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26 octobre 2006 4 26 /10 /octobre /2006 22:02

Religion et science n’ont pas toujours fait bon ménage. Dans les siècles passés, des théologiens se sont opposés aux découvertes scientifiques qu’ils jugeaient compromettantes pour leur interprétation des Écritures. Faut-il pour autant voir dans la science l’ennemie de la Bible ?

SI LES rédacteurs de la Bible avaient adhéré aux conceptions les plus répandues de leur temps, leur œuvre ne serait qu’un tissu d’aberrations scientifiques. Or, loin de cautionner pareilles inexactitudes, certaines de leurs affirmations sont non seulement scientifiquement fondées, mais encore en totale contradiction avec les vues de l’époque.

La forme de la terre

Des milliers d’années durant, cette question a intrigué les humains. L’idée communément admise dans l’Antiquité était celle d’une terre plate. C’est ainsi que les Babyloniens croyaient que l’univers était une boîte, ou une chambre, dans le fond de laquelle se trouvait la terre. Pour les prêtres védiques de l’Inde, la terre était plate et habitée seulement sur une face. Une tribu primitive d’Asie la représentait sous la forme d’un gigantesque plateau à thé.

Dès le VIe siècle avant notre ère, le philosophe grec Pythagore avait déduit de la forme de la lune et du soleil que la terre devait elle aussi être sphérique. Aristote (IVe siècle av. n. è.) fut du même avis. Selon lui, la rotondité de la terre était démontrée par les éclipses lunaires, car l’ombre de la terre sur la lune est alors incurvée.

La notion d’une terre plate dont seule la face supérieure serait habitée n’en disparut pas pour autant. L’idée d’une terre ronde heurtait l’esprit de certains, car il leur aurait fallu en accepter le corollaire : l’existence des antipodes. Lactance, apologiste chrétien du IVe siècle de notre ère, trouvait l’idée absurde. Voici le raisonnement qu’il tenait : " Y a-t-il quelqu’un d’assez fou pour croire que des hommes marchent la tête en bas ? [...] que des plantes ou des arbres poussent à l’envers ? que pluie, neige et grêle tombent de bas en haut2 ? "

Pour quelques théologiens, le concept des antipodes relevait du dilemme. Quand bien même de telles populations auraient existé, on les imaginait séparées du monde connu tantôt par un océan immense, tantôt par une zone torride autour de l’équateur, l’un et l’autre infranchissable. Se posait alors la question de l’apparition des antipodes. Perplexes, certains théologiens préféraient nier purement et simplement leur existence, ou avançaient, après Lactance, que la terre ne pouvait tout bonnement pas être ronde !

Mais l’idée d’une terre sphérique faisait son chemin, et elle finit par s’imposer largement. Il fallut toutefois attendre le XXe siècle et l’ère spatiale pour que des humains s’éloignent suffisamment dans l’espace et constatent de visu que la terre est un globe.

Mais que disait la Bible sur cette question ? Au VIIIe siècle avant notre ère, époque où l’on croyait généralement à une terre plate, des siècles avant que les philosophes grecs n’émettent l’hypothèse d’une terre sphérique, et plusieurs milliers d’années avant que des humains ne voient le globe terrestre depuis l’espace, le prophète hébreu Isaïe fit cette déclaration remarquable de simplicité : " Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre. " (Isaïe 40:22). Le terme hébreu traduit par " cercle ", hough, peut également être rendu par " sphère3 ". D’autres traductions donnent d’ailleurs le " globe de la terre " (Crampon 1905 ; Zadok Kahn) ou " la rondeur de la terre ". — Estienne Michel.

Laissant de côté les mythes qui avaient cours, le rédacteur biblique Isaïe fit concernant la terre une affirmation qui n’a pas été démentie par le progrès scientifique.

Sur quoi la terre repose-t-elle ?

Dans les temps anciens, d’autres questions ayant trait au cosmos hantaient les humains : Sur quoi la terre repose-t-elle ? Qu’est-ce qui maintient en place le soleil, la lune et les étoiles ? La loi de la gravitation universelle, formulée par Newton, ne serait publiée qu’en 1687, et l’idée que des corps célestes puissent être littéralement suspendus dans le vide, sur rien, était étrangère à l’esprit de l’époque. L’explication généralement avancée était donc que des objets ou des substances concrètes maintenaient la terre et les autres corps célestes en suspension.

Selon une ancienne croyance, peut-être imaginée par un peuple insulaire, la terre était entourée d’eau et flottait. Les hindous se figuraient que la terre reposait sur plusieurs fondements successifs : d’abord sur quatre éléphants, les éléphants sur une tortue géante, et la tortue sur un gigantesque serpent enroulé qui flottait sur les eaux de l’univers. Empédocle, philosophe grec du Ve siècle avant notre ère, croyait, quant à lui, que la terre reposait sur un tourbillon à l’origine du déplacement des corps célestes.

À l’époque, l’influence d’Aristote était déterminante. Tout en supposant la terre sphérique, il niait catégoriquement qu’elle puisse être suspendue dans le vide. Réfutant l’idée que la terre repose sur l’eau, il déclara ceci dans son Traité du ciel : " L’eau non plus [pas plus que la terre] ne reste pas naturellement immobile en l’air, mais elle doit reposer sur quelque chose4. " Quel est donc ce " quelque chose " ? Aristote affirmait que le soleil, la lune et les étoiles étaient fixés à la surface de sphères solides et transparentes. Chaque sphère se trouvait imbriquée dans une autre, et la terre se tenait, immobile, au centre. À mesure que les sphères tournaient les unes dans les autres, les corps qu’elles soutenaient — le soleil, la lune et les planètes — se déplaçaient dans le ciel.

L’explication d’Aristote se tenait. En effet, comment interpréter autrement que des corps célestes restent en suspension sans être retenus à quoi que ce soit ? L’admiration qui entourait ce personnage valut à son opinion d’être admise comme un fait pendant environ 2 000 ans. Une encyclopédie (The New Encyclopædia Britannica) explique qu’aux XVIe et XVIIe siècles l’Église " a élevé au rang de dogme religieux " les conceptions d’Aristote5.

L’invention de la lunette astronomique entraîna une remise en cause de la théorie d’Aristote. L’énigme ne devait toutefois trouver solution qu’avec Isaac Newton, lequel expliqua que les planètes sont suspendues dans le vide, maintenues sur leur orbite par une force invisible : la gravité. La chose paraissait incroyable. Même certains collègues de Newton doutaient que l’espace fût un vide, un vide presque totalement dépourvu de matière6.

Que disait la Bible sur cette question ? Il y a près de 3 500 ans, elle affirmait en termes on ne peut plus clairs que la terre est suspendue " sur rien ". (Job 26:7.) Dans l’original hébreu, le mot traduit ici par " rien " (belimah) signifie littéralement " sans rien7 ". Une traduction anglaise (Contemporary English Version) emploie l’expression " sur le vide ".

Une planète suspendue " sur le vide " : voilà qui à l’époque ne cadrait pas du tout avec l’image que l’on se faisait généralement de la terre. Bien en avance sur son temps, le rédacteur biblique consigna pourtant cette affirmation scientifiquement exacte.

Bible et médecine

La médecine moderne nous a beaucoup appris sur la propagation et la prévention des maladies. Les progrès du XIXe siècle ont introduit dans la pratique médicale l’antisepsie, méthode consistant à lutter contre l’infection par des mesures d’hygiène. Le résultat ne se fit pas attendre. On nota une diminution sensible des cas d’infection et de mort prématurée.

Les médecins de l’Antiquité, eux, ne saisissaient pas pleinement les phénomènes de contagion ni ne mesuraient l’importance de l’hygiène dans la prévention des maladies. Nombre de leurs pratiques médicales passeraient d’ailleurs pour barbares aujourd’hui.

Un des plus anciens textes médicaux parvenus jusqu’à nous est le papyrus Ebers, une compilation du savoir thérapeutique égyptien des années 1550 avant notre ère. Répertoriés dans ce rouleau, quelque 700 remèdes contre les maux les plus divers, " de la morsure de crocodile à la douleur d’orteil8 ". Une encyclopédie biblique (The International Standard Bible Encyclopaedia) déclare ceci : " Les connaissances médicales de ces médecins étaient purement empiriques, essentiellement magiques et tout à fait contraires à la science9. " La plupart des remèdes proposés étaient au mieux inefficaces, au pire extrêmement dangereux. Une prescription censée favoriser la cicatrisation recommandait par exemple de panser la plaie avec des excréments humains mélangés à d’autres substances10.

Ce précis médical égyptien est à peu près contemporain des premiers livres de la Bible, donc de la Loi mosaïque. Né en 1593 avant notre ère, Moïse grandit en Égypte (Exode 2:1-10). Comme il appartenait à la maisonnée de Pharaon, il fut " instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ". (Actes 7:22.) Il connaissait bien " les médecins " d’Égypte (Genèse 50:1-3). Trouve-t-on l’empreinte de leurs thérapeutiques inefficaces ou dangereuses dans les écrits de Moïse ?

Pas du tout. La Loi mosaïque renferme au contraire des règles sanitaires très en avance sur leur temps. C’est ainsi qu’une loi concernant les campements militaires stipulait que l’on enterre les excréments en dehors du camp (Deutéronome 23:13). C’était là une mesure préventive particulièrement avancée. En effet, outre qu’elle empêchait la contamination de l’eau, elle offrait une protection contre la shigellose, transmise par les mouches, et contre les autres maladies diarrhéiques qui, aujourd’hui encore, fauchent chaque année des millions de vies dans les pays où les conditions sanitaires sont déplorables.

La Loi mosaïque contenait d’autres mesures préventives contre la propagation des maladies infectieuses. C’est ainsi que tout individu contagieux ou supposé tel était mis en quarantaine (Lévitique 13:1-5). Vêtements et récipients touchés par un animal mort de lui-même, peut-être de maladie, devaient être ou lavés ou détruits (Lévitique 11:27, 28, 32, 33). Quiconque touchait un cadavre était considéré comme impur et devait passer par tout un processus de purification, qui prévoyait notamment des bains et le lavage de ses vêtements. Pendant les sept jours de son ‘ impureté ’, l’individu devait éviter tout contact physique avec les autres. — Nombres 19:1-13.

La sagesse d’un tel code sanitaire offrait un contraste saisissant avec la médecine des nations environnantes. Plusieurs milliers d’années avant que la science médicale n’étudie les modes de propagation des maladies, la Bible recommandait des mesures préventives équilibrées. Nul ne s’étonnera dès lors des paroles de Moïse selon lesquelles les Israélites vivaient à son époque en moyenne 70 ou 80 ans. — Psaume 90:10.

L’exactitude scientifique des faits bibliques précédents ne doit pas faire oublier que d’autres affirmations bibliques sont, elles, scientifiquement indémontrables. Faut-il y voir une incompatibilité entre Bible et science ?

Admettre l’indémontrable

Indémontrable ne veut pas dire faux. Les preuves scientifiques dépendent en effet de la découverte de témoignages satisfaisants ainsi que de la capacité de l’homme à interpréter correctement les faits. Certaines vérités sont indémontrables, soit qu’aucune trace n’en a été conservée, soit que ces traces sont vagues ou toujours enfouies, soit encore que les moyens ou les compétences scientifiques ne permettent pas de tirer une conclusion définitive. Serait-ce le cas de certaines affirmations pour lesquelles on manque de preuves matérielles extrabibliques ?

Du point de vue scientifique, l’affirmation de la Bible selon laquelle il existe des sphères invisibles peuplées d’êtres spirituels ne peut être ni confirmée ni infirmée. Il en est de même des événements miraculeux qu’elle rapporte. D’aucuns trouvent par exemple insuffisants les indices géologiques concernant le déluge (Genèse, chapitre 7). Doit-on en conclure qu’il ne s’est pas produit ? Le temps ou certaines transformations brouillent parfois les événements historiques. Est-il vraiment impossible que des milliers d’années d’activité géologique aient en grande partie effacé les preuves du déluge ?

Certes, la Bible affirme des choses que les faits matériels disponibles ne peuvent ni confirmer ni infirmer. Doit-on s’en étonner ? La Bible n’est pas un manuel de science. Elle est cependant un livre véridique. On l’a vu, les faits montrent que ses rédacteurs étaient des hommes intègres et honnêtes. Qui plus est, quand elle aborde des points d’ordre scientifique, les termes employés sont exacts et ne portent pas l’empreinte des anciennes théories pseudo-scientifiques qui, finalement, n’étaient que des mythes. La science n’est donc pas l’ennemie de la Bible. Ce livre mérite vraiment d’être examiné sans parti pris.

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