L’arche (héb. : tévah ; gr. : kibôtos) était une embarcation rectangulaire en forme de coffre, probablement coupée à angles droits et à fond plat. Elle n’avait besoin ni d’un fond arrondi, ni d’une étrave pour fendre l’eau rapidement, ni d’un gouvernail, puisqu’il suffisait qu’elle soit étanche et qu’elle flotte. Un vaisseau de cette forme est très stable, il ne se retourne pas facilement et sa capacité est supérieure d’environ un tiers à celle des navires de forme traditionnelle. Une porte était aménagée sur un côté de l’arche pour charger et décharger la cargaison.
L’arche mesurait 300 coudées de long, 50 de large et 30 de haut. En calculant sur la base d’une coudée de
Jéhovah dit à Noé : “ Tu feras à l’arche un tsohar [toit ou fenêtre]. ” (Gn 6:16). On ne sait pas exactement ce qu’était ce tsohar ni comment il fut construit. Certains biblistes pensent que tsohar est apparenté au mot lumière, si bien qu’ils le traduisent par “ fenêtre ” (AG ; Sa), “ jour ” (Da ; Od), “ une ouverture ”. (Sg.) Toutefois, d’autres rapprochent tsohar d’une racine arabe ultérieure signifiant “ dos (de la main) ”, “ dos (d’un animal) ”, “ pont (d’un bateau) ”, c’est-à-dire la partie en retrait du sol ou de l’eau ; c’est pourquoi ils le traduisent par “ toit ”. (BFC ; Jé ; Os.) Ce tsohar, Noé reçut l’ordre de l’achever “ à une coudée vers le haut ”. — Gn 6:16.
Il se peut donc que le tsohar fournissait la lumière et l’aération nécessaires, n’étant pas une simple lucarne d’une coudée de côté, mais une ouverture d’une coudée de hauteur près du toit et sur les quatre côtés, soit de presque
Jéhovah indiqua clairement avec quoi il fallait construire cette arche immense ; il dit : “ Fais-toi une arche en bois d’arbres résineux [littéralement : “ arbres de gopher ”]. ” (Gn 6:14). Certains pensent que le bois résineux prescrit dans ce verset était du cyprès ou une espèce similaire. L’arbre qu’on appelle aujourd’hui cyprès poussait en abondance dans cette partie du monde ; c’est ce bois que les Phéniciens et Alexandre le Grand préféraient pour la construction de navires, et qu’on préfère encore de nos jours ; et il est particulièrement résistant à l’eau et au pourrissement. On a signalé l’existence de portes et de montants en cyprès qui auraient duré 1 100 ans. En outre, Noé reçut l’ordre non seulement de calfater les joints, mais aussi de “ couvrir [l’arche] de goudron en dedans et en dehors ”.
Les “ espèces ” animales choisies étaient définies par les frontières ou limites bien arrêtées et immuables fixées par le Créateur et à l’intérieur desquelles les animaux peuvent se reproduire “ selon leurs espèces ”. Certains estiment qu’on pourrait réduire les centaines de milliers d’espèces d’animaux qui existent aujourd’hui à un nombre relativement faible d’“ espèces ” ou familles, telles que l’espèce des équidés et celle des bovidés pour n’en citer que deux. Les limites établies par Jéhovah dans lesquelles chaque espèce se reproduisait ne pouvaient être et ne furent pas franchies. Cela posé, certains chercheurs ont déclaré que même s’il n’y avait eu dans l’arche que 43 “ espèces ” de mammifères, 74 “ espèces ” d’oiseaux et 10 “ espèces ” de reptiles, elles auraient pu produire toute la variété des espèces connues à ce jour. D’autres, plus larges dans leur estimation, pensent qu’il aurait suffi de 72 “ espèces ” de quadrupèdes et de moins de 200 “ espèces ” d’oiseaux. La preuve que la grande variété d’animaux connus aujourd’hui put descendre d’un nombre aussi restreint d’“ espèces ” est fournie par la variété infinie que compte l’espèce humaine : elle comprend des individus petits, grands, gros, maigres, aux cheveux, aux yeux et à la peau de couleurs innombrables, alors que tous sont issus de la seule famille de Noé.
Ces estimations peuvent sembler trop restrictives à certains, surtout que des ouvrages comme The Encyclopedia Americana affirment qu’il existe plus de 1 300 000 espèces d’animaux (1977, vol. 1, p. 859-873). Toutefois, plus de 60 % de ces espèces sont des insectes. En décomposant encore ce chiffre, on s’aperçoit que sur les 24 000 amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères, 10 000 sont des oiseaux, 9 000 sont des reptiles ou des amphibiens, dont beaucoup étaient aptes à survivre hors de l’arche, et seulement 5 000 sont des mammifères, y compris les baleines et les marsouins qui, eux aussi, seraient restés en dehors de l’arche. D’autres chercheurs estiment qu’environ 290 espèces seulement de mammifères terrestres sont plus grosses que le mouton et quelque 1 360 plus petites que le rat (The Deluge Story in Stone, par B. Nelson, 1949, p. 156 ; The Flood in the Light of the Bible, Geology, and Archaeology, par A. Rehwinkel, 1957, p. 69). C’est pourquoi, même en calculant sur la base de ces chiffres plus élevés, l’arche pouvait facilement abriter un couple de tous ces animaux.