renferment les proclamations de prophètes hébreux des temps anciens, et des renseignements précis fournis des siècles à l’avance au sujet de la venue du Messie sur la terre. Dans le Nouveau Testament, les Évangiles révèlent que des dizaines de ces prophéties se sont réalisées jusque dans le moindre détail. À coup sûr, lorsqu’on constate l’exactitude de ces prophéties, on fortifie sa foi en Jésus Christ, celui que Dieu a envoyé pour nous libérer.

 

 

Incompatibles?

 

 

Toutefois, l’Ancien et le Nouveau Testament sont-ils compatibles malgré leurs différences? Prenons un exemple: Un père disciplinera ses deux fils d’une manière différente, selon la personnalité de chacun. Également, Jéhovah n’a pas employé le même ton pour donner les conseils renfermés dans l’Ancien Testament à Israël, une nation d’hommes voués à lui dès leur naissance, et ceux contenus dans le Nouveau Testament qu’il a adressés à la congrégation chrétienne, composée de personnes qui ont choisi de se vouer à lui.

 

 

Ainsi, un examen approfondi de la Bible montre que ces deux parties ne sont pas incompatibles, mais plutôt complémentaires. Elles sont toutes les deux utiles pour que “l’homme de Dieu soit tout à fait qualifié”. — 2 Timothée 3:16, 17.

 

 

Par exemple, l’Ancien Testament permet-il vraiment de se venger soi-même, alors que le Nouveau Testament condamne cette attitude? Absolument pas! L’un et l’autre recommandent d’aimer ses ennemis, montrant que la vengeance appartient à Dieu (comparer Deutéronome 32:35, 41 et Proverbes 25:21, 22 avec Romains 12:17-21). En réalité, quand l’Ancien Testament emploie l’expression ‘œil pour œil et dent pour dent’, ce n’est pas en rapport avec la vengeance personnelle, mais plutôt avec le dédommagement équitable imposé par un tribunal dûment habilité. — Exode 21:1, 22-25.

 

 

L’Ancien Testament n’est donc ni périmé ni incompatible avec le reste des Écritures. La Bible affirme qu’il est aussi actuel et aussi utile aux chrétiens d’aujourd’hui que le Nouveau Testament. Rappelez-vous ces propos de Jésus Christ: “L’homme devra vivre, non pas de pain seulement, mais de toute déclaration qui sort de la bouche de Jéhovah.” Or, cela désigne aussi bien les Écritures hébraïques que les Écritures grecques chrétiennes. — Matthieu 4:4; voir Deutéronome 8:3.

 

 

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20 mars 2006 1 20 /03 /mars /2006 11:48

CES hommes risquaient littéralement leur vie en descendant le long de la paroi rocheuse pour pénétrer dans ce que nous appelons maintenant la Grotte des horreurs. Ils ne se doutaient pas qu’ils allaient découvrir parmi les squelettes d’importants renseignements touchant votre Bible.

 

Si vous voulez vous replacer dans le contexte de cette découverte, imaginez-vous dans un désert aride et montagneux situé à l’ouest de la mer Morte.

 

Au sud de ces montagnes se trouve Massada, la forteresse isolée qui fut, en 73 de notre ère, le dernier bastion de la révolte juive à être conquis par les Romains. Au nord, il y a les ruines de Qumrân. Au premier siècle, cette localité était habitée par la communauté juive qui cacha les fameux rouleaux de la mer Morte, dont celui d’Ésaïe, dans des grottes avoisinantes.

 

Dans les premiers mois de l’année 1961, une équipe d’experts partit explorer les grottes de la sinistre région de Nahal Hever. Ils étaient équipés de détecteurs de mines, de masques pour se protéger de la poussière, de cordes et de harnais de sécurité. Pour atteindre l’entrée de la grotte numéro huit, surnommée la Grotte des horreurs, il fallait opérer une dangereuse descente de quatre-vingts mètres. Le moindre faux pas, et c’était une chute de plusieurs centaines de mètres sur les rochers.

 

Le nom macabre de Grotte des horreurs vient de ce que les chercheurs y ont trouvé les squelettes de quelque quarante personnes, hommes, femmes et enfants. Ces gens avaient été des partisans de Bar Kokheba, un combattant juif qui livra une guerre contre Rome en 132 de notre ère. On pense qu’ils ont été pris au piège dans cette grotte par des Romains postés sur les hauteurs, et qu’ils sont morts de faim et de soif.

 

Mais vous vous demandez peut-être en quoi tout cela nous aide à savoir si Jésus et ses apôtres employaient le nom propre de Dieu et si, par conséquent, ce nom devrait se trouver dans votre Bible et sur vos lèvres. C’est que l’on a exhumé de la Grotte des horreurs neuf petits fragments de parchemin écrits en grec.

 

Quand des savants les étudièrent soigneusement, ils reconnurent que ces fragments provenaient d’un rouleau en cuir des “petits prophètes” (d’Osée à Malachie). Ce texte grec datait d’entre les années 50 avant notre ère et 50 de notre ère, et on savait qu’il venait de la Grotte des horreurs, dans le désert de Judée. Bien que vous puissiez, à priori, ne pas voir l’importance de cette découverte, elle offre une indication primordiale pour déterminer si, oui ou non, le nom divin doit figurer dans votre Bible.

 

Pour que vous compreniez bien, il nous faut parler des rouleaux dont disposaient Jésus et ses apôtres au premier siècle de notre ère.

 

LA PAROLE DE DIEU EN GREC

 

Les livres bibliques de la Genèse à Malachie furent originellement écrits en hébreu, sauf quelques petites parties qui furent rédigées en araméen. Cependant, quand les Juifs furent dispersés dans le monde antique, ils en vinrent à utiliser la langue internationale de l’époque, le grec. De ce fait, vers l’an 280 avant notre ère, on commença à traduire les Écritures hébraïques en grec, ce qui donna la version grecque des Septante (LXX).

 

Quand Jésus débuta son ministère, cette version était très répandue parmi les Juifs d’expression grecque. On peut aussi affirmer, d’après la façon qu’avaient les apôtres de rédiger leurs écrits, qu’ils connaissaient très bien la Septante , ce qui a dû être également le cas de Jésus.

 

Cette traduction grecque contenait-elle le nom de Dieu? Les manuscrits les plus complets qui nous sont parvenus de la Septante et qui datent du quatrième siècle de notre ère ont de quoi faire sursauter. Partout où le Tétragramme apparaissait dans le texte hébreu de la Bible , la Septante grecque l’a remplacé par les mots “Dieu” (Théos) et “Seigneur” (Kurios). Cela a bien sûr conduit les exégètes à penser que Jésus et ses apôtres n’employaient pas le nom propre de Dieu. On a prétendu que lorsque ceux-ci lisaient ou citaient les Écritures hébraïques, ils suivaient la coutume qui consistait à substituer au nom de Dieu les mots “Seigneur” et “Dieu”. Quant à la version des Septante qu’ils utilisaient, le nom de Dieu, disait-on, n’y figurait même pas.

 

La plupart des théologiens se sont ralliés en toute confiance à ce point de vue. Mais quelles informations la Grotte des horreurs a-t-elle livrées?

 

CE QU’ON A DÉCOUVERT EN JUDÉE

 

Cette grotte du désert de Judée recelait des fragments de peau appartenant à un rouleau des “petits prophètes”, rouleau qui avait été écrit environ à l’époque de la naissance de Jésus. Il était rédigé en grec et s’approchait de la Septante.

 

Ces fragments portaient le nom de Dieu écrit en caractères hébreux archaïques! Quoique le texte fût grec, on y avait laissé le nom de Dieu en lettres hébraïques. Le rédacteur n’avait pas remplacé le Tétragramme par le titre grec Kurios, comme ce fut le cas dans les siècles suivants pour les manuscrits de la Septante.

 

Mais plus récemment encore, une autre découverte importante a retenu l’attention, Elle aussi constitue un témoignage éloquent qui permet de savoir si le nom de Dieu devrait figurer dans votre Bible et si, par voie de conséquence, vous devriez l’utiliser. Cet indice a été trouvé au Caire.

 

 CE QU’ON A DÉCOUVERT EN ÉGYPTE

 

Le témoignage est celui de plusieurs fragments d’un ancien rouleau en papyrus du Deutéronome, auxquels on a donné la référence muséologique de Papyrus Fouad numéro 266. Bien que découverts dans les années 1940, ces documents sont restés inaccessibles aux savants qui pouvaient les étudier.

 

En 1950, Les Écritures grecques Traduction du monde nouveau publièrent pour la première fois les photographies d’un certain nombre de ces fragments rares. Durant les années 50 et 60, la plupart des experts ne purent toujours pas accéder aux documents originaux, et aucune publication archéologique ne publia de photographies ni d’étude de ces textes. Il fallut attendre le volume 1971 des Études de papyrologie. Qu’y avait-il d’extraordinaire dans ces textes? En quoi affectent-ils l’emploi du nom de Dieu?

 

Le papyrus Fouad 266 date du second ou du premier siècle avant notre ère et il est écrit, non en hébreu, mais en grec. Vous remarquerez que le Tétragramme apparaît en écriture hébraïque carrée, bien que le texte soit en langue grecque. Loin de substituer au nom divin les termes “Seigneur” (Kurios) ou “Dieu”, le copiste qui écrivit ce rouleau de papyrus employa plus de trente fois — en plein milieu du texte grec — le Tétragramme en lettres hébraïques!

 

Le docteur Paul Khale, d’Oxford, expliqua que ces fragments contenaient “peut-être, pour ce qui est du Deutéronome, la meilleure copie de la Septante qui nous soit parvenue”. Dans la publication Studia Patristica, il ajouta ceci: “Nous possédons, grâce à ce rouleau de papyrus, une copie grecque du texte de la Septante qui est beaucoup plus digne de confiance que celle du codex Vaticanus et qui a été rédigé plus de quatre cents ans auparavant.” De plus, on avait conservé le nom de Dieu dans ce document, tout comme dans les fragments grecs des “petits prophètes” découverts dans le désert de Judée. Les témoignages concordent.

 

Dans la Revue de littérature biblique, (angl., Vol. 79, pp. 111-118), le docteur Kahle examina les nombreuses preuves de l’utilisation du nom divin par les Juifs, puis il conclut ainsi:

 

“Toutes les traductions grecques de la Bible faites par des Juifs pour des Juifs, avant l’avènement du christianisme, ont dû employer le nom de Dieu sous la forme du Tétragramme écrit en caractères hébreux, et non pas [Kurios] ni ses abréviations, comme c’est le cas” dans les copies chrétiennes de la Septante.

 

Cette mise en évidence du nom divin pour assurer sa préservation ressort même de textes hébreux rédigés vers le premier siècle. Dans certains des rouleaux hébreux qu’on a trouvés dans les grottes de la mer Morte, le Tétragramme était écrit à l’encre rouge ou avec des caractères archaïques que l’on distinguait sans peine du reste du texte. J. Siegel fit le commentaire suivant:

 

“Lorsqu’on découvrit les manuscrits de Qumrân, il y a plus de vingt ans, l’une de leurs plus surprenantes caractéristiques était la présence, dans un petit groupe de textes, du Tétragramme écrit en vieil hébreu. (...) Il va sans dire que cette pratique dénote un profond respect pour le nom divin.” — Hebrew Union College Annual, 1971.

 

On a également rapporté qu’au premier siècle, il y avait à Jérusalem un rouleau hébreu des cinq livres de Moïse où le Tétragramme figurait en lettres d’or. — Israel Exploration Journal, Vol. 22, 1972, pp. 39-43.

 

Ces nouvelles preuves ne vous convainquent-elles pas que Jésus connaissait très bien le nom divin et qu’il l’employait, quelle que fût la langue, grecque ou hébraïque, dans laquelle il lisait les Écritures?

 

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17 mars 2006 5 17 /03 /mars /2006 18:30

“Autrefois, l’histoire de l’Empire assyrien était un des chapitres les plus obscurs des annales du monde.” “Tout ce qu’on connaissait de la Ninive antique se trouvait çà et là dans les allusions et les prophéties de la Bible s’y rapportant, et dans les comptes rendus superficiels et incomplets de l’histoire assyrienne de Diodore de Sicile (...) et d’autres.” — Encyclopédie de littérature biblique (angl.), 1862, volumes 1 et 3.

 

L’HISTORIEN grec Diodore de Sicile vivait il y a 2 000 ans. Ninive, a-t-il déclaré, était une ville quadrangulaire; les quatre côtés faisaient en tout 480 stades de long. Son périmètre était de 96 kilomètres. La Bible en donne une image similaire, décrivant Ninive comme une grande ville, “de trois jours de marche”. — Jonas 3:3.

 

Au XIXe siècle, les détracteurs de la Bible refusaient de croire qu’une ville inconnue du monde antique pouvait avoir été aussi grande. Ils disaient également que si Ninive avait existé, elle devait faire partie de la civilisation antique ayant précédé Babylone.

 

Ce point de vue était contraire à Genèse chapitre 10, où on peut lire que l’arrière-petit-fils de Noé, Nimrod, a établi le premier État politique dans la région de Babel (Babylone). “De ce pays, poursuit la Bible , il passa en Assyrie et bâtit Ninive, et Réhoboth-Ir, et Calah, et Résen entre Ninive et Calah: c’est la grande ville.” (Genèse 10:8-12). Notons que les Écritures ont désigné les quatre nouvelles villes assyriennes comme étant une “grande ville”.

 

En 1843, un archéologue français, Paul-Émile Botta, a découvert les ruines d’un palais qui, comme on l’a prouvé, appartenait à une ville assyrienne. La nouvelle de cette découverte a enthousiasmé le monde. “L’intérêt du public s’est accru, explique Alan Millard dans son livre Trésors des temps bibliques (angl.), quand on a prouvé que le palais appartenait à Sargon, le roi d’Assyrie désigné en Ésaïe 20:1, dont on avait douté de l’existence pour n’en avoir trouvé trace nulle part ailleurs.”

 

Dans l’intervalle, un autre archéologue, Austen Layard, a commencé à dégager des ruines à l’endroit appelé Nimroud, à environ 42 kilomètres au sud-ouest de Khursabād. Les ruines se sont révélées être celles de Calah, une des quatre villes assyriennes mentionnées en Genèse 10:11. Puis, en 1849, Layard a mis au jour les ruines d’un immense palais au lieu appelé Quyunjiq, entre Calah et Khursabād. On a découvert que le palais faisait partie de Ninive. Entre Khursabād et Calah s’étendent les ruines d’autres groupes d’habitations dont un tell appelé Kéremles. “Si nous prenons les quatre grands tells de Nimroud [Calah], Quyunjiq [Ninive], Khursabād et Kéremles comme les coins d’un carré, fait remarquer Layard, nous verrons que ses quatre côtés correspondent à peu près aux 480 stades, ou 60 miles [96 kilomètres], du géographe, les trois jours de marche du prophète [Jonas].”

 

Apparemment, Jonas a englobé tous ces territoires dans une seule “grande ville”, les appelant par le nom de la ville citée en premier en Genèse 10:11, c’est-à-dire Ninive. On fait la même chose aujourd’hui. Par exemple, il y a une différence entre la ville originelle de Londres et sa banlieue, lesquelles forment ce qui est quelquefois appelé le “Grand Londres”.

 

Un roi assyrien arrogant

 

Le palais de Ninive comptait plus de 70 pièces, soit presque trois kilomètres de murs. Il y avait sur ces murs les restes brûlés de sculptures commémorant des victoires militaires et autres exploits. La plupart de ces sculptures étaient très endommagées. Cependant, vers la fin de son séjour, Layard a découvert une salle dans un remarquable état de conservation. On pouvait voir sur les murs une représentation de la prise d’une ville fortifiée et des captifs marchant devant le roi envahisseur, assis sur un trône à l’extérieur de la ville. Il y avait, au-dessus du roi, une inscription que les spécialistes en écriture assyrienne traduisent comme suit: “Sin-ahhê-eriba (Sennachérib), roi de l’univers, roi d’Assyrie est assis sur un fauteuil et les prisonniers de Lakisu (Lakish) passent devant lui.”

 

Aujourd’hui, on peut voir cette représentation et cette inscription au British Museum. Elles concordent avec l’événement historique rapporté dans la Bible en 2 Rois 18:13, 14: “Dans la quatorzième année du roi Ézéchias, Sennachérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et se mit en devoir de s’en emparer. Ézéchias, roi de Juda, envoya donc dire au roi d’Assyrie, à Lachis: ‘J’ai péché. Rebrousse chemin d’auprès de moi. Ce que tu m’imposeras, je le porterai.’ Le roi d’Assyrie imposa donc à Ézéchias, roi de Juda, trois cents talents d’argent et trente talents d’or.”

 

Dans les ruines de Ninive, on a trouvé d’autres inscriptions donnant des détails supplémentaires sur l’invasion de Juda par Sennachérib et le tribut payé par Ézéchias. “Le montant du trésor versé par Ézéchias, trente talents, correspond dans les deux récits, pourtant tout à fait indépendants; la concordance de ces deux témoignages est peut-être la plus remarquable de toutes”, a écrit Layard. Sir Henry Rawlinson, qui a aidé à déchiffrer l’écriture assyrienne, a annoncé que ces inscriptions “plaçait l’identité historique [de Sennachérib] à l’abri de toute contestation”. En outre, dans son livre Ninive et Babylone (angl.), Layard pose cette question: “Qui aurait cru, avant ces découvertes, que, sous l’amas de terre et de décombres qui marquait le site de Ninive, on aurait trouvé l’histoire des guerres entre Ézéchias et Sennachérib, écrite par Sennachérib lui-même à l’époque même où elles ont eu lieu, et confirmant dans les moindres détails le récit de la Bible ?”

 

Naturellement, certains détails du récit de Sennachérib ne concordent pas avec la Bible. Par exemple, l’archéologue Alan Millard fait remarquer: “Le fait le plus frappant vient à la fin [du récit de Sennachérib]. Ézéchias a envoyé son messager, avec tout le tribut, à Sennachérib ‘plus tard, à Ninive’. L’armée assyrienne n’a pas rapporté le tribut chez elle en triomphe comme d’habitude.” La Bible affirme que le tribut a été payé avant que le roi d’Assyrie ne retourne à Ninive (2 Rois 18:15-17). Pourquoi cette différence? Et pourquoi Sennachérib n’a-t-il pas pu se vanter d’avoir conquis la capitale de Juda, Jérusalem, comme il l’a fait pour la ville fortifiée de Lachis? Trois rédacteurs bibliques nous donnent la réponse. L’un d’eux, qui a été témoin des événements, a écrit: “L’ange de Jéhovah sortit et abattit dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Quand on se leva de bon matin, eh bien, voici que tous étaient des cadavres, des morts! Alors Sennachérib, roi d’Assyrie, partit, et s’en alla et s’en retourna, et il s’établit à Ninive.” — Ésaïe 37:36, 37; 2 Rois 19:35; 2 Chroniques 32:21.

 

Dans son livre Trésors des temps bibliques, Millard conclut: “Il n’y a pas de bonne raison de douter de ce récit (...). Sennachérib n’allait naturellement pas rapporter un tel désastre. Ses successeurs le liraient, et il serait discrédité.” Au lieu de cela, Sennachérib a essayé de donner l’impression que son invasion de Juda avait été un succès, et qu’Ézéchias était toujours soumis, envoyant le tribut à Ninive.

 

Les origines de l’Assyrie sont confirmées

 

On a également découvert à Ninive des bibliothèques contenant des dizaines de milliers de tablettes d’argile. Ces documents révèlent que l’Empire assyrien a pris naissance au sud, à Babylone, comme l’indique Genèse 10:11. Tenant compte de cette indication, les archéologues ont commencé à concentrer leurs efforts plus au sud. L’Encyclopédie biblique (angl.) explique: “Tout ce que les Assyriens ont laissé derrière eux trahit leur origine babylonienne. Leur langue et leur mode d’écriture, leur littérature, leur religion, et leur science, à quelques modifications près, ont été empruntés à leurs voisins du sud.”

 

Ces découvertes ont obligé les détracteurs de la Bible à être plus modérés. En effet, un examen sincère de la Bible révèle qu’elle a été écrite par des hommes scrupuleux et honnêtes. Après avoir fait des recherches sur la Bible , un ancien président de la Cour suprême des États-Unis, Salmon Chase, a dit: “Ce fut une étude longue, sérieuse et profonde. J’ai appliqué les mêmes principes pour examiner les preuves sur cette question religieuse que lorsque je dois juger des affaires profanes. Or, je suis arrivé à la conclusion que la Bible est un livre surnaturel qui vient de Dieu.” — Une introduction au Livre des livres (angl.).

 

La Bible est en effet bien plus qu’un livre d’histoire authentique. C’est la Parole inspirée de Dieu, un don pour le bien de l’humanité (2 Timothée 3:16).

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16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 22:42

DEPUIS des siècles, la Yizréel antique est un lieu abandonné. Dans l’histoire biblique, cette ville a été importante jadis, mais aujourd’hui, dépouillée de sa gloire passée et ensevelie sous des couches de terre, elle n’est plus qu’un monticule, un tell. Ces dernières années, des archéologues ont entrepris d’explorer les vestiges de Yizréel. Que révèlent ces ruines relativement aux récits bibliques ?

 

Yizréel dans la Bible

 

Yizréel, située dans l’est de la vallée du même nom, était au milieu d’une des régions les plus fertiles de l’Israël d’autrefois. Au nord, de l’autre côté de la vallée, se trouve la colline de Moré où les Madianites campèrent lorsqu’ils s’apprêtaient à attaquer le juge Guidéôn et ses troupes. Légèrement à l’est coule, au pied du mont Guilboa, la source de Harod. C’est à cet endroit que Jéhovah réduisit l’armée de Guidéôn de plusieurs milliers d’hommes à seulement 300, afin de démontrer qu’il était capable de délivrer son peuple sans force militaire puissante (Juges 7:1-25 ; Zekaria 4:6). Sur le mont Guilboa tout proche, Saül, le premier roi d’Israël, fut vaincu par les Philistins au cours d’une bataille terrible durant laquelle trois de ses fils, dont Yonathân, furent tués, et lui-même se suicida. — 1 Samuel 31:1-5.

 

La Bible offre toute sorte de renseignements sur Yizréel. On découvre l’abus de pouvoir et l’apostasie des chefs d’Israël, mais aussi la fidélité et le zèle des serviteurs de Jéhovah. C’est à Yizréel que, dans la deuxième moitié du Xe siècle avant notre ère, Ahab le roi d’Israël (le royaume du Nord composé de dix tribus) établit sa résidence, même si la capitale officielle était Samarie (1 Rois 21:1). C’est depuis Yizréel qu’Éliya, le prophète de Jéhovah, reçut des menaces de mort de la femme étrangère d’Ahab, Jézabel, furieuse de ce qu’il avait courageusement exécuté les prophètes de Baal après l’épreuve de la Divinité qu’il avait organisée au mont Carmel. — 1 Rois 18:36–19:2.

 

Il y eut aussi un meurtre à Yizréel : celui de Naboth. En effet, le roi Ahab convoitant sa vigne et lui ayant demandé de lui céder sa terre, Naboth le Yizréélite, fidèle, avait répondu : “ Il est impensable pour moi, du point de vue de Jéhovah, de te donner la possession héréditaire de mes ancêtres. ” Cette réponse d’un homme de principes avait vivement contrarié Ahab. En le voyant d’humeur maussade, la reine Jézabel avait monté un procès truqué à l’issue duquel Naboth, quoique innocent, avait été accusé de blasphème, puis jugé coupable et lapidé. Après quoi, le roi s’appropria sa vigne. — 1 Rois 21:1-16.

 

À cause de cet acte infâme, Éliya prophétisa : “ Oui, les chiens mangeront Jézabel dans la parcelle de terre de Yizréel. ” Il déclara également : “ Quiconque de la maison d’Ahab mourra dans la ville, les chiens le mangeront [...]. Vraiment, personne n’a été comme Ahab, qui s’est vendu pour faire ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah et que Jézabel sa femme incitait. ” Cependant, comme Ahab s’humilia à l’énoncé de ce jugement, Jéhovah déclara qu’il ne ferait pas venir cette punition de son vivant (1 Rois 21:23-29). Le récit biblique relate ensuite qu’aux jours d’Élisha, successeur d’Éliya, Yéhou fut oint roi d’Israël. Entrant à cheval dans Yizréel, Yéhou ordonna qu’on jette Jézabel par la fenêtre de son palais. Les chevaux la piétinèrent et, plus tard, on ne retrouva d’elle que le crâne, les pieds et les paumes des mains, tout ce que les chiens charognards avaient laissé (2 Rois 9:30-37). Le dernier événement biblique directement lié à Yizréel fait suite à l’exécution des 70 fils d’Ahab. Yéhou prit les têtes des victimes et en fit deux grands tas à la porte de la ville, avant de frapper d’autres hommes éminents et des prêtres qui avaient participé au règne apostat d’Ahab. — 2 Rois 10:6-11.

 

Qu’ont trouvé les archéologues ?

 

En 1990 s’est ouvert sur le site de Yizréel un chantier de fouilles auquel participaient en collaboration l’Institut d’archéologie de l’université de Tel Aviv (représenté par David Ussishkin) et l’École britannique d’archéologie de Jérusalem (représentée par John Woodhead). Pendant sept périodes (de six semaines chacune) réparties entre 1990 et 1996, de 80 à 100 bénévoles ont travaillé sur ce chantier.

 

L’optique actuelle de l’archéologie veut que, lorsqu’on examine les éléments trouvés sur un site, on les laisse parler d’eux-mêmes en faisant abstraction de toutes idées ou théories préconçues. Par conséquent, pour les archéologues qui étudient les pays de la Bible , le texte de l’Écriture n’a pas le dernier mot, mais il faut considérer et soigneusement évaluer toutes les autres sources et tout autre élément matériel. Or, comme le signale John Woodhead, il n’existe sur Yizréel aucune information écrite ancienne autre que quelques chapitres de la Bible. Les récits et la chronologie bibliques doivent donc intervenir dans toute prospection. Qu’ont donné les recherches des archéologues ?

 

À mesure que des fortifications et des poteries étaient exhumées, il est vite devenu clair que les ruines remontaient à ce que l’on appelle l’âge du fer, ce qui les situait exactement dans la période de la Yizréel biblique. Mais, avec l’avancée des fouilles, on est allé de surprise en surprise. La première portait sur les dimensions du site et de ses énormes fortifications. Alors que les archéologues pensaient découvrir une ville dotée de fortifications comparables à celles de la Samarie antique, la capitale du royaume d’Israël, plus on creusait, plus on constatait que Yizréel avait été bien plus grande. Le périmètre délimité par ses fortifications, mesurant environ 300 mètres sur 150 le long de ses murailles, représentait plus de trois fois la superficie de toute autre ville découverte en Israël et datant de cette période. Yizréel était entourée d’un fossé, qui formait une dénivellation de 11 mètres derrière les fortifications. Ce fossé était, selon le professeur Ussishkin, une particularité encore jamais vue pour les temps bibliques. “ On ne trouve rien de semblable en Israël avant la période des croisés ”, a-t-il dit.

 

Une autre découverte inattendue a été l’absence de vastes constructions dans le cœur de la ville. De la terre brun-rouge en grande quantité, apportée pendant la construction de la ville, a servi à former à l’intérieur des murs une élévation plane, une sorte d’immense estrade ou esplanade. Selon le Second rapport préliminaire (angl.) concernant les fouilles de Tel Yizréel, cette esplanade pourrait être la preuve que Yizréel était plus qu’une résidence royale. “ Nous voudrions, dit ce rapport, émettre la supposition que Yizréel ait été la base militaire centrale de l’armée royale d’Israël au temps des rois omrides [Omri et ses descendants] [...] où l’on abritait et entraînait les conducteurs de chars et la cavalerie du roi. ” La taille de l’esplanade et celle de l’enceinte elle-même inspirent à John Woodhead l’hypothèse qu’il s’agissait d’une sorte de terrain de parade où s’exhibait la puissance militaire de la plus grande armée de chars du Proche-Orient de ce temps-là.

 

Les vestiges de la porte de Yizréel qui ont été mis au jour présentent un intérêt tout particulier pour les archéologues. Ils révèlent en effet une entrée dotée d’une porte comportant au moins quatre chambres. Toutefois, comme au fil des siècles beaucoup de pillards en ont emporté des pierres, cette découverte n’est pas concluante. John Woodhead est d’avis que l’on est en présence des vestiges d’une porte à six chambres semblable par les dimensions à celles qu’on a trouvées à Meguiddo, à Hatsor et à Guézer.

 

Les découvertes archéologiques témoignent d’une existence étonnamment courte pour une ville si idéalement située, tant du point de vue militaire que géographique. John Woodhead signale qu’en tant que grande ville fortifiée Yizréel n’a pas traversé les âges. Elle n’a servi que quelques décennies, à la nette différence de bien d’autres lieux bibliques majeurs en Israël comme Meguiddo, Hatsor et Samarie la capitale, villes qui ont été plusieurs fois rebâties, agrandies et habitées au fil de plusieurs périodes. Pourquoi ce lieu idéal a-t-il été déserté si vite ? John Woodhead présume qu’en dilapidant les ressources de la nation Ahab et sa dynastie en ont dévasté l’économie. Témoin les dimensions et la robustesse démesurées de Yizréel. Probablement dans une volonté de rompre avec le souvenir d’Ahab, le nouveau régime dirigé par Yéhou abandonna la ville.

 

Tous les éléments exhumés jusqu’ici confirment que le site de Yizréel a été un lieu majeur en Israël durant l’âge du fer. Ses dimensions et ses fortifications coïncident avec ce qu’en dit la Bible , à savoir qu’elle fut une résidence royale d’Ahab et de Jézabel. Les signes indiquant qu’elle fut peu habitée durant cette période concordent aussi avec le récit biblique, selon lequel cette ville devint rapidement dominante sous le règne d’Ahab puis, sur l’ordre de Jéhovah, fut à l’évidence rabaissée lorsque Yéhou “ abattit tous ceux qui restaient de la maison d’Ahab à Yizréel, tous ses personnages de marque, ses connaissances et ses prêtres, au point de ne pas lui laisser de survivant ”. — 2 Rois 10:11.

 

La chronologie de Yizréel

 

John Woodhead admet qu’“ en archéologie il est très difficile d’obtenir une base de datation exacte ”. C’est pourquoi, en analysant les résultats de leurs sept années de fouilles, les archéologues les comparent aux découvertes faites sur d’autres chantiers archéologiques. Cela donne lieu à des réévaluations et à des controverses. En effet, depuis que l’archéologue israélien Yigael Yadin a mené des fouilles à Meguiddo dans les années 60 jusqu’au début des années 70, beaucoup dans les milieux archéologiques considéraient comme confirmée l’idée qu’il avait découvert des fortifications et des portes de villes datant de l’époque du roi Salomon. Or, devant les fortifications, les poteries et les portes découvertes à Yizréel, on remet en question ces conclusions.

 

Ainsi, les poteries trouvées à Yizréel sont identiques à celles de la strate de Meguiddo que Yigael Yadin a reliée au règne de Salomon. L’agencement de la porte et les dimensions des deux villes sont semblables, sinon identiques. John Woodhead commente : “ Au vu de tous ces éléments, soit il faut replacer Yizréel dans la période salomonique, soit on ramène à la période d’Ahab la datation de ces mêmes vestiges trouvés sur les autres sites [Meguiddo et Hatsor]. ” Comme la Bible rattache clairement Yizréel à la période d’Ahab, l’archéologue juge plus logique d’accepter l’idée que ces strates portent l’empreinte de l’époque du règne d’Ahab. David Ussishkin abonde dans son sens : “ La Bible dit que Salomon a construit Meguiddo ; elle ne dit pas qu’il a bâti précisément ces portes-là. ”

 

Peut-on connaître l’histoire de Yizréel ?

 

Ces découvertes archéologiques et la controverse qu’elles soulèvent jettent-elles des doutes sur le récit biblique relatif à Yizréel ou à Salomon ? En réalité, le débat archéologique a peu d’incidence sur le récit biblique. L’archéologie et la narration biblique n’abordent pas l’Histoire sous le même angle. L’archéologie a des questions et des priorités différentes. On pourrait comparer l’étudiant de la Bible et l’archéologue à deux personnes qui suivent deux trajets à peu près parallèles, l’une en voiture sur la chaussée, l’autre à pied sur le trottoir. Elles n’ont pas les mêmes centres d’intérêt ni les mêmes préoccupations, mais leurs points de vue sont fréquemment plus complémentaires que contradictoires. On obtient des éclaircissements passionnants en comparant les impressions des deux.

 

La Bible contient des renseignements écrits sur des événements ou des personnages du passé. L’archéologie, elle, essaie de retrouver des informations sur ces événements et ces personnages en scrutant toute trace d’eux que le sol puisse encore livrer, mais ces vestiges sont en règle générale très lacunaires et susceptibles d’interprétations diverses. À ce sujet, Amihai Mazar affirme : “ Le travail de l’archéologue sur le terrain [...] est dans une grande mesure un art autant qu’une conjugaison d’aptitudes professionnelles. Aucune méthodologie rigide ne peut garantir la réussite ; par ailleurs, la souplesse et l’esprit créatif des maîtres de fouilles sont indispensables. Le caractère, le talent et le bon sens de l’archéologue ne sont pas moins importants que sa formation et les moyens mis à sa disposition. ” — Archaeology of the Land of the Bible—10,000−586 B.C.E.

 

L’archéologie a confirmé qu’il y a eu à Yizréel un grand centre militaire doublé d’une ville royale dont la durée d’existence a été étonnamment courte dans une période historique coïncidant avec le règne d’Ahab : c’est exactement ce dont la Bible fait état. Beaucoup d’autres questions très intéressantes ont surgi, sur lesquelles les archéologues vont se pencher dans les années à venir. Cependant, les pages de la Parole de Dieu, la Bible , continuent de témoigner avec clarté, et nous racontent toute l’histoire de Yizréel comme les archéologues ne seront jamais en mesure de le faire.

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15 mars 2006 3 15 /03 /mars /2006 20:30

À DES hommes orgueilleux qui refusaient obstinément de reconnaître en lui le Messie et qui méprisaient ses disciples, Jésus déclara: “Si ceux-ci se taisaient, les pierres crieraient.” (Luc 19:40). Heureusement, Jésus avait, et il a toujours, des disciples qui refusent de se taire. Néanmoins, on peut dire que des pierres qui furent autrefois les témoins silencieux d’événements bibliques se sont mises à élever la voix en faveur de l’authenticité de la Bible. La science qui a fait crier ces pierres est ce qu’on appelle l’archéologie, c’est-à-dire “l’étude scientifique des vestiges matériels du passé”.

 

Dans un savant ouvrage (Light from the Ancient Past), Jack Finegan nous apprend que “l’on peut faire remonter les débuts de l’archéologie moderne à 1798, quand près d’une centaine d’érudits et d’artistes français accompagnèrent Napoléon pour l’invasion de l’Égypte”. En 1822, l’égyptologue français Champollion réussit à déchiffrer les hiéroglyphes de la pierre de Rosette. À la fin du XIXe siècle, des fouilles archéologiques systématiques étaient en cours en Égypte, en Assyrie, à Babylone et en Palestine, et ces fouilles se sont poursuivies jusqu’à présent. La pelle des archéologues a-t-elle permis de confirmer le récit biblique?

 

LES ORIGINES DU MONDE ET DE L’HOMME

 

Une découverte récente faite dans les tombeaux égyptiens nous permet de comparer l’explication biblique sur l’origine de l’homme avec le récit de la création tel qu’il apparaît dans un antique Livre des Morts égyptien du genre de celui qui est exposé dans une vitrine du musée du Louvre, à Paris. Louis Speleers, conservateur aux musées du Cinquantenaire à Bruxelles, en Belgique, explique ceci dans un ouvrage qui fait autorité (Supplément au Dictionnaire de la Bible ): “Le Livre des Morts raconte que Ré [le dieu-soleil] avait quitté un jour son œil qui brille au ciel. Sw et Tefnwt lui rapportèrent l’œil; celui-ci se mit à pleurer et de ses larmes surgirent les hommes.”

 

Une autre découverte archéologique qui permet de faire une comparaison intéressante avec le récit biblique est celle d’une série de sept tablettes d’argile qui contiennent l’Enuma elish, ou “Poème de la création”. D’après ce document babylonien-sumérien, Mardouk, le dieu de Babylone, triompha de Tiamat, déesse de la mer primordiale, et la coupa en deux. “D’une moitié il fit la voûte du ciel; de l’autre, le support du monde terrestre. Cela fait, il organisa le monde (...). Puis, ‘pour faire habiter les dieux dans une demeure qui réjouisse le cœur’, Mardouk créa l’humanité.” — Mythologie générale, Larousse édit.

 

Croyez-vous vraiment que l’homme vienne des larmes de Ré? Nombre d’Égyptiens civilisés et instruits le pensaient. Pouvez-vous admettre que les cieux et la terre proviennent du corps d’une déesse coupé en deux? Ce ne sont là que deux exemples des mythes de la création auxquels plusieurs générations ont jadis ajouté foi.

 

Aujourd’hui, des hommes très instruits nous demandent de croire que l’univers et toutes les formes de vie sont apparus spontanément, sans l’intervention d’un Être vivant supérieur, alors que Louis Pasteur a démontré de façon irréfutable que la vie naît de la vie. N’est-il pas plus logique d’accepter le récit biblique qui dit tout simplement que l’univers matériel est une expression de “l’énergie dynamique” de Dieu? (Einstein et d’autres ont montré que la matière est une forme d’énergie.) N’est-il pas plus raisonnable de croire les Saintes Écritures, qui disent que toutes les formes de vie doivent leur existence à Dieu, la grande Source de vie, et que l’homme a été créé “à l’image de Dieu”? — Gen. 1:27; Ps. 36:9; És. 40:26-28; Jér. 10:10-13.

 

ABRAHAM ET L’ARCHÉOLOGIE

 

Abraham est l’un des principaux personnages de la Bible. Non seulement il est l’ancêtre de tous les rédacteurs bibliques, ainsi que des Juifs et de beaucoup d’Arabes, mais il est aussi appelé “le père de tous ceux qui ont foi”. (Rom. 4:11.) Les hommes de toutes les nations devraient chercher à savoir si ce que la Bible dit au sujet d’Abraham est exact. Pourquoi? Parce que c’est à lui que Dieu fit la promesse suivante: “Grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de la terre.” (Gen. 22:16-18). Si nous désirons faire partie de “ceux qui ont foi” et qui seront bénis par la postérité d’Abraham, nous devrions porter le plus grand intérêt aux preuves qui viennent confirmer les détails bibliques relatifs à la vie et à l’époque du patriarche.

 

La Bible nous apprend qu’Abraham (dont le nom était alors Abram) grandit à “Ur des Chaldéens”. (Gen. 11:27, 28.) S’agit-il d’un site légendaire? Qu’ont révélé les pelles et les pioches des archéologues? Dès 1854, J. Taylor tenta d’identifier Ur au Tell el-Muqayyar (le Mont de bitume), qui se trouvait à quelques kilomètres à peine à l’ouest de l’Euphrate. En 1869, dans un rapport au Collège de France, à Paris, l’orientaliste Jules Oppert établissait que le site en question était bien Ur, se fondant pour cela sur les inscriptions cunéiformes de cylindres en argile trouvés par Taylor. Bien plus tard, entre 1922 et 1934, Sir Leonard Woolley, archéologue britannique, confirma l’identification du site et découvrit même qu’Abraham avait quitté une ville florissante et hautement civilisée, où les maisons étaient confortables et où se dressait une imposante ziggourat dédiée au culte du dieu-lune Nanna, ou Sin. Les historiens avaient longtemps mis en doute l’existence de l’Ur mentionnée par le récit biblique en rapport avec Abraham. Cependant, la pelle des archéologues a prouvé que la Bible était véridique.

 

L’archéologie a aussi confirmé le caractère historique de nombreuses coutumes évoquées dans le récit biblique sur Abraham. Par exemple, à Nuzu, ou Nuzi, une ancienne ville hurrite située au sud-est de Ninive, on a mis au jour des tablettes d’argile qui authentifient certaines coutumes, telles que celles-ci: un esclave pouvait devenir l’héritier de ses maîtres quand ces derniers n’avaient pas d’enfant (voir ce qu’Abraham dit à propos de son esclave Éliézer, en Genèse 15:1-4); une femme stérile était dans l’obligation de donner une concubine à son mari (Sara, ou Saraï, donna Agar à Abraham, selon Genèse 16:1, 2); les transactions commerciales s’effectuaient à la porte de la ville (comme lorsque Abraham acheta le champ et la caverne de Macpélah, près d’Hébron, selon Genèse 23:1-20). Les exemples de déclarations bibliques confirmées par les fouilles de Nuzi sont si nombreuses que le Supplément au Dictionnaire de la Bible (volume VI, colonnes 663-672) y consacre plus de huit colonnes en petits caractères. L’Encyclopédie britannique dit: “Les documents de Nuzi ont éclairé bien des passages difficiles des récits patriarcaux de la Genèse qui datent de la même époque.”

 

LES NOMS PROPRES TROUVENT CONFIRMATION

 

L’archéologue français André Parrot procéda à des fouilles importantes sur l’emplacement de l’ancienne ville royale de Mari, dans la région du moyen Euphrate. La cité-état de Mari fut l’une des principales puissances de la haute Mésopotamie au début du deuxième millénaire avant notre ère, jusqu’au jour où elle fut prise et détruite par le roi babylonien Hammourabi. Dans les ruines de l’immense palais qu’ils ont exhumé, les archéologues français ont découvert plus de 20 000 tablettes d’argile. Certains de ces documents en écriture cunéiforme mentionnaient des villes appelées Péleg, Serug, Nahor, Térah et Haran, noms que l’on retrouve dans le récit de la Genèse comme étant ceux des ancêtres d’Abraham. — Gen. 11:17-26.

 

À propos de la ressemblance entre ces noms propres de l’Antiquité, John Bright écrivit dans son Histoire d’Israël (angl.): “Nulle part (...) il n’est fait mention des patriarches de la Bible eux-mêmes. Mais les innombrables preuves fournies par des documents contemporains de ces personnages montrent clairement que leurs noms concordent parfaitement avec les noms amorites du début du deuxième millénaire, plutôt qu’avec ceux de toute autre époque ultérieure. Sous ce rapport, les récits patriarcaux sont donc absolument authentiques.”

 

Plus près de nous, en 1976, des archéologues italiens et syriens ont identifié, dans le nord de la Syrie , l’ancienne cité-état d’Ebla. Le nom d’Ebla, pas plus que celui de Mari, n’apparaît dans la Bible. En revanche, il est fait mention de ces deux villes dans des textes qui datent de la période patriarcale. Qu’ont découvert les chercheurs sur ce nouveau site? Ils ont trouvé, dans la bibliothèque royale, des milliers de tablettes d’argile datant de la fin du troisième millénaire avant notre ère ou du début du deuxième. À propos de cette découverte, l’hebdomadaire Le Point a écrit ce qui suit dans son numéro du 19 mars 1979: “On relève d’étonnantes similitudes [avec les Écritures] entre des noms propres. Dans la Bible , ‘Abraham’; sur les tablettes d’Ebla, ‘Ab-ra-um’. Ésaü, E-sa-um; Michael, Mi-ki-ilu; David, Da-u-dum; Ismaël, Ish-ma-ilum; Israël, Ish-ra-ilu. Autres analogies: on trouve dans les archives d’Ebla des noms de villes qui figurent dans la Bible , mais dont la réalité historique avait été longtemps contestée par les exégètes: Sodome et Gomorrhe. (...) D’autres noms de villes citées dans la Bible se trouvent sur les tablettes — et, qui plus est, dans l’ordre même où elles sont énumérées dans l’Ancien Testament: Sodome, Gomorrhe, Admah, Zeboiim, Béla [Gen. 14:2].” Boyce Rensberger écrit dans le New York Times: “Certains biblistes croient que [les tablettes d’Ebla] valent les rouleaux de la mer Morte pour ce qui est d’appuyer et d’augmenter notre connaissance de la vie aux temps bibliques.”

 

LOIS ET COUTUMES

 

L’archéologie a joué un grand rôle pour ce qui est d’expliquer les coutumes auxquelles la Bible fait allusion et d’attester ainsi l’exactitude du récit biblique. Citons, à titre d’exemple, le chapitre 31 de la Genèse , où nous lisons que Rachel, la femme de Jacob, “vola les téraphim qui appartenaient à son père”, Laban (v. 19). Il est dit que Laban se mit ensuite en devoir de poursuivre sa fille et son gendre pendant sept jours pour retrouver ses “dieux”. (Vv. 23, 30.) Or, une découverte archéologique faite à Nuzi, l’ancienne ville du nord de la Mésopotamie , a précisément révélé l’existence d’une loi patriarcale aux termes de laquelle la possession des dieux familiaux donnait à un homme le droit de propriété sur les biens de son défunt beau-père. Quand on se souvient que Laban était originaire du nord-est de la Mésopotamie et que l’on sait de quelle fourberie il usa envers Jacob. la connaissance de cette loi nous permet de mieux comprendre le geste étrange de Rachel et les efforts démesurés de Laban pour reprendre possession de ses “dieux”. Le musée du Louvre, à Paris, expose plusieurs de ces “dieux domestiques” découverts dans différentes villes de Mésopotamie. Leur petite taille (entre 10 et 15 centimètres) nous aide aussi à comprendre comment Rachel réussit à les cacher en s’asseyant sur le panier de la selle où elle les avait mis et en refusant de se lever quand Laban fouilla la tente. — Vv. 34, 35.

 

L’une des plus belles pièces du Louvre est une stèle de pierre noire qui fait exactement 2,25 mètres de haut et que l’on connaît sous le nom de “code d’Hammourabi”. Sous un relief représentant le roi babylonien Hammourabi en train de recevoir l’autorité des mains du dieu-soleil Shamash. on trouve, sous forme de colonnes en caractères cunéiformes, le texte de 282 lois. Hammourabi ayant régné, suppose-t-on, de 1728 à 1686 avant notre ère, certains critiques de la Bible ont dit que Moïse, lorsqu’il rédigea les lois d’Israël plus d’un siècle et demi plus tard, ne fit que plagier le code du roi babylonien. Démentant cette accusation, W. Martin écrit (dans Documents from Old Testament Times):

 

“En dépit de nombreuses ressemblances, rien ne nous autorise à penser que le texte hébreu est directement issu du texte babylonien. Même là où les deux codes de lois diffèrent peu quant à la lettre, ils diffèrent beaucoup quant à l’esprit. Par exemple, dans le code d’Hammourabi, le vol et le recel d’objets volés sont passibles de mort (lois 6 et 22), alors que, dans les lois d’Israël, le châtiment consiste à dédommager la victime (Ex. 22:1; Lév. 6:1-5). Contrairement à la Loi mosaïque qui interdisait de ramener chez son maître un esclave qui s’était échappé (Deut. 23:15, 16), les lois babyloniennes condamnaient à mort quiconque hébergeait le fugitif. — Lois 15, 16, 19.”

 

L’orientaliste français Joseph Plessis écrit dans le Supplément au Dictionnaire de la Bible : “Il ne semble pas que le législateur des Hébreux ait utilisé les différents codes de Babylonie et d’Assyrie. On ne trouve point dans son œuvre de disposition qui apparaisse comme un emprunt indiscutable. Les ressemblances, pour intéressantes qu’elles soient, ne sont pas tellement caractéristiques qu’elles ne puissent s’expliquer aisément par la codification de coutumes communes à des peuples de commune origine.”

 

Alors que le code d’Hammourabi reflète un esprit de vengeance, la Loi mosaïque dit: “Tu ne devras pas haïr ton frère en ton cœur. (...) Tu ne devras pas te venger, ni garder de rancune contre les fils de ton peuple; et tu devras aimer ton prochain comme toi-même.” (Lév. 19:17, 18). Non seulement nous avons donc la preuve que Moïse ne fit aucun emprunt au code d’Hammourabi, mais une comparaison des lois bibliques avec celles qui sont gravées sur les tablettes et les stèles exhumées par les archéologues montre que les premières sont nettement supérieures à la législation des autres peuples de l’Antiquité.

 

L’ARCHÉOLOGIE ET LES ÉCRITURES GRECQUES

 

Que dire des Écritures grecques, que l’on appelle communément le “Nouveau Testament”? L’archéologie a-t-elle confirmé l’exactitude de cette partie importante de la Bible ? Oui, et on a même écrit des livres entiers sur ce sujet. Dès 1890, le bibliste français F. Vigouroux publia un ouvrage de plus de 400 pages intitulé “Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes”, dans lequel il apportait d’abondantes preuves à l’appui des Évangiles, des Actes des Apôtres et des différentes lettres chrétiennes. En 1895, W. Ramsay publia son livre Saint Paul, voyageur et citoyen romain (angl.), qui est devenu un classique du genre. On y trouve des renseignements très précieux sur l’authenticité des Écritures grecques chrétiennes.

 

Plus récemment sont parus d’autres livres et des articles d’érudition qui expliquent comment l’archéologie a prouvé la véracité de la Bible tout entière. Dans son livre L’archéologie du Nouveau Testament (angl.), dont la première édition est parue en 1970, E. Blaiklock écrit: “L’historiographie biblique a reçu des confirmations si frappantes que les historiens ont appris à respecter l’autorité de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi qu’à admirer l’exactitude, le profond souci de vérité et la clairvoyance inspirée des différents rédacteurs qui donnèrent à la Bible ses livres historiques.”

 

L’archéologie confirme donc bien la Bible. Mais peut-on en dire autant des autres disciplines scientifiques?

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14 mars 2006 2 14 /03 /mars /2006 22:28

LE MAGNIFIQUE jardin ou parc que Dieu accorda pour demeure au premier couple humain, Adam et Ève, était situé quelque part dans la région connue sous le nom d’Éden. C’est pourquoi il fut appelé “jardin d’Éden”. Par suite de leur désobéissance, nos premiers parents furent chassés de leur demeure paradisiaque. La présence de chérubins agitant une épée flamboyante rendit impossible tout retour à ce parc ou demeure, évidemment jusqu’au moment où le déluge le fit disparaître sous ses eaux tumultueuses. — Gen. 2:8, 15 ; 3:24.

 

À propos de l’emplacement du jardin d’Éden, Moïse écrivit : “Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras [“têtes”, Da n. m.]. Le nom du premier est Pischon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l’or, (...). Le nom du second fleuve est Guihon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel ; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.” — Gen. 2:10-14.

 

Cusch, Havila et Assurie [Assur] désignent des régions dont l’existence remonte à la période postérieure au déluge ; de toute évidence, elles tirent leur nom des descendants de Noé (Gen. 10:7, 22, 29). En fait, en tant que nom géographique, le mot “Cusch” devint très tôt synonyme d’“Éthiopie”. Le pays de Havila englobait, semble-t-il, la région nord-ouest de la péninsule d’Arabie ; il s’étendait en direction ou dans le voisinage de la presqu’île du Sinaï où le désert de Schur était probablement situé (Gen. 25:18 ; I Sam. 15:7). D’après le récit de la Genèse , le fleuve Hiddékel ou Tigre ‘coulait à l’orient de l’Assyrie’. (Gen. 2:14.) Cela peut signifier que, dans la période en question, l’Assyrie occupait un très vaste territoire, à l’ouest du Tigre, englobant probablement la Babylonie.

 

Tout permet de supposer que Moïse utilisa des termes connus à son époque pour indiquer l’emplacement du jardin d’Éden. Bien entendu, dans le récit génésiaque, il n’est pas dit que le jardin couvrait toute cette région. Les mots Cusch, Havila et Assyrie [Assur] qui y sont mentionnés, servent à identifier le cours des fleuves. Néanmoins, ils permirent aux contemporains de Moïse de se représenter l’emplacement du jardin par rapport à ces régions. Pour nous actuellement, ces dernières ne nous aident guère à situer exactement ce parc édénique.

 

Quant aux fleuves, il est aujourd’hui impossible d’identifier le Pischon et le Guihon. Cela se comprend facilement. Si cette partie du récit de Moïse a trait à l’époque antédiluvienne, ces deux fleuves ont fort bien pu disparaître, ou leur cours être modifié, à l’époque du déluge. Mais s’il s’agit de fleuves de l’époque postdiluvienne, il est fort possible que d’autres phénomènes naturels, tels que des tremblements de terre, en aient modifié le cours. Des événements survenus à une date plus récente prouvent qu’une telle éventualité n’est pas à rejeter. Ainsi, en 1950, dans la région d’Assam (Inde), certains fleuves disparurent tandis que d’autres eurent leur cours modifié à la suite d’un tremblement de terre.

 

Toutefois, l’Euphrate est bien connu, et Idiqlat (Hiddékel) est le nom utilisé pour désigner le Tigre, également bien connu, dans les anciennes inscriptions akkadiennes (assyro-babyloniennes). Ces fleuves permettent réellement de situer l’emplacement du jardin d’Éden. Le mot hébreu traduit par “têtes” dans Genèse 2:10 (Da n. m.) a rapport avec la question. Il nous aide à placer ce jardin dans la région montagneuse proche de la source du Tigre et de l’Euphrate. Dans ses commentaires sur Genèse 2:10, The Anchor Bible déclare : “En héb[reu] l’embouchure du fleuve est appelée ‘extrémité’ (Josué xv 5, xviii 19) ; le pluriel de ro’s ‘tête’ doit donc se rapporter ici au cours supérieur (...). Cet emploi du mot est bien confirmé en ce qui concerne resu, le mot akkadien apparenté.”

 

L’Euphrate et le Tigre prennent actuellement leur source dans la région montagneuse au nord des plaines mésopotamiennes. Malgré la diversité des opinions sur cette question, nombre d’érudits situent l’emplacement du jardin d’Éden dans cette contrée, à quelques kilomètres au sud du lac de Van, en Turquie orientale.

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13 mars 2006 1 13 /03 /mars /2006 13:01

PARTICULIÈREMENT depuis 1967, Jérusalem est le théâtre d’importantes activités archéologiques pleines d’enseignement. De nombreux sites sont maintenant ouverts au public : visitons-en donc quelques-uns et voyons comment l’archéologie s’accorde avec l’histoire biblique.

 

La Jérusalem du roi David

 

L’endroit que la Bible appelle le mont Sion, site de l’antique Cité de David, semble assez insignifiant dans la métropole qu’est la Jérusalem moderne. Les fouilles menées dans la Cité de David par le défunt professeur Yigal Shiloh de 1978 à 1985 ont mis au jour une construction en degrés faite de pierres, ou mur de soutènement, sur le côté est de la colline.

 

Le professeur Shiloh affirmait que ce devait être les restes d’une immense infrastructure de murs en terrasse sur lesquels les Yebousites (les habitants de la ville avant sa conquête par David) avaient construit une citadelle. Selon lui, la construction qu’il avait découverte en haut de ces murs en terrasse faisait partie de la nouvelle forteresse que David avait fait construire sur le site de la citadelle yebousite. En 2 Samuel 5:9, nous lisons : “ David s’établit dans la forteresse et on l’appela alors la Cité de David ; puis David bâtit tout autour, depuis le Remblai vers l’intérieur. ”

 

Près de cette construction se trouvent les entrées des systèmes d’alimentation en eau de la ville, dont plusieurs parties semblent remonter à l’époque de David. Certaines déclarations bibliques au sujet du tunnel d’eau de Jérusalem ont suscité des questions. Par exemple, David dit à ses hommes que “ quiconque frappe les Yebousites, que celui-là — par le moyen du tunnel d’eau — prenne contact ” avec l’ennemi (2 Samuel 5:8). Ce que fit Yoab, le général de David. Que signifie exactement l’expression “ tunnel d’eau ” ?

 

D’autres questions ont été soulevées en rapport avec le célèbre tunnel de Siloam, construit probablement par les ouvriers du roi Hizqiya au VIIIe siècle avant notre ère et dont il est fait mention en 2 Rois 20:20 et en 2 Chroniques 32:30. Comment les deux équipes de travailleurs, creusant chacune à un bout du tunnel, sont-elles parvenues à se rencontrer ? Pourquoi ont-elles choisi de suivre un tracé sinueux, allongeant ainsi considérablement la longueur du tunnel, au lieu de creuser tout droit ? Comment ont-elles eu suffisamment d’air pour respirer, d’autant plus qu’elles utilisaient certainement des lampes à huile ?

 

La Biblical Archaeology Review a avancé quelques hypothèses à travers ces explications de Dan Gill, un expert-géologue qui a participé aux fouilles : “ Il y a, sous la Cité de David, un système naturel karstique assez étendu. Le karst est un terme géologique qui décrit un réseau irrégulier de cavités, de grottes et de galeries creusées par la circulation et l’infiltration de l’eau à travers les formations rocheuses souterraines. [...] Notre étude géologique des systèmes hydrauliques situés sous la Cité de David indique qu’ils doivent leur existence à l’intervention habile de l’homme qui a élargi des galeries et des puits ayant subi une érosion naturelle (karstique) et les a intégrés aux systèmes hydrauliques en fonction. ”

 

Cela pourrait expliquer comment le tunnel de Siloam a été creusé. Il a pu suivre le tracé sinueux d’une galerie naturelle se trouvant sous la colline. Peut-être les équipes travaillant à chaque extrémité ont-elles creusé un tunnel provisoire en modifiant les grottes existantes. Puis elles ont excavé un tunnel en pente afin que l’eau provenant de la source de Guihôn se répande dans la piscine de Siloam, qui se situait sans doute à l’intérieur des murs de la ville. C’était un véritable exploit technique de la part de ces ouvriers car, malgré ses 533 mètres de long, le tunnel n’accuse que 32 centimètres de dénivellation.

 

Depuis longtemps, les biblistes savent que la source de Guihôn était le principal point d’eau de la ville antique. Elle se situait à l’extérieur de ses murs, mais suffisamment près pour que l’on puisse creuser un tunnel et un puits de 11 mètres de profondeur, qui permettait aux habitants de puiser de l’eau sans sortir des murs protecteurs. Ce puits est connu sous le nom de puits de Warren, du nom de Charles Warren, qui a découvert le système en 1867. Mais à quelle époque le tunnel et le puits ont-ils été faits ? Existaient-ils au temps de David ? Était-ce le tunnel d’eau qu’avait emprunté Yoab ? Dan Gill répond : “ Pour vérifier si le puits de Warren était effectivement une cavité naturelle, nous avons cherché la présence de carbone 14 dans un fragment de la croûte calcaire prélevé sur ses murs irréguliers. Il n’y en avait pas, ce qui indique que la croûte a plus de 40 000 ans. Cela prouve d’une manière catégorique que le puits n’a pas pu être creusé par l’homme. ”

 

Vestiges du temps de Hizqiya

 

Le roi Hizqiya vivait à l’époque où la nation assyrienne balayait tout sur son chemin. En la sixième année de son règne, les Assyriens conquirent Samarie, la capitale du royaume des dix tribus. Huit ans plus tard (en 732 avant notre ère), les Assyriens étaient de retour et menaçaient Juda et Jérusalem. La stratégie de défense de Hizqiya est décrite en 2 Chroniques 32:1-8. Avons-nous des témoignages concrets de cette période ?

 

En 1969, le professeur Nahman Avigad a découvert des vestiges de cette époque. Des fouilles ont mis au jour un morceau d’une muraille imposante, dont la première partie mesure 40 mètres de long, 7 mètres de large et, selon des estimations, 8 mètres de haut. La muraille reposait en partie sur un soubassement et en partie sur des maisons de construction récente. Qui l’avait édifiée ? Et quand ? Une revue archéologique rapporte que “ deux passages de la Bible ont aidé M. Avigad à définir l’âge de la muraille et la raison de son existence ”. On lit dans ces versets : “ De plus, il prit courage et rebâtit toute la muraille démolie et éleva sur elle des tours, et, à l’extérieur, une autre muraille. ” (2 Chroniques 32:5). “ Vous abattrez aussi les maisons pour rendre inaccessible la muraille. ” (Isaïe 22:10). Aujourd’hui, les visiteurs peuvent voir une partie de ce qui est appelé la Muraille Large dans le quartier juif de la vieille ville.

 

Plusieurs fouilles ont également révélé qu’à cette époque Jérusalem était beaucoup plus étendue qu’on ne l’avait cru jusque-là : c’était probablement dû à l’afflux de réfugiés venus du royaume du Nord, après leur défaite face aux Assyriens. Le professeur Shiloh a estimé que la ville yebousite couvrait une superficie d’environ 6 hectares. Sous le règne de Salomon, elle s’étendait sur près de 16 hectares. Trois cents ans plus tard, sous le roi Hizqiya, la zone fortifiée de la ville atteignait quelque 60 hectares.

 

Les cimetières à l’époque du premier temple

 

Des cimetières appartenant à la période du premier temple, c’est-à-dire avant la destruction de Jérusalem par les Babyloniens en 607 avant notre ère, ont été une autre source de renseignements. Des découvertes spectaculaires ont été faites lorsque, en 1979 et en 1980, un groupe de grottes mortuaires a été mis au jour sur les flancs de la vallée de Hinnom. “ Dans toute l’histoire de la recherche archéologique à Jérusalem, c’était l’un des très rares entrepôts du premier temple à être découvert avec tout son contenu : il s’y trouvait plus d’un millier d’objets ”, déclare l’archéologue Gabriel Barkay. Et de poursuivre : “ Le rêve le plus cher de tout archéologue travaillant en Israël, et particulièrement à Jérusalem, est de découvrir des écrits. ” Deux petits rouleaux d’argent ont été trouvés. Que contenaient-ils ?

 

M. Barkay explique : “ Lorsque j’ai déroulé la bande en argent et l’ai placée sous la loupe, j’ai pu remarquer que la surface — très mince et fragile — était couverte de caractères délicatement gravés à l’aide d’un instrument pointu. [...] Le nom divin, qui apparaît clairement sur l’inscription, est composé de quatre caractères hébraïques, Yod Waw , de forme ancienne. ” Dans une publication plus récente, l’auteur ajoute : “ À notre grande surprise, les deux plaques d’argent comprenaient des formules de bénédiction presque identiques à celles que prononçaient les prêtres dans la Bible. ” (Nombres 6:24-26). Pour la première fois, on avait trouvé le nom de Jéhovah sur une inscription découverte à Jérusalem.

 

De quelle manière les biblistes ont-ils daté ces rouleaux d’argent ? Principalement grâce au contexte archéologique dans lequel ils ont été trouvés. Le dépôt contenait plus de 300 poteries que la datation a fait remonter aux VIIe et VIe siècles avant notre ère. Comparé à d’autres inscriptions datées, le texte renvoyait à la même période. Les rouleaux sont exposés au musée d’Israël, à Jérusalem.

 

La destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère

 

La Bible parle de la destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère en 2 Rois chapitre 25, en 2 Chroniques chapitre 36 et en Jérémie chapitre 39 ; on y lit que l’armée de Neboukadnetsar a mis le feu à la ville. Des fouilles récentes ont-elles confirmé ce récit historique ? Selon le professeur Yigal Shiloh, “ le témoignage précis de l’archéologie complète le témoignage biblique [de la destruction babylonienne] [...] : la destruction totale des diverses structures et un incendie qui a consumé les boiseries des maisons ”. Il fait cet autre commentaire : “ Des traces de cette destruction ont été trouvées dans chaque fouille effectuée à Jérusalem. ”

 

Les touristes peuvent visiter les vestiges de cette destruction, qui a eu lieu il y a plus de 2 500 ans. La Tour d’Israël, la Pièce brûlée et la Maison des médaillons sont des sites archéologiques célèbres qui sont préservés et ouverts au public. Les archéologues Jane Cahill et David Tarler résument ainsi les faits dans le livre La Jérusalem antique révélée (angl.) : “ La destruction massive de Jérusalem par les Babyloniens est manifeste non seulement par les épaisses couches de vestiges carbonisés mis au jour dans des structures telles que la Pièce brûlée et la Maison des médaillons, mais aussi par l’amas de décombres provenant de bâtiments effondrés qui couvrent le versant est. Les descriptions que la Bible donne de la dévastation de la ville [...] viennent appuyer les preuves archéologiques. ”

 

Ainsi, les fouilles archéologiques effectuées ces 25 dernières années ont confirmé de bien des manières le récit biblique concernant la Jérusalem du temps de David jusqu’à sa destruction survenue en 607 avant notre ère. Mais qu’en est-il de la Jérusalem du Ier siècle de notre ère ?

 

Jérusalem aux jours de Jésus

 

Grâce aux fouilles, à la Bible , à Josèphe, historien du Ier siècle, et à d’autres sources, les biblistes peuvent décrire la Jérusalem du temps de Jésus, avant que les Romains ne l’aient détruite en 70 de notre ère. Derrière un grand hôtel de Jérusalem se trouve une reproduction miniature de la ville, régulièrement mise à jour d’après ce que révèlent de nouvelles fouilles. La caractéristique principale de la ville était le mont du Temple, dont Hérode doubla la superficie par rapport à celle de l’époque de Salomon. Dans l’Antiquité, cette terrasse, de 480 mètres sur 280, était la plus vaste construite par l’homme. Certaines pierres de construction pesaient 50 tonnes ; l’une d’elles, “ d’une taille sans égale dans le monde antique ” selon un bibliste, avoisinait les 400 tonnes.

 

Il n’est pas étonnant que certains aient été scandalisés lorsqu’ils ont entendu Jésus dire : “ Abattez ce temple, et en trois jours je le relèverai. ” Ils pensaient qu’il parlait de ce temple colossal, alors qu’il s’agissait du “ temple de son corps ”. Aussi lui ont-ils répliqué : “ Ce temple a été bâti en quarante-six ans, et toi, tu le relèveras en trois jours ? ” (Jean 2:19-21). Grâce aux fouilles réalisées aux environs du mont sur lequel se dressait le temple, les visiteurs peuvent observer des morceaux de murailles et d’autres éléments architecturaux de l’époque de Jésus ; il leur est même possible de gravir les marches qui menaient aux portes sud du temple, marches que Jésus a certainement foulées.

 

Non loin de la muraille occidentale du mont du Temple, dans le quartier juif de la vieille ville, on peut voir deux sites bien restaurés, qui datent du Ier siècle de notre ère ; ils sont connus sous le nom de Pièce brûlée et de Quartier d’Hérode. Après la découverte de la Pièce brûlée, l’archéologue Nahman Avigad a écrit : “ Il était maintenant on ne peut plus évident que ce bâtiment avait été brûlé par les Romains en 70 après Jésus Christ, lors de la destruction de Jérusalem. Pour la première fois dans l’histoire des fouilles effectuées dans la ville, on avait des preuves archéologiques claires et précises de l’incendie de la ville. ” — Voir les photos page 12.

 

Quelques-unes de ces découvertes éclaircissent certains événements de la vie de Jésus. Les maisons se situaient dans la ville haute de Jérusalem, là où vivaient les gens riches, dont les grands prêtres. On y a trouvé beaucoup de bains rituels. Une bibliste fait remarquer : “ Le nombre important de bains atteste que durant la période du second temple les habitants de la ville haute observaient strictement les lois relatives à la pureté rituelle (ces lois sont consignées dans la Mishna , qui consacre dix chapitres aux détails du Mikvéh). ” Ce renseignement nous permet de comprendre les paroles que Jésus a adressées aux scribes et aux Pharisiens concernant ces rites. — Matthieu 15:1-20 ; Marc 7:1-15.

 

Un nombre étonnant de récipients en pierre a aussi été découvert à Jérusalem. Nahman Avigad écrit : “ Pourquoi cette apparition soudaine ? Pourquoi une telle quantité dans les maisons de Jérusalem ? La réponse réside dans le domaine de la halaka, ou loi juive de la pureté rituelle. La Mishna nous révèle que les récipients en pierre font partie de ces objets que l’impureté ne touche pas. [...] La pierre était tout bonnement exempte de contamination rituelle. ” On comprend par là pourquoi l’eau que Jésus a transformée en vin était conservée dans des jarres, non de terre, mais de pierre. — Lévitique 11:33 ; Jean 2:6.

 

Une visite au musée d’Israël montrera deux ossuaires peu ordinaires. La Biblical Archaeology Review explique : “ Les ossuaires furent principalement utilisés environ une centaine d’années avant la destruction de Jérusalem par les Romains en 70 de notre ère. [...] Le mort était placé dans un renfoncement creusé dans la paroi de la grotte mortuaire ; après que la chair s’était décomposée, les ossements étaient recueillis et placés dans un ossuaire — récipient généralement en pierre calcaire décorée. ” Les deux ossuaires exposés ont été trouvés dans une grotte mortuaire en novembre 1990. L’archéologue Zvi Greenhut déclare : “ Le mot [...] ‘ Caïphe ’, qu’on peut lire sur deux ossuaires trouvés dans la tombe, apparaît pour la première fois dans un contexte archéologique. Il s’agit probablement du nom de la famille du grand prêtre Caïphe, mentionné [...] dans le Nouveau Testament [...]. Jésus a été livré au procureur romain Ponce Pilate depuis la maison de Caïphe, à Jérusalem. ” Un ossuaire contenait les restes d’un homme d’environ 60 ans ; les biblistes se demandent si ces ossements ne sont pas en fait ceux de Caïphe. Un spécialiste rattache ces découvertes à l’époque de Jésus en ces termes : “ Une pièce de monnaie trouvée dans l’un des autres ossuaires a été frappée sous le règne d’Hérode Agrippa (37-44 de notre ère). Les deux ossuaires de Caïphe pourraient remonter au début du siècle. ”

 

William Dever, professeur d’archéologie du Proche-Orient dans une université en Arizona, a fait ce commentaire au sujet de Jérusalem : “ Nous n’exagérons en rien lorsque nous disons que nous en avons appris davantage sur l’histoire archéologique de ce site clé au cours des 15 dernières années que pendant les 150 années précédentes réunies. ” À n’en pas douter, nombre des importantes activités archéologiques déployées à Jérusalem ces dernières décennies ont permis des découvertes qui éclairent l’histoire de la Bible.

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 23:06

VOUS attendriez-vous à trouver de précieux manuscrits bibliques dans un monticule de détritus? C’est pourtant ce qui est arrivé à la fin du siècle dernier, en plein cœur du désert égyptien. Voyons ce qui s’est passé.

 

De 1778 à la fin du XIXe siècle, il y a eu en Égypte plusieurs découvertes fortuites de papyrus. Cependant, jusqu’à il y a une centaine d’années, on n’avait pas entrepris de recherches systématiques. Auparavant, des fellahs de la région trouvaient régulièrement de vieux documents; puis l’Egypt Exploration Fund, en Grande-Bretagne, a compris qu’il fallait envoyer une expédition avant qu’il ne soit trop tard. Deux savants d’Oxford, Bernard Grenfell et Arthur Hunt, ont été choisis pour effectuer des fouilles au sud de la région agricole du Fayoum (que l’on voit ci-dessus).

 

Pour M. Grenfell, le site d’al-Bahnasah semblait prometteur en raison de son ancien nom grec, Oxyrhynchos. Oxyrhynchos était un centre du christianisme en Égypte et une ville importante aux IVe et Ve siècles de notre ère. On avait fondé beaucoup de monastères dans ses environs, et il restait de très nombreuses ruines de cette ville de province. M. Grenfell espérait y trouver des fragments d’écrits chrétiens, mais les recherches effectuées dans les cimetières et les maisons en ruine n’ont rien donné. Restaient les monticules de détritus de la ville, certains d’une hauteur de neuf mètres. Chercher là-dedans des papyrus semblait un aveu d’échec; les archéologues ont quand même décidé d’essayer.

 

Découverte d’un trésor

 

En janvier 1897, une tranchée a été creusée à titre d’essai, et quelques heures plus tard d’anciens papyrus ont été découverts, parmi lesquels se trouvaient des lettres, des contrats et des documents officiels. Le sable, porté par le vent, les avait recouverts, et le climat sec les avait préservés pendant presque 2 000 ans.

 

En un peu plus de trois mois seulement, les chercheurs ont mis au jour à Oxyrhynchos environ deux tonnes de papyrus. Ils ont rempli 25 grandes caisses qu’ils ont expédiées en Angleterre. Et pendant les dix années qui ont suivi, les deux intrépides savants sont revenus chaque hiver en Égypte pour accroître leur collection.

 

Un jour, les seules trouvailles qu’ils ont faites en effectuant des fouilles dans un cimetière à Tebtunis ont été celles de momies de crocodiles. Un ouvrier, contrarié, en a mis une en pièces. À sa grande surprise, il a constaté qu’elle était enveloppée dans des feuilles de papyrus. Ils ont découvert que le même procédé avait été employé pour d’autres crocodiles, et que des rouleaux de papyrus avaient également été fourrés dans la gorge de certains d’entre eux. Des fragments d’anciens écrits classiques ont été mis au jour, ainsi que des ordonnances royales et des contrats, mêlés à de la comptabilité commerciale et à des lettres personnelles.

 

De quelle valeur étaient ces documents? Ils se sont révélés très intéressants, car la plupart avaient été écrits par des gens ordinaires en koinè, le grec commun de l’époque. Comme nombre des mots qu’ils utilisaient figuraient aussi dans les Écritures grecques de la Bible , le “Nouveau Testament”, il est soudain apparu que la langue employée dans les Écritures n’était pas un grec spécial, comme certains savants l’avaient suggéré, mais était la langue parlée par l’homme de la rue. Ainsi, en étudiant la façon dont les mots étaient couramment utilisés, on a pu mieux comprendre leur sens dans les Écritures grecques chrétiennes.

 

Des manuscrits bibliques

 

Des fragments de manuscrits bibliques ont également été trouvés; souvent d’une écriture grossière, sans beaucoup d’ornements, et sur un matériau de moindre qualité, ils représentent la Bible de l’homme ordinaire. Examinons quelques-uns de ces manuscrits.

 

M. Hunt a découvert une copie du premier chapitre de l’Évangile selon Matthieu, comprenant les versets 1 à 9, 12, et 14 à 20, écrite au IIIe siècle de notre ère en lettres onciales (capitales). Ce manuscrit en est venu à être identifié par le symbole P1 et il est devenu le premier d’un catalogue de papyrus découverts en différents endroits, catalogue qui compte actuellement presque cent manuscrits ou fragments de manuscrits des Écritures grecques chrétiennes. De quelle utilité ont été les quelques versets découverts par M. Hunt? Le caractère employé a permis, sans risque de se tromper, de faire remonter ce manuscrit au IIIe siècle de notre ère, et une vérification de son contenu a montré qu’il s’accordait avec le texte de Wescott et Hort, qui était assez récent au moment de la découverte. Le manuscrit P1 est conservé à l’University Museum de Philadelphie, aux États-Unis.

 

Une feuille de papyrus provenant d’un codex, ou livre, reproduit, sur la page de gauche, des portions de Jean, chapitre 1, et, sur la page de droite, des extraits de Jean, chapitre 20. En reconstituant les morceaux manquants, on peut penser que l’Évangile entier couvrait à l’origine 25 feuilles et que le chapitre 21 faisait partie de son contenu dès les premiers temps. On a répertorié ce manuscrit sous le symbole P5, on l’a daté du IIIe siècle de notre ère et il se trouve maintenant à la British Library de Londres.

 

Un fragment, renfermant le passage de Romains 1:1-7, est écrit avec des lettres si grandes et si grossières que certains savants pensent qu’il s’agit peut-être d’un exercice d’écolier. On lui a attribué le symbole P10 et on le fait remonter au IVe siècle de notre ère.

 

On a découvert un papyrus beaucoup plus grand, qui contient environ un tiers de la lettre aux Hébreux. Elle a été copiée au dos d’un rouleau comportant des écrits classiques de l’historien romain Tite-Live. Pourquoi des matières si différentes au recto et au verso? En ce temps-là, en raison de la rareté et du coût des matériaux d’écriture, on ne pouvait pas se permettre de gaspiller les vieux papyrus. Ce manuscrit porte le symbole P13, et il date du IIIe ou IVe siècle de notre ère.

 

Une feuille de papyrus, contenant des portions des chapitres 8 et 9 de la lettre aux Romains, et écrite en très petits caractères, provient d’un livre qui mesurait environ 11,5 cm de haut sur à peine 5 cm de large. Il semblerait donc que des éditions de poche des Écritures aient existé au IIIe siècle de notre ère. Ce manuscrit a reçu le symbole P27, et il concorde dans l’ensemble avec le Codex Vaticanus.

 

Quatre feuilles fragmentaires d’un codex de la Septante , version grecque, renferment des portions de six chapitres de la Genèse. Ce codex est important, car il date du IIe ou IIIe siècle de notre ère; de plus, les chapitres en question manquent dans le Codex Vaticanus et sont en mauvais état dans le Codex Sinaiticus. Répertoriées sous le nom de Papyrus 656, ces feuilles sont conservées à la bibliothèque Bodleian, à Oxford.

 

Tous ces fragments ne présentent aucune différence importante avec les manuscrits anciens dont nous disposons, et ils confirment que très tôt le texte biblique était en circulation parmi les gens ordinaires habitant une région reculée d’Égypte. Ils fortifient également notre foi dans la fiabilité et l’exactitude de la Parole de Dieu.

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 23:04

Il y a 50 ans, en jetant une pierre dans une grotte, un Bédouin fut à l’origine de ce que certains considèrent comme la plus grande découverte archéologique du XXe siècle. Intrigué par le bruit d’une jarre qui se brisait, il pénétra dans la grotte et y trouva le premier de ce qu’on allait appeler les manuscrits de la mer Morte.

 

CES manuscrits ont suscité un grand intérêt et fait l’objet de vives controverses, tant dans les milieux spécialisés que dans les médias. Néanmoins, le public est souvent mal informé. Des rumeurs font état de dissimulations visant à occulter des faits qui mettraient en péril la foi des juifs et des chrétiens. Quelle est réellement l’importance des manuscrits de la mer Morte ? Cinquante ans après leur découverte, est-il possible de savoir la vérité ?

 

Le contenu des manuscrits

 

Les manuscrits de la mer Morte sont des textes juifs anciens, dont beaucoup sont rédigés en hébreu, certains en araméen et quelques-uns en grec. Une grande partie de ces rouleaux et fragments ont plus de 2 000 ans et sont donc antérieurs à la naissance de Jésus. Parmi les premiers manuscrits découverts par les Bédouins figuraient sept longs rouleaux diversement conservés. Au cours des fouilles effectuées dans les grottes des environs de Qumrân, près de la mer Morte, on découvrit d’autres rouleaux et des milliers de fragments. Entre 1947 et 1956, 11 grottes livrèrent des manuscrits.

 

L’ensemble des rouleaux et fragments représente environ 800 manuscrits, plusieurs fragments pouvant provenir d’un même document. Un quart de ces manuscrits sont des copies de portions de la Bible hébraïque. Les autres sont des écrits juifs non bibliques parmi lesquels figurent des apocryphes (littéralement, “ cachés ” Les apocryphes sont reconnus comme canoniques par les catholiques, mais pas par les juifs ni par les protestants.) et des pseudépigraphes (littéralement, “ écrits sous le nom d’un autre ” Les pseudépigraphes sont souvent des amplifications de récits bibliques attribués à un personnage célèbre de la Bible. ). Les apocryphes et les pseudépigraphes sont des textes juifs rédigés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère.

 

Certains des écrits qui ont vivement intéressé les spécialistes étaient jusqu’alors inconnus. On y trouve des interprétations sur des points de la loi juive, des règles destinées à la communauté de Qumrân, des poèmes liturgiques, des prières et des écrits eschatologiques relatifs à la réalisation des prophéties bibliques et aux derniers jours. On a également découvert des commentaires bibliques remarquables, les premiers ancêtres connus des commentaires verset par verset publiés de nos jours.

 

Qui a écrit les manuscrits ?

 

Plusieurs méthodes de datation des documents anciens indiquent que les textes ont été copiés ou composés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère. Certains spécialistes pensent que les rouleaux ont été cachés dans les grottes par des Juifs de Jérusalem avant la destruction du temple en 70 de notre ère. Cependant, la majorité estime que cette hypothèse ne concorde pas avec le contenu des rouleaux. De nombreux écrits reflètent des opinions et des coutumes indiquant que leurs auteurs étaient en désaccord avec les autorités religieuses de Jérusalem, pensaient que Dieu avait rejeté la classe sacerdotale et le culte centré sur le temple, et voyaient dans le culte qu’ils rendaient à Dieu dans le désert une sorte de substitut du service du temple. Il semble peu probable que les autorités du temple de Jérusalem aient caché une telle collection de manuscrits.

 

Il y avait vraisemblablement à Qumrân une école de copistes, mais de nombreux manuscrits ont dû être collectés ici et là. Les manuscrits de la mer Morte constituent en quelque sorte une grande bibliothèque. Comme dans n’importe quelle autre bibliothèque, on y trouve un large éventail de pensées qui ne reflètent pas nécessairement les convictions religieuses des lecteurs. Les textes dont on a trouvé plusieurs exemplaires ont cependant plus de chances d’être révélateurs des centres d’intérêt et des croyances du groupe.

 

Une communauté essénienne ?

 

Si ces manuscrits constituaient la bibliothèque de Qumrân, qui étaient les occupants du lieu ? Le professeur Eleazar Sukenik, qui acheta trois manuscrits pour l’université hébraïque de Jérusalem en 1947, fut le premier à émettre l’idée que ces rouleaux avaient appartenu à une communauté essénienne.

 

Les Esséniens, une secte juive, sont mentionnés par Josèphe, Philon d’Alexandrie et Pline l’Ancien, trois écrivains du Ier siècle. Leur origine est obscure, mais semble remonter à la période troublée qui suivit la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère. En précisant ce qui distinguait leurs croyances de celles des Pharisiens et des Sadducéens, Josèphe indique qu’ils existaient déjà à cette époque. Pline signale la présence d’une communauté essénienne près de la mer Morte, entre Jéricho et En-Guédi.

 

James VanderKam, spécialiste des manuscrits de la mer Morte, pense que “ les Esséniens qui vivaient à Qumrân ne représentaient qu’une petite partie d’un mouvement plus important ” qui, selon Josèphe, comptait 4 000 membres. Bien qu’elle ne corresponde pas parfaitement à toutes les descriptions qui nous sont parvenues, l’image qui émerge des textes de Qumrân évoque les Esséniens plus que tout autre groupe juif connu de cette période.

 

Certains auteurs ont vu dans l’établissement de Qumrân le berceau du christianisme. Toutefois, il y a des différences frappantes entre les croyances de la communauté de Qumrân et celles des premiers chrétiens. Les écrits qumrâniens révèlent l’existence de règles extrêmement strictes relatives au sabbat et un souci quasi obsessionnel de la pureté cérémonielle (Matthieu 15:1-20 ; Luc 6:1-11). Notons aussi que les Esséniens vivaient à l’écart de la société, croyaient au destin et à l’immortalité de l’âme, rejetaient le mariage et accordaient une grande importance à des idées mystiques touchant la participation au culte rendu par les anges. Autant de points sur lesquels leur enseignement est incompatible avec celui de Jésus et des premiers chrétiens. — Matthieu 5:14-16 ; Jean 11:23, 24 ; Colossiens 2:18 ; 1 Timothée 4:1-3.

 

Pas de manuscrits cachés

 

Au cours des années qui suivirent la découverte des manuscrits de la mer Morte, les premiers textes trouvés furent édités dans diverses publications, ce qui permit aux spécialistes du monde entier d’y avoir accès. Mais publier les milliers de fragments provenant de la grotte no 4 était une autre affaire. Ces fragments furent confiés à une petite équipe internationale installée au Musée archéologique de Palestine, dans Jérusalem Est, alors sous contrôle jordanien. Aucun juif, d’Israël ou d’ailleurs, n’en faisait partie.

 

L’équipe décida de ne pas donner accès aux manuscrits jusqu’à la publication des résultats officiels de ses recherches. Ses membres étaient en nombre limité. Lorsque l’un d’eux mourait, il était remplacé par un autre spécialiste. Le volume de travail aurait nécessité une équipe plus importante et, dans certains cas, une meilleure connaissance de l’hébreu et de l’araméen anciens. Comme le note James VanderKam, “ plusieurs dizaines de milliers de fragments, c’était trop pour huit spécialistes, même très compétents ”.

 

En 1967, lors de la guerre des Six Jours, Jérusalem Est et ses rouleaux passèrent sous contrôle israélien. Toutefois, la politique de l’équipe demeura inchangée. Le retard accumulé dans la publication des manuscrits de la quatrième grotte finit par se compter en décennies. Des savants se mirent à dénoncer cette situation, que Geza Vermes, de l’université d’Oxford, qualifia en 1977 de “ scandale académique par excellence du XXe siècle ”. Certains affirmèrent que l’Église catholique dissimulait délibérément des informations dangereuses pour le christianisme.

 

Dans les années 80, l’équipe internationale fut élargie. Elle passa à 20 membres, puis, en 1990, à plus de 50 membres, sous la direction d’un nouvel éditeur en chef, Emmanuel Tov, de l’université hébraïque de Jérusalem. On fixa également un calendrier strict pour la publication scientifique de tous les manuscrits inédits.

 

L’année 1991 fut riche en événements inattendus. D’abord, des spécialistes firent paraître un volume intitulé Édition préliminaire des rouleaux non publiés de la mer Morte (angl.), réalisé grâce au traitement informatique d’une copie de la concordance employée par l’équipe internationale. Puis la Huntington Library de San Marino, en Californie, annonça qu’elle mettait à la disposition de tout chercheur intéressé la totalité des microfilms qui lui avaient été confiés. Peu après, les photographies de tous les manuscrits inédits furent publiées dans l’Édition en fac-similé des rouleaux de la mer Morte (angl.).

 

Au cours de la dernière décennie, les spécialistes ont enfin eu accès à tous les manuscrits de la mer Morte. On a ainsi pu constater qu’il n’y avait pas de rouleaux cachés ni de dissimulation. La publication officielle des derniers textes inédits, actuellement en cours, permettra d’entreprendre une étude complète de l’ensemble des manuscrits. Ce sera la tâche d’une nouvelle génération de spécialistes des manuscrits de la mer Morte.

 

Quelle est l’importance de ces recherches pour ceux qui s’intéressent à la Bible ?

 

Avant la découverte des manuscrits de la mer Morte, les plus anciennes copies connues des Écritures hébraïques dataient des IXe et Xe siècles de notre ère. Sachant que la rédaction des Écritures hébraïques s’était achevée plus de 1 000 ans auparavant, pouvait-on considérer ces copies comme des témoins fidèles de la Parole de Dieu ? “ Le rouleau d’Isaïe [trouvé à Qumrân] prouve de façon irréfutable que les copistes juifs ont assuré une transmission extrêmement fidèle et soigneuse du texte biblique sur une période de plus de 1 000 ans ”, écrit Julio Barrera, membre de l’équipe internationale chargée de la publication des manuscrits de la mer Morte.

 

Le rouleau dont parle ce spécialiste contient la totalité du livre d’Isaïe. À ce jour, on a identifié dans les plus de 200 manuscrits bibliques découverts à Qumrân des portions de tous les livres des Écritures hébraïques, celui d’Esther excepté. À la différence du rouleau d’Isaïe, la plupart sont fragmentaires et contiennent moins d’un dixième d’un livre biblique. Les livres les plus lus à Qumrân étaient les Psaumes (36 exemplaires), le Deutéronome (29 exemplaires) et Isaïe (21 exemplaires). Ce sont également les livres les plus cités dans les Écritures grecques chrétiennes.

 

Les manuscrits révèlent que la Bible n’a pas subi de changement majeur, mais aussi que les Juifs de la période du Second Temple utilisaient plusieurs versions du texte hébreu biblique, caractérisées par des variantes propres. L’orthographe et les mots eux-mêmes ne sont pas toujours identiques à ceux adoptés plus tard par les Massorètes. Le texte est parfois plus proche de la version grecque des Septante. Certains spécialistes pensaient autrefois que les variantes propres à la Septante résultaient d’erreurs ou même d’inventions délibérées des traducteurs. Grâce aux manuscrits de la mer Morte, on sait aujourd’hui que ces différences sont dues en réalité à des variations du texte hébreu. Cela peut, dans certains cas, expliquer pourquoi les premiers chrétiens, lorsqu’ils citaient les Écritures hébraïques, utilisaient parfois un texte différent du texte massorétique. — Exode 1:5 ; Actes 7:14.

 

Les rouleaux et les fragments découverts près de la mer Morte sont donc précieux pour l’étude de la transmission du texte hébreu de la Bible. Ils confirment la valeur de la Septante et du Pentateuque samaritain pour la critique textuelle, et apportent des éléments supplémentaires aux traducteurs de la Bible qui doivent examiner les corrections éventuelles à apporter au texte massorétique. Dans de nombreux cas, ils appuient le choix de comités de traduction pour rétablir le nom de Jéhovah ou Yahvé là où les Massorètes l’ont remplacé par un substitut.

 

Les manuscrits qui nous renseignent sur les règles et les croyances de la communauté de Qumrân indiquent clairement qu’à l’époque de Jésus il existait plusieurs formes de judaïsme. Les occupants de l’établissement de Qumrân avaient des traditions différentes de celles des Pharisiens et des Sadducéens. C’est probablement en partie à cause de ces divergences qu’ils se retirèrent dans le désert. Ils estimaient, à tort, que le passage d’Isaïe 40:3, où il est question d’une voix criant dans le désert de préparer le chemin pour Jéhovah, s’appliquait à eux. De nombreux fragments indiquent qu’ils croyaient la venue du Messie imminente, ce qui confirme que “ le peuple était dans l’attente ”, comme l’écrit Luc. — Luc 3:15.

 

Les manuscrits de la mer Morte sont très utiles pour comprendre le contexte de la vie juive dans lequel Jésus a accompli son ministère. Ils apportent également des éléments précieux pour l’étude de l’hébreu ancien et du texte biblique. Mais beaucoup de ces manuscrits n’ont pas encore été étudiés de façon approfondie. Nous pouvons donc nous attendre à de nouvelles découvertes intéressantes. Aujourd’hui encore, la plus grande découverte archéologique du XXe siècle continue à passionner les spécialistes et tous ceux qui s’intéressent à la Bible.

 

 

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