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4 janvier 2006 3 04 /01 /janvier /2006 16:32

L’âme : il y a mieux à espérer

 

LES soldats romains ne s’imaginaient pas ainsi la prise du nid d’aigle de Massada. Pour eux, ce dernier bastion de la rébellion juive ne pouvait tomber qu’au prix de combats, de cris de guerre et de hurlements de femmes et d’enfants. Pourtant, le seul bruit qu’ils perçoivent est celui du feu. Une reconnaissance à travers la citadelle en flammes, et la sinistre vérité s’impose : les ennemis, 960 au total, sont morts ! Les soldats juifs ont massacré un à un les membres de leurs familles, avant de s’entretuer. Le dernier homme s’est donné la mort. Qu’est-ce qui a pu conduire à ces effroyables meurtres et à ce suicide collectif ?

 

Selon l’historien Josèphe, contemporain des faits, la croyance en l’immortalité de l’âme aurait joué un rôle important. Il rapporte qu’Éléazar Ben Jaïr, le chef des Zélotes de Massada, tente d’abord de convaincre ses hommes que le suicide est plus honorable que la mort aux mains d’un Romain ou que l’esclavage. Devant leur hésitation, il se lance alors dans un discours passionné sur l’âme. Il leur explique que le corps n’est qu’une enveloppe, un carcan pour l’âme. Puis il leur dit : “ Mais quand l’âme, délivrée de ce poids qui l’entraîne vers la terre et s’attache à elle, occupe le séjour qui est proprement le sien, elle jouit alors d’une énergie bienheureuse et d’une puissance entièrement indépendante, restant, comme Dieu lui-même, invisible aux regards mortels. ”

 

Quel accueil ce discours reçoit-il ? Josèphe raconte qu’en entendant la harangue d’Éléazar, “ tous [ses auditeurs] l’interrompirent et, pleins d’une irrésistible ardeur, s’empressèrent pour accomplir l’acte qu’il leur conseillait ”. Et l’historien d’ajouter : “ Agités comme d’un transport divin, ils s’éloignaient, impatients de se devancer les uns les autres (...). Tant était fort l’amour de leurs femmes, de leurs enfants et de leur propre mort qui les inspirait ! ”

 

L’exemple, de sinistre mémoire, illustre combien la doctrine de l’immortalité de l’âme peut fausser la vision habituelle que l’homme a de la mort. Ceux qui y croient apprennent à considérer la mort, non comme la pire ennemie de l’homme, mais comme un simple passage qui libère l’âme pour la mener à une existence plus élevée. Mais d’où les Zélotes tenaient-ils cette croyance ? On serait tenté de penser que leurs écrits sacrés enseignaient que l’homme possède en lui un esprit conscient, une âme qui s’échappe au moment de la mort et continue à vivre. Mais les Écritures hébraïques soutiennent-elles cet enseignement ?

 

Les Écritures hébraïques et l’âme

 

La réponse est simple : non. Dès la Genèse , le premier livre de la Bible , on lit que l’âme n’est pas quelque chose que l’on a, mais quelque chose que l’on est. Au sujet de la création d’Adam, il est dit : “ L’homme devint une âme vivante. ” (Genèse 2:7).

 

 

Quelles sont les origines de la croyance “chrétienne” en une âme immortelle et immatérielle?

 

“Le concept chrétien selon lequel l’âme spirituelle est créée par Dieu et insufflée dans le corps à la conception pour faire de l’homme un tout vivant est le fruit d’un long développement de la philosophie chrétienne. Il fallut attendre Origène [mort vers 254] en Orient et saint Augustin [mort en 430] en Occident pour que l’âme soit définie comme une substance spirituelle et pour que soit formé un concept philosophique de sa nature. (...) Sa doctrine [celle d’Augustin] (...) devait beaucoup (y compris certains défauts) au néo-platonisme.” — New Catholic Encyclopedia (1967), tome XIII, pp. 452, 454.

 

“La notion de l’immortalité est un produit de l’esprit grec, tandis que l’espérance d’une résurrection appartient à la pensée juive. (...) À partir des conquêtes d’Alexandre, le judaïsme se pénétra lentement d’influences helléniques.” — Dictionnaire encyclopédique de la Bible (Valence, 1935) d’Alexandre Westphal, tome II, p. 557.

 

“L’immortalité de l’âme est une notion grecque dont l’apparition remonte aux cultes mystiques de l’Antiquité et qui doit son élaboration au philosophe Platon.” — Presbyterian Life, 1er mai 1970, p. 35.

 

“Croyons-nous à une chose comme la mort? (...) N’est-ce pas la séparation de l’âme et du corps? Quand cela arrive, c’est la mort; lorsque l’âme existe par elle-même, libérée du corps tandis que le corps est libéré de l’âme, qu’est-ce, sinon la mort? (...) L’âme est-elle susceptible de mourir? Non. L’âme est-elle donc immortelle? Oui.” — “Phédon” de Platon, sections 64 et 105, publié dans l’ouvrage Great Books of the Western World (1952) de R. Hutchins, vol. VII, pp. 223, 245, 246.

 

“Le problème de l’immortalité, nous l’avons vu, retenait sérieusement l’attention des théologiens babyloniens. (...) Ni le peuple ni les chefs religieux n’envisageaient que ce qui est venu à la vie puisse un jour s’éteindre définitivement. Ils voyaient la mort comme le passage à une autre forme de vie.” — The Religion of Babylonia and Assyria (Boston, 1898) de M. Jastrow Jr., p. 556.

 

 

Les premiers chrétiens et l’âme

 

Les chrétiens du Ier siècle ne considéraient pas l’âme de la même façon que les Grecs. Cela transparaît notamment dans ce qui s’est passé à la mort de Lazare. Si cet ami de Jésus avait eu une âme immortelle capable de s’échapper à sa mort vers la liberté et la félicité, le récit de Jean chapitre 11 aurait sans doute une tout autre tournure. Si Lazare avait été encore vivant, conscient et heureux au ciel, Jésus n’aurait pas manqué d’en faire part à ses disciples. Au lieu de cela, il a repris l’image des Écritures hébraïques en disant que Lazare était endormi et inconscient (verset 11). Si son ami connaissait dorénavant une existence à la fois merveilleuse et nouvelle, Jésus s’en serait réjoui. Or on le voit en train de pleurer publiquement sa mort (verset 35). À n’en pas douter, si l’âme de Lazare goûtait alors au ciel une heureuse immortalité, Jésus n’aurait pas eu la cruauté de le ramener de force pour quelques années supplémentaires de vie dans le “ carcan ” d’un corps physique imparfait, parmi des humains aux prises avec la maladie et la mort.

 

À sa résurrection, Lazare a-t-il raconté avec enthousiasme ses quatre jours sublimes passés comme un être spirituel libéré et désincarné ? Non. Les tenants de l’immortalité de l’âme nous diront que s’il ne l’a pas fait, c’est parce que cette expérience est inexprimable. Mais l’argument tombe à plat, car, après tout, Lazare aurait au moins pu dire à ses proches qu’il avait vécu quelque chose de trop extraordinaire pour être raconté ! Au lieu de cela, Lazare est muet sur ce qui s’est passé pendant qu’il était mort. Imaginez ! Il ne dit rien sur ce qui se passe après la mort, sur le sujet qui excite pourtant le plus la curiosité de l’être humain ! À ce silence, une seule explication : il n’y avait tout simplement rien à raconter, car les morts sont endormis, inconscients.

 

La Bible présente-t-elle par conséquent la mort comme l’amie de l’âme, comme un simple passage entre deux phases de l’existence ? Absolument pas. Pour les vrais chrétiens, l’apôtre Paul en tête, la mort n’avait rien d’une amie. Elle était plutôt ‘ la dernière ennemie ’. (1 Corinthiens 15:26.) Les chrétiens ne voient pas en la mort quelque chose de naturel, mais d’horrible, d’anormal, car elle est la conséquence directe du péché et de la rébellion contre Dieu (Romains 5:12 ; 6:23). Jamais elle n’a fait partie du dessein originel de Dieu à l’égard des humains.

 

Les vrais chrétiens ne sont pas pour autant sans espérance. Ce qui est arrivé à Lazare n’est que l’un des nombreux récits illustrant clairement la véritable espérance que les Écritures nous donnent au sujet des âmes décédées : la résurrection. La Bible nous parle de deux sortes de résurrection. Pour la grande majorité des humains endormis dans la tombe, qu’il s’agisse de justes ou d’injustes, il y a l’espérance de la résurrection pour la vie éternelle dans le Paradis terrestre (Luc 23:43 ; Jean 5:28, 29 ; Actes 24:15). À un groupe restreint d’individus dont Jésus a parlé comme de son “ petit troupeau ” est offerte une résurrection pour la vie immortelle dans les cieux. Devenues ainsi des créatures spirituelles, ces personnes, au nombre desquelles figurent les apôtres de Jésus, régneront avec Christ sur l’humanité et la ramèneront à l’état de perfection. — Luc 12:32 ; 1 Corinthiens 15:53, 54 ; Révélation 20:6.

 

 

Il est de loin préférable que notre espérance repose, non sur le mensonge ou sur les philosophies humaines, mais sur la vérité. Il vaut bien mieux avoir la certitude que nos chers disparus sont inconscients dans la tombe que de s’inquiéter de savoir où leur âme immortelle peut bien se trouver ! Croire que les morts sont endormis n’engendre ni la peur ni la dépression. Nous pouvons en quelque sorte imaginer nos morts en train de se reposer en sécurité. Pourquoi en sécurité ? Parce que la Bible nous certifie que les personnes décédées vivent dans un sens particulier pour le Dieu d’amour (Luc 20:38). Elles vivent dans sa mémoire. C’est une pensée extrêmement réconfortante, car sa mémoire est sans limites. Il lui tarde de ramener à la vie des millions de disparus pour leur donner la possibilité de vivre éternellement sur une terre transformée en paradis. — Voir Job 14:14, 15.

 

Le jour glorieux de la résurrection viendra, car toutes les promesses de Dieu doivent se réaliser (Isaïe 55:10, 11). Songez que la prophétie suivante va s’accomplir : “ Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière ! Car ta rosée est une rosée de lumière, et la terre redonnera le jour aux défunts. ” (Isaïe 26:19, Segond). C’est ainsi que les morts endormis dans la tombe sont aussi en sécurité qu’un bébé dans le ventre de sa mère. Ils vont bientôt ‘ voir le jour ’, être ramenés à la vie sur une terre paradisiaque !

 

Y a-t-il plus belle espérance que celle-ci ?

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