VOYEZ ce qui se passe! L’homme qui tend son bâton sur la mer Rouge, c’est Moïse. Ceux qui se tiennent à ses côtés sur l’autre rive, ce sont les Israélites. Mais Pharaon et son armée périssent engloutis par les flots. Comment cela est-il arrivé?
Ils étaient environ 600 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants. À eux se joignit une foule nombreuse de gens qui croyaient en Dieu. Tous emmenèrent leur petit et leur gros bétail.
Avant de partir, les Israélites demandèrent aux Égyptiens des objets d’argent, des objets d’or et des vêtements. Si grande était l’épouvante où les avait jetés le dernier fléau que les Égyptiens leur donnèrent tout ce qu’ils réclamaient.
Après quelques jours de marche, les Israélites arrivèrent à la mer Rouge. Ils campèrent sur ses bords. Or Pharaon et ses hommes regrettaient d’avoir renvoyé Israël. ‘Qu’avons-nous fait là!’ disaient-ils.
Une fois de plus, Pharaon changea d’avis. Il fit vite atteler ses chars de guerre et mobiliser ses troupes. Puis il donna la chasse aux Israélites avec six cents chars d’élite et tous les autres chars du pays.
À la vue de Pharaon et de ses troupes lancés à sa poursuite, Israël fut saisi de terreur. Toute issue lui était coupée. La mer Rouge s’étendait d’un côté et de l’autre s’avançaient les Égyptiens. Mais Dieu intervint en mettant une nuée entre les deux camps, nuée qui dérobait Israël aux yeux de ses poursuivants, les empêchant de l’attaquer.
Puis Dieu ordonna à Moïse de tendre son bâton sur la mer Rouge. Moïse obéit et Dieu fit souffler un fort vent d’est. Les flots de la mer se divisèrent et se dressèrent immobiles de côté et d’autre.
Alors les Israélites se mirent à traverser à pied sec. Il fallut des heures aux millions de fugitifs et à leurs troupeaux pour atteindre heureusement l’autre rive. Or voici que les Égyptiens aperçurent de nouveau les Israélites. Leurs esclaves s’évadaient! Aussitôt ils pénétrèrent à leur suite au milieu de la mer.
À la vue des Égyptiens qui s’aventuraient dans la mer, Dieu fit perdre les roues à leurs chars. Frappés de panique, les poursuivants s’écrièrent: ‘Dieu combat pour Israël! Fuyons!’ Mais il était trop tard.
Car c’est à ce moment-là que Dieu ordonna à Moïse de tendre son bâton sur la mer Rouge. Moïse obéit et les murailles d’eau se rejoignirent, recouvrant les Égyptiens et leurs chars. Or toute l’armée était entrée à la suite d’Israël au milieu de la mer. Elle périt tout entière.
Grande fut l’allégresse du peuple de Dieu. Les hommes entonnèrent un chant en l’honneur de Dieu. ‘L’Eternel a remporté une éclatante victoire’, disaient-ils. ‘Il a jeté à la mer chevaux et cavaliers.’ Miriam, sœur de Moïse, prit son tambourin et toutes les femmes la suivirent avec leurs tambourins. Elles se mirent à danser joyeusement et reprenaient en chœur: ‘Dieu a remporté une éclatante victoire. Il a jeté à la mer chevaux et cavaliers.’
(Exode chapitres 12 à 15).
Comment les Israélites traversèrent-ils la mer Rouge?
Le récit biblique indique clairement que la cavalerie et les chars égyptiens poursuivirent les Israélites et étaient sur le point de les rejoindre alors qu’ils atteignaient la mer Rouge. Comment les Juifs purent-ils s’échapper tandis que la mer se dressait devant eux? Comme dit plus haut, le récit biblique nous fournit la réponse:
“Moïse tendit alors sa main sur la mer. Et Dieu commença à faire reculer la mer [de quelle façon?] par un fort vent d’est durant toute la nuit et à transformer le bassin de la mer en un sol ferme, et les eaux se fendaient. Finalement les fils d’Israël passèrent par le milieu de la mer, sur de la terre ferme, tandis que les eaux étaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche.” — Exode 14:21, 22.
Nous noterons les détails particuliers de ce récit. Non seulement il y est question d’un vent violent, mais d’un “fort vent d’est”. Les eaux se fendirent et transformèrent le bassin de la mer en un sol ferme. Cette minutie dans le détail annonce que le récit provient d’un témoin oculaire. La même chose se vérifie pour la version poétique de l’événement rapporté dans le chant de Moïse en Exode chapitre 15. Comme les chars de Pharaon et ses forces militaires se lançaient à la poursuite des Israélites, ‘les eaux houleuses se mirent à les recouvrir; ils sont descendus dans les profondeurs comme une pierre’. — Exode 15:5.
Cette technique du partage des eaux est confirmée par les paroles de ce chant: “Et par un souffle de tes narines les eaux se sont amoncelées; elles se sont immobilisées comme une digue de flots; les eaux houleuses se sont figées au cœur de la mer.” — Exode 15:8.
Qu’en disent les savants?
Plusieurs experts ont abordé cette question. Ils sont bardés de leurs théories et cherchent une explication logique à cet événement miraculeux. Ils ne s’opposent pas au fait que les Israélites traversèrent la mer Rouge, mais ils tentent de fournir un éclaircissement convaincant à l’intervention divine. Ainsi les termes hébreux pour la mer Rouge sont yam suph ou ‘mer des joncs et des roseaux’. Cette définition a amené certains à penser que les Israélites traversèrent seulement une région marécageuse. Mais ce n’est certainement pas dans une région de marais que l’on verrait une muraille d’eau se dresser tant à droite qu’à gauche, comme le récit le précise. Les eaux d’un marécage n’auraient sans doute pas ‘recouvert les chars de guerre et les cavaliers’ des forces militaires égyptiennes. — Exode 14:28.
Hans Goedicke, un égyptologue, a récemment proposé une autre théorie. L’explication qu’il offre du récit de l’exode est qu’il y eut, en 1477 avant notre ère, une formidable explosion volcanique sur l’île de Thêra (Santorin), à environ
Il est évident que cette théorie fait peu de cas des faits présentés par
Un autre savant, Éliezer Oren, de l’Université Ben Gourion, a présenté des arguments contre la théorie du tsunami et soumet une autre explication qu’il juge plus réaliste. De plus, il ajoute cette déclaration révélatrice: “Il ne faut pas oublier que les preuves archéologiques ne soutiennent (...) en aucun cas cette théorie. À titre personnel, je crois fermement que le miracle de
Qui a donc raison?
La remarque de Oren nous plonge au cœur du débat. Les chrétiens doivent-ils croire que des portions importantes de
L’apôtre Paul écrivit au fidèle chrétien Timothée: “Depuis la plus tendre enfance tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage pour le salut, par la foi qui est relative à Christ Jésus. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile (...) pour remettre les choses en ordre.” À l’adresse des croyants de Rome, Paul avait déclaré précédemment: “Alors de quoi s’agit-il? Si quelques-uns n’ont pas fait montre de foi, leur manque de foi va-t-il rendre inopérante la fidélité de Dieu? Que ce ne soit jamais le cas! Mais que Dieu soit reconnu véridique, tout homme fût-il reconnu menteur.” — II Timothée 3:15, 16; Romains 3:3, 4.
Alors pourquoi croire que
Un autre élément vient soutenir l’authenticité de
Les théories devraient-elles ébranler votre foi?
Les documents mis au jour par des archéologues experts sont une source d’encouragement pour les chrétiens. Ces preuves confirment et éclairent souvent le contenu de
Le chrétien se doit aussi d’agir avec précaution lorsque des experts en viennent à proposer leurs interprétations, leurs hypothèses et leurs théories sur la signification d’une découverte archéologique ou sur la datation d’un objet. Dieu inspira des hommes fidèles pour écrire sa Parole et non pour nous induire en erreur avec des chimères. Yohanan Aharoni a donc eu raison d’écrire: “Plusieurs savants considèrent que différents passages de
L’archéologie biblique semble de nos jours divisée en deux camps mal définis. D’un côté, nous trouvons des chercheurs croyants et patriotes qui s’efforcent de corroborer le récit biblique, ainsi que leurs prétentions nationalistes et ethniques. Dans l’autre camp, se trouvent ceux qui, selon les propos du professeur Barrett, sont tentés de “démystifier la piété, le patriotisme ou la sagesse que l’on reconnaît à leurs confrères (souvent plus âgés)”. Ce professeur d’archéologie ajoute: “Il existe une espèce de pharisaïsme (outre une allégresse sadique) chez ceux qui vous assurent qu’ils ne sont pas croyants. (...) L’étudiant en archéologie devrait être instruit de ces pratiques propres au cercle des professionnels qui prônent l’art de faire mieux que les autres.”
Ne perdons pas de vue que les archéologues sont seulement des humains et que, par conséquent, ils sont assaillis par toutes les faiblesses liées à la nature humaine imparfaite. L’ambition, la recherche de la gloire, l’esprit de compétition, une vision subjective, toutes ces choses et bien d’autres éléments peuvent influer sur l’interprétation et sur l’opinion d’un expert.
À titre d’exemple, un célèbre archéologue du XIXe siècle avait exagéré la portée de la découverte de bijoux anciens à Troie et de masques d’or trouvés à Mycènes. Un professeur d’archéologie fait ce commentaire à propos de ce récit outré: “Ces deux exemples illustrent l’influence qu’un intérêt romantique pour le monde antique peut exercer sur le jugement d’un archéologue — la tentation d’identifier ce que nous trouvons à ce que nous voulons trouver. Peut-être le problème se pose-t-il en termes encore plus aigus pour l’archéologie biblique dont la piété et le patriotisme nourrissent et renouvellent l’intérêt romantique qui l’a incité à entreprendre cette carrière.” (C’est nous qui soulignons). Bien sûr, une difficulté de même nature peut gagner l’archéologue athée ou agnostique, et cela quel que soit son degré de sincérité.
Alors, la foi chrétienne devrait-elle vaciller sous le poids des théories proposées par les savants et les archéologues? Souvenons-nous qu’il s’agit seulement de théories et d’opinions humaines, sensibles aux changements et aux caprices du temps et de la science. Il faut aussi tenir compte de l’élément humain avec ce qu’il comporte d’orgueil et d’ambition. Aussi les paroles du professeur Barrett ont-elles l’accent de la vérité (Revue d’archéologie biblique, angl., numéro de janvier/février 1981): “La piété, le patriotisme, l’idéologie, l’éducation et leurs contraires influencent le jugement de l’archéologue comme ils le font dans le cas de l’historien. Dans les moments de lucidité, chaque archéologue en a conscience — les meilleurs savants le pensent d’eux-mêmes et les autres le pensent de leurs confrères.” — C’est nous qui soulignons.
Par conséquent, le chrétien raisonnable ne s’attendra pas à disposer de preuves archéologiques absolues pour toutes les déclarations que