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15 mars 2006 3 15 /03 /mars /2006 20:30

À DES hommes orgueilleux qui refusaient obstinément de reconnaître en lui le Messie et qui méprisaient ses disciples, Jésus déclara: “Si ceux-ci se taisaient, les pierres crieraient.” (Luc 19:40). Heureusement, Jésus avait, et il a toujours, des disciples qui refusent de se taire. Néanmoins, on peut dire que des pierres qui furent autrefois les témoins silencieux d’événements bibliques se sont mises à élever la voix en faveur de l’authenticité de la Bible. La science qui a fait crier ces pierres est ce qu’on appelle l’archéologie, c’est-à-dire “l’étude scientifique des vestiges matériels du passé”.

 

Dans un savant ouvrage (Light from the Ancient Past), Jack Finegan nous apprend que “l’on peut faire remonter les débuts de l’archéologie moderne à 1798, quand près d’une centaine d’érudits et d’artistes français accompagnèrent Napoléon pour l’invasion de l’Égypte”. En 1822, l’égyptologue français Champollion réussit à déchiffrer les hiéroglyphes de la pierre de Rosette. À la fin du XIXe siècle, des fouilles archéologiques systématiques étaient en cours en Égypte, en Assyrie, à Babylone et en Palestine, et ces fouilles se sont poursuivies jusqu’à présent. La pelle des archéologues a-t-elle permis de confirmer le récit biblique?

 

LES ORIGINES DU MONDE ET DE L’HOMME

 

Une découverte récente faite dans les tombeaux égyptiens nous permet de comparer l’explication biblique sur l’origine de l’homme avec le récit de la création tel qu’il apparaît dans un antique Livre des Morts égyptien du genre de celui qui est exposé dans une vitrine du musée du Louvre, à Paris. Louis Speleers, conservateur aux musées du Cinquantenaire à Bruxelles, en Belgique, explique ceci dans un ouvrage qui fait autorité (Supplément au Dictionnaire de la Bible ): “Le Livre des Morts raconte que Ré [le dieu-soleil] avait quitté un jour son œil qui brille au ciel. Sw et Tefnwt lui rapportèrent l’œil; celui-ci se mit à pleurer et de ses larmes surgirent les hommes.”

 

Une autre découverte archéologique qui permet de faire une comparaison intéressante avec le récit biblique est celle d’une série de sept tablettes d’argile qui contiennent l’Enuma elish, ou “Poème de la création”. D’après ce document babylonien-sumérien, Mardouk, le dieu de Babylone, triompha de Tiamat, déesse de la mer primordiale, et la coupa en deux. “D’une moitié il fit la voûte du ciel; de l’autre, le support du monde terrestre. Cela fait, il organisa le monde (...). Puis, ‘pour faire habiter les dieux dans une demeure qui réjouisse le cœur’, Mardouk créa l’humanité.” — Mythologie générale, Larousse édit.

 

Croyez-vous vraiment que l’homme vienne des larmes de Ré? Nombre d’Égyptiens civilisés et instruits le pensaient. Pouvez-vous admettre que les cieux et la terre proviennent du corps d’une déesse coupé en deux? Ce ne sont là que deux exemples des mythes de la création auxquels plusieurs générations ont jadis ajouté foi.

 

Aujourd’hui, des hommes très instruits nous demandent de croire que l’univers et toutes les formes de vie sont apparus spontanément, sans l’intervention d’un Être vivant supérieur, alors que Louis Pasteur a démontré de façon irréfutable que la vie naît de la vie. N’est-il pas plus logique d’accepter le récit biblique qui dit tout simplement que l’univers matériel est une expression de “l’énergie dynamique” de Dieu? (Einstein et d’autres ont montré que la matière est une forme d’énergie.) N’est-il pas plus raisonnable de croire les Saintes Écritures, qui disent que toutes les formes de vie doivent leur existence à Dieu, la grande Source de vie, et que l’homme a été créé “à l’image de Dieu”? — Gen. 1:27; Ps. 36:9; És. 40:26-28; Jér. 10:10-13.

 

ABRAHAM ET L’ARCHÉOLOGIE

 

Abraham est l’un des principaux personnages de la Bible. Non seulement il est l’ancêtre de tous les rédacteurs bibliques, ainsi que des Juifs et de beaucoup d’Arabes, mais il est aussi appelé “le père de tous ceux qui ont foi”. (Rom. 4:11.) Les hommes de toutes les nations devraient chercher à savoir si ce que la Bible dit au sujet d’Abraham est exact. Pourquoi? Parce que c’est à lui que Dieu fit la promesse suivante: “Grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de la terre.” (Gen. 22:16-18). Si nous désirons faire partie de “ceux qui ont foi” et qui seront bénis par la postérité d’Abraham, nous devrions porter le plus grand intérêt aux preuves qui viennent confirmer les détails bibliques relatifs à la vie et à l’époque du patriarche.

 

La Bible nous apprend qu’Abraham (dont le nom était alors Abram) grandit à “Ur des Chaldéens”. (Gen. 11:27, 28.) S’agit-il d’un site légendaire? Qu’ont révélé les pelles et les pioches des archéologues? Dès 1854, J. Taylor tenta d’identifier Ur au Tell el-Muqayyar (le Mont de bitume), qui se trouvait à quelques kilomètres à peine à l’ouest de l’Euphrate. En 1869, dans un rapport au Collège de France, à Paris, l’orientaliste Jules Oppert établissait que le site en question était bien Ur, se fondant pour cela sur les inscriptions cunéiformes de cylindres en argile trouvés par Taylor. Bien plus tard, entre 1922 et 1934, Sir Leonard Woolley, archéologue britannique, confirma l’identification du site et découvrit même qu’Abraham avait quitté une ville florissante et hautement civilisée, où les maisons étaient confortables et où se dressait une imposante ziggourat dédiée au culte du dieu-lune Nanna, ou Sin. Les historiens avaient longtemps mis en doute l’existence de l’Ur mentionnée par le récit biblique en rapport avec Abraham. Cependant, la pelle des archéologues a prouvé que la Bible était véridique.

 

L’archéologie a aussi confirmé le caractère historique de nombreuses coutumes évoquées dans le récit biblique sur Abraham. Par exemple, à Nuzu, ou Nuzi, une ancienne ville hurrite située au sud-est de Ninive, on a mis au jour des tablettes d’argile qui authentifient certaines coutumes, telles que celles-ci: un esclave pouvait devenir l’héritier de ses maîtres quand ces derniers n’avaient pas d’enfant (voir ce qu’Abraham dit à propos de son esclave Éliézer, en Genèse 15:1-4); une femme stérile était dans l’obligation de donner une concubine à son mari (Sara, ou Saraï, donna Agar à Abraham, selon Genèse 16:1, 2); les transactions commerciales s’effectuaient à la porte de la ville (comme lorsque Abraham acheta le champ et la caverne de Macpélah, près d’Hébron, selon Genèse 23:1-20). Les exemples de déclarations bibliques confirmées par les fouilles de Nuzi sont si nombreuses que le Supplément au Dictionnaire de la Bible (volume VI, colonnes 663-672) y consacre plus de huit colonnes en petits caractères. L’Encyclopédie britannique dit: “Les documents de Nuzi ont éclairé bien des passages difficiles des récits patriarcaux de la Genèse qui datent de la même époque.”

 

LES NOMS PROPRES TROUVENT CONFIRMATION

 

L’archéologue français André Parrot procéda à des fouilles importantes sur l’emplacement de l’ancienne ville royale de Mari, dans la région du moyen Euphrate. La cité-état de Mari fut l’une des principales puissances de la haute Mésopotamie au début du deuxième millénaire avant notre ère, jusqu’au jour où elle fut prise et détruite par le roi babylonien Hammourabi. Dans les ruines de l’immense palais qu’ils ont exhumé, les archéologues français ont découvert plus de 20 000 tablettes d’argile. Certains de ces documents en écriture cunéiforme mentionnaient des villes appelées Péleg, Serug, Nahor, Térah et Haran, noms que l’on retrouve dans le récit de la Genèse comme étant ceux des ancêtres d’Abraham. — Gen. 11:17-26.

 

À propos de la ressemblance entre ces noms propres de l’Antiquité, John Bright écrivit dans son Histoire d’Israël (angl.): “Nulle part (...) il n’est fait mention des patriarches de la Bible eux-mêmes. Mais les innombrables preuves fournies par des documents contemporains de ces personnages montrent clairement que leurs noms concordent parfaitement avec les noms amorites du début du deuxième millénaire, plutôt qu’avec ceux de toute autre époque ultérieure. Sous ce rapport, les récits patriarcaux sont donc absolument authentiques.”

 

Plus près de nous, en 1976, des archéologues italiens et syriens ont identifié, dans le nord de la Syrie , l’ancienne cité-état d’Ebla. Le nom d’Ebla, pas plus que celui de Mari, n’apparaît dans la Bible. En revanche, il est fait mention de ces deux villes dans des textes qui datent de la période patriarcale. Qu’ont découvert les chercheurs sur ce nouveau site? Ils ont trouvé, dans la bibliothèque royale, des milliers de tablettes d’argile datant de la fin du troisième millénaire avant notre ère ou du début du deuxième. À propos de cette découverte, l’hebdomadaire Le Point a écrit ce qui suit dans son numéro du 19 mars 1979: “On relève d’étonnantes similitudes [avec les Écritures] entre des noms propres. Dans la Bible , ‘Abraham’; sur les tablettes d’Ebla, ‘Ab-ra-um’. Ésaü, E-sa-um; Michael, Mi-ki-ilu; David, Da-u-dum; Ismaël, Ish-ma-ilum; Israël, Ish-ra-ilu. Autres analogies: on trouve dans les archives d’Ebla des noms de villes qui figurent dans la Bible , mais dont la réalité historique avait été longtemps contestée par les exégètes: Sodome et Gomorrhe. (...) D’autres noms de villes citées dans la Bible se trouvent sur les tablettes — et, qui plus est, dans l’ordre même où elles sont énumérées dans l’Ancien Testament: Sodome, Gomorrhe, Admah, Zeboiim, Béla [Gen. 14:2].” Boyce Rensberger écrit dans le New York Times: “Certains biblistes croient que [les tablettes d’Ebla] valent les rouleaux de la mer Morte pour ce qui est d’appuyer et d’augmenter notre connaissance de la vie aux temps bibliques.”

 

LOIS ET COUTUMES

 

L’archéologie a joué un grand rôle pour ce qui est d’expliquer les coutumes auxquelles la Bible fait allusion et d’attester ainsi l’exactitude du récit biblique. Citons, à titre d’exemple, le chapitre 31 de la Genèse , où nous lisons que Rachel, la femme de Jacob, “vola les téraphim qui appartenaient à son père”, Laban (v. 19). Il est dit que Laban se mit ensuite en devoir de poursuivre sa fille et son gendre pendant sept jours pour retrouver ses “dieux”. (Vv. 23, 30.) Or, une découverte archéologique faite à Nuzi, l’ancienne ville du nord de la Mésopotamie , a précisément révélé l’existence d’une loi patriarcale aux termes de laquelle la possession des dieux familiaux donnait à un homme le droit de propriété sur les biens de son défunt beau-père. Quand on se souvient que Laban était originaire du nord-est de la Mésopotamie et que l’on sait de quelle fourberie il usa envers Jacob. la connaissance de cette loi nous permet de mieux comprendre le geste étrange de Rachel et les efforts démesurés de Laban pour reprendre possession de ses “dieux”. Le musée du Louvre, à Paris, expose plusieurs de ces “dieux domestiques” découverts dans différentes villes de Mésopotamie. Leur petite taille (entre 10 et 15 centimètres) nous aide aussi à comprendre comment Rachel réussit à les cacher en s’asseyant sur le panier de la selle où elle les avait mis et en refusant de se lever quand Laban fouilla la tente. — Vv. 34, 35.

 

L’une des plus belles pièces du Louvre est une stèle de pierre noire qui fait exactement 2,25 mètres de haut et que l’on connaît sous le nom de “code d’Hammourabi”. Sous un relief représentant le roi babylonien Hammourabi en train de recevoir l’autorité des mains du dieu-soleil Shamash. on trouve, sous forme de colonnes en caractères cunéiformes, le texte de 282 lois. Hammourabi ayant régné, suppose-t-on, de 1728 à 1686 avant notre ère, certains critiques de la Bible ont dit que Moïse, lorsqu’il rédigea les lois d’Israël plus d’un siècle et demi plus tard, ne fit que plagier le code du roi babylonien. Démentant cette accusation, W. Martin écrit (dans Documents from Old Testament Times):

 

“En dépit de nombreuses ressemblances, rien ne nous autorise à penser que le texte hébreu est directement issu du texte babylonien. Même là où les deux codes de lois diffèrent peu quant à la lettre, ils diffèrent beaucoup quant à l’esprit. Par exemple, dans le code d’Hammourabi, le vol et le recel d’objets volés sont passibles de mort (lois 6 et 22), alors que, dans les lois d’Israël, le châtiment consiste à dédommager la victime (Ex. 22:1; Lév. 6:1-5). Contrairement à la Loi mosaïque qui interdisait de ramener chez son maître un esclave qui s’était échappé (Deut. 23:15, 16), les lois babyloniennes condamnaient à mort quiconque hébergeait le fugitif. — Lois 15, 16, 19.”

 

L’orientaliste français Joseph Plessis écrit dans le Supplément au Dictionnaire de la Bible : “Il ne semble pas que le législateur des Hébreux ait utilisé les différents codes de Babylonie et d’Assyrie. On ne trouve point dans son œuvre de disposition qui apparaisse comme un emprunt indiscutable. Les ressemblances, pour intéressantes qu’elles soient, ne sont pas tellement caractéristiques qu’elles ne puissent s’expliquer aisément par la codification de coutumes communes à des peuples de commune origine.”

 

Alors que le code d’Hammourabi reflète un esprit de vengeance, la Loi mosaïque dit: “Tu ne devras pas haïr ton frère en ton cœur. (...) Tu ne devras pas te venger, ni garder de rancune contre les fils de ton peuple; et tu devras aimer ton prochain comme toi-même.” (Lév. 19:17, 18). Non seulement nous avons donc la preuve que Moïse ne fit aucun emprunt au code d’Hammourabi, mais une comparaison des lois bibliques avec celles qui sont gravées sur les tablettes et les stèles exhumées par les archéologues montre que les premières sont nettement supérieures à la législation des autres peuples de l’Antiquité.

 

L’ARCHÉOLOGIE ET LES ÉCRITURES GRECQUES

 

Que dire des Écritures grecques, que l’on appelle communément le “Nouveau Testament”? L’archéologie a-t-elle confirmé l’exactitude de cette partie importante de la Bible ? Oui, et on a même écrit des livres entiers sur ce sujet. Dès 1890, le bibliste français F. Vigouroux publia un ouvrage de plus de 400 pages intitulé “Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes”, dans lequel il apportait d’abondantes preuves à l’appui des Évangiles, des Actes des Apôtres et des différentes lettres chrétiennes. En 1895, W. Ramsay publia son livre Saint Paul, voyageur et citoyen romain (angl.), qui est devenu un classique du genre. On y trouve des renseignements très précieux sur l’authenticité des Écritures grecques chrétiennes.

 

Plus récemment sont parus d’autres livres et des articles d’érudition qui expliquent comment l’archéologie a prouvé la véracité de la Bible tout entière. Dans son livre L’archéologie du Nouveau Testament (angl.), dont la première édition est parue en 1970, E. Blaiklock écrit: “L’historiographie biblique a reçu des confirmations si frappantes que les historiens ont appris à respecter l’autorité de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi qu’à admirer l’exactitude, le profond souci de vérité et la clairvoyance inspirée des différents rédacteurs qui donnèrent à la Bible ses livres historiques.”

 

L’archéologie confirme donc bien la Bible. Mais peut-on en dire autant des autres disciplines scientifiques?

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14 mars 2006 2 14 /03 /mars /2006 22:28

LE MAGNIFIQUE jardin ou parc que Dieu accorda pour demeure au premier couple humain, Adam et Ève, était situé quelque part dans la région connue sous le nom d’Éden. C’est pourquoi il fut appelé “jardin d’Éden”. Par suite de leur désobéissance, nos premiers parents furent chassés de leur demeure paradisiaque. La présence de chérubins agitant une épée flamboyante rendit impossible tout retour à ce parc ou demeure, évidemment jusqu’au moment où le déluge le fit disparaître sous ses eaux tumultueuses. — Gen. 2:8, 15 ; 3:24.

 

À propos de l’emplacement du jardin d’Éden, Moïse écrivit : “Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras [“têtes”, Da n. m.]. Le nom du premier est Pischon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l’or, (...). Le nom du second fleuve est Guihon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel ; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.” — Gen. 2:10-14.

 

Cusch, Havila et Assurie [Assur] désignent des régions dont l’existence remonte à la période postérieure au déluge ; de toute évidence, elles tirent leur nom des descendants de Noé (Gen. 10:7, 22, 29). En fait, en tant que nom géographique, le mot “Cusch” devint très tôt synonyme d’“Éthiopie”. Le pays de Havila englobait, semble-t-il, la région nord-ouest de la péninsule d’Arabie ; il s’étendait en direction ou dans le voisinage de la presqu’île du Sinaï où le désert de Schur était probablement situé (Gen. 25:18 ; I Sam. 15:7). D’après le récit de la Genèse , le fleuve Hiddékel ou Tigre ‘coulait à l’orient de l’Assyrie’. (Gen. 2:14.) Cela peut signifier que, dans la période en question, l’Assyrie occupait un très vaste territoire, à l’ouest du Tigre, englobant probablement la Babylonie.

 

Tout permet de supposer que Moïse utilisa des termes connus à son époque pour indiquer l’emplacement du jardin d’Éden. Bien entendu, dans le récit génésiaque, il n’est pas dit que le jardin couvrait toute cette région. Les mots Cusch, Havila et Assyrie [Assur] qui y sont mentionnés, servent à identifier le cours des fleuves. Néanmoins, ils permirent aux contemporains de Moïse de se représenter l’emplacement du jardin par rapport à ces régions. Pour nous actuellement, ces dernières ne nous aident guère à situer exactement ce parc édénique.

 

Quant aux fleuves, il est aujourd’hui impossible d’identifier le Pischon et le Guihon. Cela se comprend facilement. Si cette partie du récit de Moïse a trait à l’époque antédiluvienne, ces deux fleuves ont fort bien pu disparaître, ou leur cours être modifié, à l’époque du déluge. Mais s’il s’agit de fleuves de l’époque postdiluvienne, il est fort possible que d’autres phénomènes naturels, tels que des tremblements de terre, en aient modifié le cours. Des événements survenus à une date plus récente prouvent qu’une telle éventualité n’est pas à rejeter. Ainsi, en 1950, dans la région d’Assam (Inde), certains fleuves disparurent tandis que d’autres eurent leur cours modifié à la suite d’un tremblement de terre.

 

Toutefois, l’Euphrate est bien connu, et Idiqlat (Hiddékel) est le nom utilisé pour désigner le Tigre, également bien connu, dans les anciennes inscriptions akkadiennes (assyro-babyloniennes). Ces fleuves permettent réellement de situer l’emplacement du jardin d’Éden. Le mot hébreu traduit par “têtes” dans Genèse 2:10 (Da n. m.) a rapport avec la question. Il nous aide à placer ce jardin dans la région montagneuse proche de la source du Tigre et de l’Euphrate. Dans ses commentaires sur Genèse 2:10, The Anchor Bible déclare : “En héb[reu] l’embouchure du fleuve est appelée ‘extrémité’ (Josué xv 5, xviii 19) ; le pluriel de ro’s ‘tête’ doit donc se rapporter ici au cours supérieur (...). Cet emploi du mot est bien confirmé en ce qui concerne resu, le mot akkadien apparenté.”

 

L’Euphrate et le Tigre prennent actuellement leur source dans la région montagneuse au nord des plaines mésopotamiennes. Malgré la diversité des opinions sur cette question, nombre d’érudits situent l’emplacement du jardin d’Éden dans cette contrée, à quelques kilomètres au sud du lac de Van, en Turquie orientale.

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13 mars 2006 1 13 /03 /mars /2006 13:01

PARTICULIÈREMENT depuis 1967, Jérusalem est le théâtre d’importantes activités archéologiques pleines d’enseignement. De nombreux sites sont maintenant ouverts au public : visitons-en donc quelques-uns et voyons comment l’archéologie s’accorde avec l’histoire biblique.

 

La Jérusalem du roi David

 

L’endroit que la Bible appelle le mont Sion, site de l’antique Cité de David, semble assez insignifiant dans la métropole qu’est la Jérusalem moderne. Les fouilles menées dans la Cité de David par le défunt professeur Yigal Shiloh de 1978 à 1985 ont mis au jour une construction en degrés faite de pierres, ou mur de soutènement, sur le côté est de la colline.

 

Le professeur Shiloh affirmait que ce devait être les restes d’une immense infrastructure de murs en terrasse sur lesquels les Yebousites (les habitants de la ville avant sa conquête par David) avaient construit une citadelle. Selon lui, la construction qu’il avait découverte en haut de ces murs en terrasse faisait partie de la nouvelle forteresse que David avait fait construire sur le site de la citadelle yebousite. En 2 Samuel 5:9, nous lisons : “ David s’établit dans la forteresse et on l’appela alors la Cité de David ; puis David bâtit tout autour, depuis le Remblai vers l’intérieur. ”

 

Près de cette construction se trouvent les entrées des systèmes d’alimentation en eau de la ville, dont plusieurs parties semblent remonter à l’époque de David. Certaines déclarations bibliques au sujet du tunnel d’eau de Jérusalem ont suscité des questions. Par exemple, David dit à ses hommes que “ quiconque frappe les Yebousites, que celui-là — par le moyen du tunnel d’eau — prenne contact ” avec l’ennemi (2 Samuel 5:8). Ce que fit Yoab, le général de David. Que signifie exactement l’expression “ tunnel d’eau ” ?

 

D’autres questions ont été soulevées en rapport avec le célèbre tunnel de Siloam, construit probablement par les ouvriers du roi Hizqiya au VIIIe siècle avant notre ère et dont il est fait mention en 2 Rois 20:20 et en 2 Chroniques 32:30. Comment les deux équipes de travailleurs, creusant chacune à un bout du tunnel, sont-elles parvenues à se rencontrer ? Pourquoi ont-elles choisi de suivre un tracé sinueux, allongeant ainsi considérablement la longueur du tunnel, au lieu de creuser tout droit ? Comment ont-elles eu suffisamment d’air pour respirer, d’autant plus qu’elles utilisaient certainement des lampes à huile ?

 

La Biblical Archaeology Review a avancé quelques hypothèses à travers ces explications de Dan Gill, un expert-géologue qui a participé aux fouilles : “ Il y a, sous la Cité de David, un système naturel karstique assez étendu. Le karst est un terme géologique qui décrit un réseau irrégulier de cavités, de grottes et de galeries creusées par la circulation et l’infiltration de l’eau à travers les formations rocheuses souterraines. [...] Notre étude géologique des systèmes hydrauliques situés sous la Cité de David indique qu’ils doivent leur existence à l’intervention habile de l’homme qui a élargi des galeries et des puits ayant subi une érosion naturelle (karstique) et les a intégrés aux systèmes hydrauliques en fonction. ”

 

Cela pourrait expliquer comment le tunnel de Siloam a été creusé. Il a pu suivre le tracé sinueux d’une galerie naturelle se trouvant sous la colline. Peut-être les équipes travaillant à chaque extrémité ont-elles creusé un tunnel provisoire en modifiant les grottes existantes. Puis elles ont excavé un tunnel en pente afin que l’eau provenant de la source de Guihôn se répande dans la piscine de Siloam, qui se situait sans doute à l’intérieur des murs de la ville. C’était un véritable exploit technique de la part de ces ouvriers car, malgré ses 533 mètres de long, le tunnel n’accuse que 32 centimètres de dénivellation.

 

Depuis longtemps, les biblistes savent que la source de Guihôn était le principal point d’eau de la ville antique. Elle se situait à l’extérieur de ses murs, mais suffisamment près pour que l’on puisse creuser un tunnel et un puits de 11 mètres de profondeur, qui permettait aux habitants de puiser de l’eau sans sortir des murs protecteurs. Ce puits est connu sous le nom de puits de Warren, du nom de Charles Warren, qui a découvert le système en 1867. Mais à quelle époque le tunnel et le puits ont-ils été faits ? Existaient-ils au temps de David ? Était-ce le tunnel d’eau qu’avait emprunté Yoab ? Dan Gill répond : “ Pour vérifier si le puits de Warren était effectivement une cavité naturelle, nous avons cherché la présence de carbone 14 dans un fragment de la croûte calcaire prélevé sur ses murs irréguliers. Il n’y en avait pas, ce qui indique que la croûte a plus de 40 000 ans. Cela prouve d’une manière catégorique que le puits n’a pas pu être creusé par l’homme. ”

 

Vestiges du temps de Hizqiya

 

Le roi Hizqiya vivait à l’époque où la nation assyrienne balayait tout sur son chemin. En la sixième année de son règne, les Assyriens conquirent Samarie, la capitale du royaume des dix tribus. Huit ans plus tard (en 732 avant notre ère), les Assyriens étaient de retour et menaçaient Juda et Jérusalem. La stratégie de défense de Hizqiya est décrite en 2 Chroniques 32:1-8. Avons-nous des témoignages concrets de cette période ?

 

En 1969, le professeur Nahman Avigad a découvert des vestiges de cette époque. Des fouilles ont mis au jour un morceau d’une muraille imposante, dont la première partie mesure 40 mètres de long, 7 mètres de large et, selon des estimations, 8 mètres de haut. La muraille reposait en partie sur un soubassement et en partie sur des maisons de construction récente. Qui l’avait édifiée ? Et quand ? Une revue archéologique rapporte que “ deux passages de la Bible ont aidé M. Avigad à définir l’âge de la muraille et la raison de son existence ”. On lit dans ces versets : “ De plus, il prit courage et rebâtit toute la muraille démolie et éleva sur elle des tours, et, à l’extérieur, une autre muraille. ” (2 Chroniques 32:5). “ Vous abattrez aussi les maisons pour rendre inaccessible la muraille. ” (Isaïe 22:10). Aujourd’hui, les visiteurs peuvent voir une partie de ce qui est appelé la Muraille Large dans le quartier juif de la vieille ville.

 

Plusieurs fouilles ont également révélé qu’à cette époque Jérusalem était beaucoup plus étendue qu’on ne l’avait cru jusque-là : c’était probablement dû à l’afflux de réfugiés venus du royaume du Nord, après leur défaite face aux Assyriens. Le professeur Shiloh a estimé que la ville yebousite couvrait une superficie d’environ 6 hectares. Sous le règne de Salomon, elle s’étendait sur près de 16 hectares. Trois cents ans plus tard, sous le roi Hizqiya, la zone fortifiée de la ville atteignait quelque 60 hectares.

 

Les cimetières à l’époque du premier temple

 

Des cimetières appartenant à la période du premier temple, c’est-à-dire avant la destruction de Jérusalem par les Babyloniens en 607 avant notre ère, ont été une autre source de renseignements. Des découvertes spectaculaires ont été faites lorsque, en 1979 et en 1980, un groupe de grottes mortuaires a été mis au jour sur les flancs de la vallée de Hinnom. “ Dans toute l’histoire de la recherche archéologique à Jérusalem, c’était l’un des très rares entrepôts du premier temple à être découvert avec tout son contenu : il s’y trouvait plus d’un millier d’objets ”, déclare l’archéologue Gabriel Barkay. Et de poursuivre : “ Le rêve le plus cher de tout archéologue travaillant en Israël, et particulièrement à Jérusalem, est de découvrir des écrits. ” Deux petits rouleaux d’argent ont été trouvés. Que contenaient-ils ?

 

M. Barkay explique : “ Lorsque j’ai déroulé la bande en argent et l’ai placée sous la loupe, j’ai pu remarquer que la surface — très mince et fragile — était couverte de caractères délicatement gravés à l’aide d’un instrument pointu. [...] Le nom divin, qui apparaît clairement sur l’inscription, est composé de quatre caractères hébraïques, Yod Waw , de forme ancienne. ” Dans une publication plus récente, l’auteur ajoute : “ À notre grande surprise, les deux plaques d’argent comprenaient des formules de bénédiction presque identiques à celles que prononçaient les prêtres dans la Bible. ” (Nombres 6:24-26). Pour la première fois, on avait trouvé le nom de Jéhovah sur une inscription découverte à Jérusalem.

 

De quelle manière les biblistes ont-ils daté ces rouleaux d’argent ? Principalement grâce au contexte archéologique dans lequel ils ont été trouvés. Le dépôt contenait plus de 300 poteries que la datation a fait remonter aux VIIe et VIe siècles avant notre ère. Comparé à d’autres inscriptions datées, le texte renvoyait à la même période. Les rouleaux sont exposés au musée d’Israël, à Jérusalem.

 

La destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère

 

La Bible parle de la destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère en 2 Rois chapitre 25, en 2 Chroniques chapitre 36 et en Jérémie chapitre 39 ; on y lit que l’armée de Neboukadnetsar a mis le feu à la ville. Des fouilles récentes ont-elles confirmé ce récit historique ? Selon le professeur Yigal Shiloh, “ le témoignage précis de l’archéologie complète le témoignage biblique [de la destruction babylonienne] [...] : la destruction totale des diverses structures et un incendie qui a consumé les boiseries des maisons ”. Il fait cet autre commentaire : “ Des traces de cette destruction ont été trouvées dans chaque fouille effectuée à Jérusalem. ”

 

Les touristes peuvent visiter les vestiges de cette destruction, qui a eu lieu il y a plus de 2 500 ans. La Tour d’Israël, la Pièce brûlée et la Maison des médaillons sont des sites archéologiques célèbres qui sont préservés et ouverts au public. Les archéologues Jane Cahill et David Tarler résument ainsi les faits dans le livre La Jérusalem antique révélée (angl.) : “ La destruction massive de Jérusalem par les Babyloniens est manifeste non seulement par les épaisses couches de vestiges carbonisés mis au jour dans des structures telles que la Pièce brûlée et la Maison des médaillons, mais aussi par l’amas de décombres provenant de bâtiments effondrés qui couvrent le versant est. Les descriptions que la Bible donne de la dévastation de la ville [...] viennent appuyer les preuves archéologiques. ”

 

Ainsi, les fouilles archéologiques effectuées ces 25 dernières années ont confirmé de bien des manières le récit biblique concernant la Jérusalem du temps de David jusqu’à sa destruction survenue en 607 avant notre ère. Mais qu’en est-il de la Jérusalem du Ier siècle de notre ère ?

 

Jérusalem aux jours de Jésus

 

Grâce aux fouilles, à la Bible , à Josèphe, historien du Ier siècle, et à d’autres sources, les biblistes peuvent décrire la Jérusalem du temps de Jésus, avant que les Romains ne l’aient détruite en 70 de notre ère. Derrière un grand hôtel de Jérusalem se trouve une reproduction miniature de la ville, régulièrement mise à jour d’après ce que révèlent de nouvelles fouilles. La caractéristique principale de la ville était le mont du Temple, dont Hérode doubla la superficie par rapport à celle de l’époque de Salomon. Dans l’Antiquité, cette terrasse, de 480 mètres sur 280, était la plus vaste construite par l’homme. Certaines pierres de construction pesaient 50 tonnes ; l’une d’elles, “ d’une taille sans égale dans le monde antique ” selon un bibliste, avoisinait les 400 tonnes.

 

Il n’est pas étonnant que certains aient été scandalisés lorsqu’ils ont entendu Jésus dire : “ Abattez ce temple, et en trois jours je le relèverai. ” Ils pensaient qu’il parlait de ce temple colossal, alors qu’il s’agissait du “ temple de son corps ”. Aussi lui ont-ils répliqué : “ Ce temple a été bâti en quarante-six ans, et toi, tu le relèveras en trois jours ? ” (Jean 2:19-21). Grâce aux fouilles réalisées aux environs du mont sur lequel se dressait le temple, les visiteurs peuvent observer des morceaux de murailles et d’autres éléments architecturaux de l’époque de Jésus ; il leur est même possible de gravir les marches qui menaient aux portes sud du temple, marches que Jésus a certainement foulées.

 

Non loin de la muraille occidentale du mont du Temple, dans le quartier juif de la vieille ville, on peut voir deux sites bien restaurés, qui datent du Ier siècle de notre ère ; ils sont connus sous le nom de Pièce brûlée et de Quartier d’Hérode. Après la découverte de la Pièce brûlée, l’archéologue Nahman Avigad a écrit : “ Il était maintenant on ne peut plus évident que ce bâtiment avait été brûlé par les Romains en 70 après Jésus Christ, lors de la destruction de Jérusalem. Pour la première fois dans l’histoire des fouilles effectuées dans la ville, on avait des preuves archéologiques claires et précises de l’incendie de la ville. ” — Voir les photos page 12.

 

Quelques-unes de ces découvertes éclaircissent certains événements de la vie de Jésus. Les maisons se situaient dans la ville haute de Jérusalem, là où vivaient les gens riches, dont les grands prêtres. On y a trouvé beaucoup de bains rituels. Une bibliste fait remarquer : “ Le nombre important de bains atteste que durant la période du second temple les habitants de la ville haute observaient strictement les lois relatives à la pureté rituelle (ces lois sont consignées dans la Mishna , qui consacre dix chapitres aux détails du Mikvéh). ” Ce renseignement nous permet de comprendre les paroles que Jésus a adressées aux scribes et aux Pharisiens concernant ces rites. — Matthieu 15:1-20 ; Marc 7:1-15.

 

Un nombre étonnant de récipients en pierre a aussi été découvert à Jérusalem. Nahman Avigad écrit : “ Pourquoi cette apparition soudaine ? Pourquoi une telle quantité dans les maisons de Jérusalem ? La réponse réside dans le domaine de la halaka, ou loi juive de la pureté rituelle. La Mishna nous révèle que les récipients en pierre font partie de ces objets que l’impureté ne touche pas. [...] La pierre était tout bonnement exempte de contamination rituelle. ” On comprend par là pourquoi l’eau que Jésus a transformée en vin était conservée dans des jarres, non de terre, mais de pierre. — Lévitique 11:33 ; Jean 2:6.

 

Une visite au musée d’Israël montrera deux ossuaires peu ordinaires. La Biblical Archaeology Review explique : “ Les ossuaires furent principalement utilisés environ une centaine d’années avant la destruction de Jérusalem par les Romains en 70 de notre ère. [...] Le mort était placé dans un renfoncement creusé dans la paroi de la grotte mortuaire ; après que la chair s’était décomposée, les ossements étaient recueillis et placés dans un ossuaire — récipient généralement en pierre calcaire décorée. ” Les deux ossuaires exposés ont été trouvés dans une grotte mortuaire en novembre 1990. L’archéologue Zvi Greenhut déclare : “ Le mot [...] ‘ Caïphe ’, qu’on peut lire sur deux ossuaires trouvés dans la tombe, apparaît pour la première fois dans un contexte archéologique. Il s’agit probablement du nom de la famille du grand prêtre Caïphe, mentionné [...] dans le Nouveau Testament [...]. Jésus a été livré au procureur romain Ponce Pilate depuis la maison de Caïphe, à Jérusalem. ” Un ossuaire contenait les restes d’un homme d’environ 60 ans ; les biblistes se demandent si ces ossements ne sont pas en fait ceux de Caïphe. Un spécialiste rattache ces découvertes à l’époque de Jésus en ces termes : “ Une pièce de monnaie trouvée dans l’un des autres ossuaires a été frappée sous le règne d’Hérode Agrippa (37-44 de notre ère). Les deux ossuaires de Caïphe pourraient remonter au début du siècle. ”

 

William Dever, professeur d’archéologie du Proche-Orient dans une université en Arizona, a fait ce commentaire au sujet de Jérusalem : “ Nous n’exagérons en rien lorsque nous disons que nous en avons appris davantage sur l’histoire archéologique de ce site clé au cours des 15 dernières années que pendant les 150 années précédentes réunies. ” À n’en pas douter, nombre des importantes activités archéologiques déployées à Jérusalem ces dernières décennies ont permis des découvertes qui éclairent l’histoire de la Bible.

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 23:06

VOUS attendriez-vous à trouver de précieux manuscrits bibliques dans un monticule de détritus? C’est pourtant ce qui est arrivé à la fin du siècle dernier, en plein cœur du désert égyptien. Voyons ce qui s’est passé.

 

De 1778 à la fin du XIXe siècle, il y a eu en Égypte plusieurs découvertes fortuites de papyrus. Cependant, jusqu’à il y a une centaine d’années, on n’avait pas entrepris de recherches systématiques. Auparavant, des fellahs de la région trouvaient régulièrement de vieux documents; puis l’Egypt Exploration Fund, en Grande-Bretagne, a compris qu’il fallait envoyer une expédition avant qu’il ne soit trop tard. Deux savants d’Oxford, Bernard Grenfell et Arthur Hunt, ont été choisis pour effectuer des fouilles au sud de la région agricole du Fayoum (que l’on voit ci-dessus).

 

Pour M. Grenfell, le site d’al-Bahnasah semblait prometteur en raison de son ancien nom grec, Oxyrhynchos. Oxyrhynchos était un centre du christianisme en Égypte et une ville importante aux IVe et Ve siècles de notre ère. On avait fondé beaucoup de monastères dans ses environs, et il restait de très nombreuses ruines de cette ville de province. M. Grenfell espérait y trouver des fragments d’écrits chrétiens, mais les recherches effectuées dans les cimetières et les maisons en ruine n’ont rien donné. Restaient les monticules de détritus de la ville, certains d’une hauteur de neuf mètres. Chercher là-dedans des papyrus semblait un aveu d’échec; les archéologues ont quand même décidé d’essayer.

 

Découverte d’un trésor

 

En janvier 1897, une tranchée a été creusée à titre d’essai, et quelques heures plus tard d’anciens papyrus ont été découverts, parmi lesquels se trouvaient des lettres, des contrats et des documents officiels. Le sable, porté par le vent, les avait recouverts, et le climat sec les avait préservés pendant presque 2 000 ans.

 

En un peu plus de trois mois seulement, les chercheurs ont mis au jour à Oxyrhynchos environ deux tonnes de papyrus. Ils ont rempli 25 grandes caisses qu’ils ont expédiées en Angleterre. Et pendant les dix années qui ont suivi, les deux intrépides savants sont revenus chaque hiver en Égypte pour accroître leur collection.

 

Un jour, les seules trouvailles qu’ils ont faites en effectuant des fouilles dans un cimetière à Tebtunis ont été celles de momies de crocodiles. Un ouvrier, contrarié, en a mis une en pièces. À sa grande surprise, il a constaté qu’elle était enveloppée dans des feuilles de papyrus. Ils ont découvert que le même procédé avait été employé pour d’autres crocodiles, et que des rouleaux de papyrus avaient également été fourrés dans la gorge de certains d’entre eux. Des fragments d’anciens écrits classiques ont été mis au jour, ainsi que des ordonnances royales et des contrats, mêlés à de la comptabilité commerciale et à des lettres personnelles.

 

De quelle valeur étaient ces documents? Ils se sont révélés très intéressants, car la plupart avaient été écrits par des gens ordinaires en koinè, le grec commun de l’époque. Comme nombre des mots qu’ils utilisaient figuraient aussi dans les Écritures grecques de la Bible , le “Nouveau Testament”, il est soudain apparu que la langue employée dans les Écritures n’était pas un grec spécial, comme certains savants l’avaient suggéré, mais était la langue parlée par l’homme de la rue. Ainsi, en étudiant la façon dont les mots étaient couramment utilisés, on a pu mieux comprendre leur sens dans les Écritures grecques chrétiennes.

 

Des manuscrits bibliques

 

Des fragments de manuscrits bibliques ont également été trouvés; souvent d’une écriture grossière, sans beaucoup d’ornements, et sur un matériau de moindre qualité, ils représentent la Bible de l’homme ordinaire. Examinons quelques-uns de ces manuscrits.

 

M. Hunt a découvert une copie du premier chapitre de l’Évangile selon Matthieu, comprenant les versets 1 à 9, 12, et 14 à 20, écrite au IIIe siècle de notre ère en lettres onciales (capitales). Ce manuscrit en est venu à être identifié par le symbole P1 et il est devenu le premier d’un catalogue de papyrus découverts en différents endroits, catalogue qui compte actuellement presque cent manuscrits ou fragments de manuscrits des Écritures grecques chrétiennes. De quelle utilité ont été les quelques versets découverts par M. Hunt? Le caractère employé a permis, sans risque de se tromper, de faire remonter ce manuscrit au IIIe siècle de notre ère, et une vérification de son contenu a montré qu’il s’accordait avec le texte de Wescott et Hort, qui était assez récent au moment de la découverte. Le manuscrit P1 est conservé à l’University Museum de Philadelphie, aux États-Unis.

 

Une feuille de papyrus provenant d’un codex, ou livre, reproduit, sur la page de gauche, des portions de Jean, chapitre 1, et, sur la page de droite, des extraits de Jean, chapitre 20. En reconstituant les morceaux manquants, on peut penser que l’Évangile entier couvrait à l’origine 25 feuilles et que le chapitre 21 faisait partie de son contenu dès les premiers temps. On a répertorié ce manuscrit sous le symbole P5, on l’a daté du IIIe siècle de notre ère et il se trouve maintenant à la British Library de Londres.

 

Un fragment, renfermant le passage de Romains 1:1-7, est écrit avec des lettres si grandes et si grossières que certains savants pensent qu’il s’agit peut-être d’un exercice d’écolier. On lui a attribué le symbole P10 et on le fait remonter au IVe siècle de notre ère.

 

On a découvert un papyrus beaucoup plus grand, qui contient environ un tiers de la lettre aux Hébreux. Elle a été copiée au dos d’un rouleau comportant des écrits classiques de l’historien romain Tite-Live. Pourquoi des matières si différentes au recto et au verso? En ce temps-là, en raison de la rareté et du coût des matériaux d’écriture, on ne pouvait pas se permettre de gaspiller les vieux papyrus. Ce manuscrit porte le symbole P13, et il date du IIIe ou IVe siècle de notre ère.

 

Une feuille de papyrus, contenant des portions des chapitres 8 et 9 de la lettre aux Romains, et écrite en très petits caractères, provient d’un livre qui mesurait environ 11,5 cm de haut sur à peine 5 cm de large. Il semblerait donc que des éditions de poche des Écritures aient existé au IIIe siècle de notre ère. Ce manuscrit a reçu le symbole P27, et il concorde dans l’ensemble avec le Codex Vaticanus.

 

Quatre feuilles fragmentaires d’un codex de la Septante , version grecque, renferment des portions de six chapitres de la Genèse. Ce codex est important, car il date du IIe ou IIIe siècle de notre ère; de plus, les chapitres en question manquent dans le Codex Vaticanus et sont en mauvais état dans le Codex Sinaiticus. Répertoriées sous le nom de Papyrus 656, ces feuilles sont conservées à la bibliothèque Bodleian, à Oxford.

 

Tous ces fragments ne présentent aucune différence importante avec les manuscrits anciens dont nous disposons, et ils confirment que très tôt le texte biblique était en circulation parmi les gens ordinaires habitant une région reculée d’Égypte. Ils fortifient également notre foi dans la fiabilité et l’exactitude de la Parole de Dieu.

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 23:04

Il y a 50 ans, en jetant une pierre dans une grotte, un Bédouin fut à l’origine de ce que certains considèrent comme la plus grande découverte archéologique du XXe siècle. Intrigué par le bruit d’une jarre qui se brisait, il pénétra dans la grotte et y trouva le premier de ce qu’on allait appeler les manuscrits de la mer Morte.

 

CES manuscrits ont suscité un grand intérêt et fait l’objet de vives controverses, tant dans les milieux spécialisés que dans les médias. Néanmoins, le public est souvent mal informé. Des rumeurs font état de dissimulations visant à occulter des faits qui mettraient en péril la foi des juifs et des chrétiens. Quelle est réellement l’importance des manuscrits de la mer Morte ? Cinquante ans après leur découverte, est-il possible de savoir la vérité ?

 

Le contenu des manuscrits

 

Les manuscrits de la mer Morte sont des textes juifs anciens, dont beaucoup sont rédigés en hébreu, certains en araméen et quelques-uns en grec. Une grande partie de ces rouleaux et fragments ont plus de 2 000 ans et sont donc antérieurs à la naissance de Jésus. Parmi les premiers manuscrits découverts par les Bédouins figuraient sept longs rouleaux diversement conservés. Au cours des fouilles effectuées dans les grottes des environs de Qumrân, près de la mer Morte, on découvrit d’autres rouleaux et des milliers de fragments. Entre 1947 et 1956, 11 grottes livrèrent des manuscrits.

 

L’ensemble des rouleaux et fragments représente environ 800 manuscrits, plusieurs fragments pouvant provenir d’un même document. Un quart de ces manuscrits sont des copies de portions de la Bible hébraïque. Les autres sont des écrits juifs non bibliques parmi lesquels figurent des apocryphes (littéralement, “ cachés ” Les apocryphes sont reconnus comme canoniques par les catholiques, mais pas par les juifs ni par les protestants.) et des pseudépigraphes (littéralement, “ écrits sous le nom d’un autre ” Les pseudépigraphes sont souvent des amplifications de récits bibliques attribués à un personnage célèbre de la Bible. ). Les apocryphes et les pseudépigraphes sont des textes juifs rédigés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère.

 

Certains des écrits qui ont vivement intéressé les spécialistes étaient jusqu’alors inconnus. On y trouve des interprétations sur des points de la loi juive, des règles destinées à la communauté de Qumrân, des poèmes liturgiques, des prières et des écrits eschatologiques relatifs à la réalisation des prophéties bibliques et aux derniers jours. On a également découvert des commentaires bibliques remarquables, les premiers ancêtres connus des commentaires verset par verset publiés de nos jours.

 

Qui a écrit les manuscrits ?

 

Plusieurs méthodes de datation des documents anciens indiquent que les textes ont été copiés ou composés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère. Certains spécialistes pensent que les rouleaux ont été cachés dans les grottes par des Juifs de Jérusalem avant la destruction du temple en 70 de notre ère. Cependant, la majorité estime que cette hypothèse ne concorde pas avec le contenu des rouleaux. De nombreux écrits reflètent des opinions et des coutumes indiquant que leurs auteurs étaient en désaccord avec les autorités religieuses de Jérusalem, pensaient que Dieu avait rejeté la classe sacerdotale et le culte centré sur le temple, et voyaient dans le culte qu’ils rendaient à Dieu dans le désert une sorte de substitut du service du temple. Il semble peu probable que les autorités du temple de Jérusalem aient caché une telle collection de manuscrits.

 

Il y avait vraisemblablement à Qumrân une école de copistes, mais de nombreux manuscrits ont dû être collectés ici et là. Les manuscrits de la mer Morte constituent en quelque sorte une grande bibliothèque. Comme dans n’importe quelle autre bibliothèque, on y trouve un large éventail de pensées qui ne reflètent pas nécessairement les convictions religieuses des lecteurs. Les textes dont on a trouvé plusieurs exemplaires ont cependant plus de chances d’être révélateurs des centres d’intérêt et des croyances du groupe.

 

Une communauté essénienne ?

 

Si ces manuscrits constituaient la bibliothèque de Qumrân, qui étaient les occupants du lieu ? Le professeur Eleazar Sukenik, qui acheta trois manuscrits pour l’université hébraïque de Jérusalem en 1947, fut le premier à émettre l’idée que ces rouleaux avaient appartenu à une communauté essénienne.

 

Les Esséniens, une secte juive, sont mentionnés par Josèphe, Philon d’Alexandrie et Pline l’Ancien, trois écrivains du Ier siècle. Leur origine est obscure, mais semble remonter à la période troublée qui suivit la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère. En précisant ce qui distinguait leurs croyances de celles des Pharisiens et des Sadducéens, Josèphe indique qu’ils existaient déjà à cette époque. Pline signale la présence d’une communauté essénienne près de la mer Morte, entre Jéricho et En-Guédi.

 

James VanderKam, spécialiste des manuscrits de la mer Morte, pense que “ les Esséniens qui vivaient à Qumrân ne représentaient qu’une petite partie d’un mouvement plus important ” qui, selon Josèphe, comptait 4 000 membres. Bien qu’elle ne corresponde pas parfaitement à toutes les descriptions qui nous sont parvenues, l’image qui émerge des textes de Qumrân évoque les Esséniens plus que tout autre groupe juif connu de cette période.

 

Certains auteurs ont vu dans l’établissement de Qumrân le berceau du christianisme. Toutefois, il y a des différences frappantes entre les croyances de la communauté de Qumrân et celles des premiers chrétiens. Les écrits qumrâniens révèlent l’existence de règles extrêmement strictes relatives au sabbat et un souci quasi obsessionnel de la pureté cérémonielle (Matthieu 15:1-20 ; Luc 6:1-11). Notons aussi que les Esséniens vivaient à l’écart de la société, croyaient au destin et à l’immortalité de l’âme, rejetaient le mariage et accordaient une grande importance à des idées mystiques touchant la participation au culte rendu par les anges. Autant de points sur lesquels leur enseignement est incompatible avec celui de Jésus et des premiers chrétiens. — Matthieu 5:14-16 ; Jean 11:23, 24 ; Colossiens 2:18 ; 1 Timothée 4:1-3.

 

Pas de manuscrits cachés

 

Au cours des années qui suivirent la découverte des manuscrits de la mer Morte, les premiers textes trouvés furent édités dans diverses publications, ce qui permit aux spécialistes du monde entier d’y avoir accès. Mais publier les milliers de fragments provenant de la grotte no 4 était une autre affaire. Ces fragments furent confiés à une petite équipe internationale installée au Musée archéologique de Palestine, dans Jérusalem Est, alors sous contrôle jordanien. Aucun juif, d’Israël ou d’ailleurs, n’en faisait partie.

 

L’équipe décida de ne pas donner accès aux manuscrits jusqu’à la publication des résultats officiels de ses recherches. Ses membres étaient en nombre limité. Lorsque l’un d’eux mourait, il était remplacé par un autre spécialiste. Le volume de travail aurait nécessité une équipe plus importante et, dans certains cas, une meilleure connaissance de l’hébreu et de l’araméen anciens. Comme le note James VanderKam, “ plusieurs dizaines de milliers de fragments, c’était trop pour huit spécialistes, même très compétents ”.

 

En 1967, lors de la guerre des Six Jours, Jérusalem Est et ses rouleaux passèrent sous contrôle israélien. Toutefois, la politique de l’équipe demeura inchangée. Le retard accumulé dans la publication des manuscrits de la quatrième grotte finit par se compter en décennies. Des savants se mirent à dénoncer cette situation, que Geza Vermes, de l’université d’Oxford, qualifia en 1977 de “ scandale académique par excellence du XXe siècle ”. Certains affirmèrent que l’Église catholique dissimulait délibérément des informations dangereuses pour le christianisme.

 

Dans les années 80, l’équipe internationale fut élargie. Elle passa à 20 membres, puis, en 1990, à plus de 50 membres, sous la direction d’un nouvel éditeur en chef, Emmanuel Tov, de l’université hébraïque de Jérusalem. On fixa également un calendrier strict pour la publication scientifique de tous les manuscrits inédits.

 

L’année 1991 fut riche en événements inattendus. D’abord, des spécialistes firent paraître un volume intitulé Édition préliminaire des rouleaux non publiés de la mer Morte (angl.), réalisé grâce au traitement informatique d’une copie de la concordance employée par l’équipe internationale. Puis la Huntington Library de San Marino, en Californie, annonça qu’elle mettait à la disposition de tout chercheur intéressé la totalité des microfilms qui lui avaient été confiés. Peu après, les photographies de tous les manuscrits inédits furent publiées dans l’Édition en fac-similé des rouleaux de la mer Morte (angl.).

 

Au cours de la dernière décennie, les spécialistes ont enfin eu accès à tous les manuscrits de la mer Morte. On a ainsi pu constater qu’il n’y avait pas de rouleaux cachés ni de dissimulation. La publication officielle des derniers textes inédits, actuellement en cours, permettra d’entreprendre une étude complète de l’ensemble des manuscrits. Ce sera la tâche d’une nouvelle génération de spécialistes des manuscrits de la mer Morte.

 

Quelle est l’importance de ces recherches pour ceux qui s’intéressent à la Bible ?

 

Avant la découverte des manuscrits de la mer Morte, les plus anciennes copies connues des Écritures hébraïques dataient des IXe et Xe siècles de notre ère. Sachant que la rédaction des Écritures hébraïques s’était achevée plus de 1 000 ans auparavant, pouvait-on considérer ces copies comme des témoins fidèles de la Parole de Dieu ? “ Le rouleau d’Isaïe [trouvé à Qumrân] prouve de façon irréfutable que les copistes juifs ont assuré une transmission extrêmement fidèle et soigneuse du texte biblique sur une période de plus de 1 000 ans ”, écrit Julio Barrera, membre de l’équipe internationale chargée de la publication des manuscrits de la mer Morte.

 

Le rouleau dont parle ce spécialiste contient la totalité du livre d’Isaïe. À ce jour, on a identifié dans les plus de 200 manuscrits bibliques découverts à Qumrân des portions de tous les livres des Écritures hébraïques, celui d’Esther excepté. À la différence du rouleau d’Isaïe, la plupart sont fragmentaires et contiennent moins d’un dixième d’un livre biblique. Les livres les plus lus à Qumrân étaient les Psaumes (36 exemplaires), le Deutéronome (29 exemplaires) et Isaïe (21 exemplaires). Ce sont également les livres les plus cités dans les Écritures grecques chrétiennes.

 

Les manuscrits révèlent que la Bible n’a pas subi de changement majeur, mais aussi que les Juifs de la période du Second Temple utilisaient plusieurs versions du texte hébreu biblique, caractérisées par des variantes propres. L’orthographe et les mots eux-mêmes ne sont pas toujours identiques à ceux adoptés plus tard par les Massorètes. Le texte est parfois plus proche de la version grecque des Septante. Certains spécialistes pensaient autrefois que les variantes propres à la Septante résultaient d’erreurs ou même d’inventions délibérées des traducteurs. Grâce aux manuscrits de la mer Morte, on sait aujourd’hui que ces différences sont dues en réalité à des variations du texte hébreu. Cela peut, dans certains cas, expliquer pourquoi les premiers chrétiens, lorsqu’ils citaient les Écritures hébraïques, utilisaient parfois un texte différent du texte massorétique. — Exode 1:5 ; Actes 7:14.

 

Les rouleaux et les fragments découverts près de la mer Morte sont donc précieux pour l’étude de la transmission du texte hébreu de la Bible. Ils confirment la valeur de la Septante et du Pentateuque samaritain pour la critique textuelle, et apportent des éléments supplémentaires aux traducteurs de la Bible qui doivent examiner les corrections éventuelles à apporter au texte massorétique. Dans de nombreux cas, ils appuient le choix de comités de traduction pour rétablir le nom de Jéhovah ou Yahvé là où les Massorètes l’ont remplacé par un substitut.

 

Les manuscrits qui nous renseignent sur les règles et les croyances de la communauté de Qumrân indiquent clairement qu’à l’époque de Jésus il existait plusieurs formes de judaïsme. Les occupants de l’établissement de Qumrân avaient des traditions différentes de celles des Pharisiens et des Sadducéens. C’est probablement en partie à cause de ces divergences qu’ils se retirèrent dans le désert. Ils estimaient, à tort, que le passage d’Isaïe 40:3, où il est question d’une voix criant dans le désert de préparer le chemin pour Jéhovah, s’appliquait à eux. De nombreux fragments indiquent qu’ils croyaient la venue du Messie imminente, ce qui confirme que “ le peuple était dans l’attente ”, comme l’écrit Luc. — Luc 3:15.

 

Les manuscrits de la mer Morte sont très utiles pour comprendre le contexte de la vie juive dans lequel Jésus a accompli son ministère. Ils apportent également des éléments précieux pour l’étude de l’hébreu ancien et du texte biblique. Mais beaucoup de ces manuscrits n’ont pas encore été étudiés de façon approfondie. Nous pouvons donc nous attendre à de nouvelles découvertes intéressantes. Aujourd’hui encore, la plus grande découverte archéologique du XXe siècle continue à passionner les spécialistes et tous ceux qui s’intéressent à la Bible.

 

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 16:34

BIEN des gens se piquent de curiosité pour une énigme, un puzzle dont les pièces peuvent être vues de diverses manières et qui réserve une surprise, voire la découverte d’un trésor, qui sait? Si vous êtes de ceux-là, vous serez intéressé par ‘l’énigme des portes’.

Tout a commencé à Méguiddo, ville stratégique qui, dans l’Antiquité, dominait les routes commerciales et militaires du Moyen-Orient. Les archéologues y ont découvert les vestiges d’une énorme porte défensive qui, selon toute apparence, datait de l’époque du roi Salomon. À quoi ressemblait-elle? Recueillons les premiers indices.

Un voyageur, ou une armée ennemie, qui montait par la route menant à cette ville fortifiée rencontrait une première porte donnant sur une place ou cour. Les envahisseurs éventuels y seraient à découvert lorsqu’ils y pénétreraient et se dirigeraient sur leur gauche pour atteindre la principale porte de défense, qui est au cœur de notre énigme.

Du côté extérieur, cette porte était flanquée de tours fortes. Elle était entièrement construite, ni en pierres brutes ni en briques, mais en pierres soigneusement taillées, technique caractéristique de l’époque de Salomon. L’agencement de l’intérieur de la porte était particulier. Sur les côtés d’un long vestibule se dressaient des pilastres massifs, ou piliers de maçonnerie, qui formaient six chambres où des gardes pouvaient se tenir (voir Ézéchiel 40:6, 10, 20, 21, 28, 29). En temps normal, un chariot ou un groupe de marchands pouvaient y passer facilement, mais pour des ennemis décidés à forcer les lourds portails principaux, ce serait une tout autre affaire. Les piliers les contraindraient à s’engager dans un passage étroit, à travers l’élite de l’armée de Méguiddo postée dans les salles situées à droite et à gauche.

Cherchons à présent d’autres indices au tell, ou monticule de ruines, de l’antique Hazor, au nord de la mer de Galilée. Le professeur John Garstang y a entrepris des fouilles en 1928, et l’archéologue israélien Yigael Yadin s’est rendu sur ce tell imposant en 1955. Il avait présente à l’esprit la déclaration biblique suivante: "Voici ce qui concerne les requis du travail forcé que le roi Salomon leva pour bâtir la maison de Jéhovah, et (...) la muraille de Jérusalem, et Hazor, et Méguiddo, et Guézer." (1 Rois 9:15). Il semblait logique de penser que les ingénieurs constructeurs de Salomon avaient fortifié sur le même modèle les différentes villes qu’ils avaient rebâties. Allait-on retrouver à Hazor ce genre de porte caractéristique de l’époque de Salomon?

Lors des fouilles conduites par Yadin, on découvrit un double mur muni de salles. Puis on commença à mettre au jour une construction importante rattachée à ce double mur. Yadin raconte: "Nous avons immédiatement compris que nous avions découvert la porte (...). En outre, il est vite devenu manifeste que le plan et les dimensions de cette porte qui comptait six chambres et deux tours correspondaient au plan de celle découverte [de nombreuses années] auparavant à Méguiddo (...). Notre équipe était en effervescence (...). Nous avons tracé au sol le plan de la porte de Méguiddo, en représentant les angles et les murs avec des bouts de bois, et avons demandé à nos ouvriers de creuser suivant ce dessin en leur annonçant: ‘Ici, vous trouverez un mur’, ou: ‘Là, vous trouverez une salle.’ L’exactitude de nos ‘prophéties’ accrut considérablement notre prestige. (...) Mais quand nous [leur] avons lu le verset biblique relatif aux travaux effectués par Salomon à Hazor, à Méguiddo et à Guézer, nous avons perdu une part de notre prestige, tandis que celui de la Bible s’en trouva rehaussé." — Hazor: la mise au jour d’une grande citadelle des temps bibliques (angl.).

Ainsi, on semblait résoudre l’énigme des portes exactement comme on s’y attendait en suivant les indications fournies par la Bible. Mais qu’en serait-il à Guézer, située au sud? Yadin savait que l’archéologue irlandais R. Macalister n’y avait trouvé aucun vestige attribué à Salomon lors des fouilles qu’il y avait effectuées de 1902 à 1909. Se pouvait-il que d’importants indices permettant de déchiffrer ce que Yadin appelait "le mystère de Guézer" aient été négligés?

Yadin raconte: "Les découvertes faites à Hazor et le fameux passage du premier livre des Rois m’ont amené à réexaminer le compte rendu de Macalister avec l’espoir de localiser une porte. Vous pouvez imaginer mon étonnement et ma vive émotion quand (...) je suis tombé sur un croquis (...) intitulé ‘Plan du château maccabéen de Guézer’." Macalister estimait que les vestiges de ce "château" dataient de l’époque de la rébellion des Maccabées (IIe siècle av. n. è.). Mais Yadin pensait que ce dessin ancien représentait peut-être ‘le mur d’une casemate, une porte extérieure et, plus important encore, ce qui ressemblait à la moitié d’une porte en tout point semblable à celles découvertes à Méguiddo et à Hazor’. Yadin publia un article dans lequel il exposait ces indices. Par la suite, William Dever entreprit des fouilles à Guézer. Qu’y découvrit-il? Il écrit avec émotion: "Salomon a bel et bien rebâti Guézer!" Comme Yadin le dit, "sans l’ombre d’un doute, non seulement l’équipe de Dever a mis au jour l’autre moitié de la porte, mais l’étude des strates et des poteries a apporté la preuve irréfutable que l’ensemble avait été bâti à l’époque de Salomon".

L’énigme était donc percée. À ce propos, voici ce que Yadin a fait remarquer dans The Biblical Archaeologist (Volume XXXIII, 1970, 3): "Ce bref passage du livre biblique des Rois a permis de localiser et de dater les fortifications, érigées du temps de Salomon, sur un même modèle pour les trois villes." "Il semble bien qu’à aucun autre moment dans l’histoire de l’archéologie un passage ait autant que 1 Rois 9:15 facilité l’identification et la datation d’édifices dans plusieurs des tells les plus importants."

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6 mars 2006 1 06 /03 /mars /2006 15:23

“On peut dire que le Nouveau Testament est aujourd’hui, de loin, le livre le plus étudié du monde”, lit-on sous la plume de Hans Küng dans son livre “Être chrétien”. Ces propos n’ont rien d’excessif. Au cours des trois siècles écoulés, on ne s’est pas contenté d’étudier les Écritures grecques chrétiennes, on les a littéralement disséquées et analysées avec plus de soin que n’importe quel autre ouvrage.

 

CERTAINS chercheurs sont parvenus à des conclusions saugrenues. Au XIXe siècle, un Allemand du nom de Ludwig Noack prétendait que l’Évangile de Jean avait été écrit en 60 de notre ère par le disciple bien-aimé, qui, d’après lui, n’était nul autre que Judas! Ernest Renan avançait pour sa part que la résurrection de Lazare était probablement une supercherie arrangée par Lazare lui-même pour démontrer que Jésus était bien le faiseur de miracles qu’il disait être. Le théologien allemand Gustav Volkmar soutenait, quant à lui, que Jésus, le personnage historique, n’avait absolument pas pu se présenter comme le Messie.

 

Bruno Bauer, philosophe allemand, décréta de son côté que Jésus n’avait jamais existé. “Il maintenait que le christianisme primitif avait, pour véritables inspirateurs, Philon, Sénèque et les gnostiques. Il en déduisit que Jésus n’était pas un personnage historique (...), et que la religion chrétienne était née vers la fin du IIe siècle d’une forme de judaïsme fortement influencée par le stoïcisme.”

 

Aujourd’hui, peu de gens adhèrent à des conceptions aussi tranchées. Cependant, comme leurs travaux en témoignent, les exégètes modernes sont encore nombreux à croire que les Écritures grecques chrétiennes comportent des légendes, des mythes et diverses exagérations. Mais en est-il bien ainsi?

 

À quand remonte le “Nouveau Testament”?

 

Les mythes et les légendes ne se développent que si le temps leur en est laissé. Il importe donc de savoir à quand remonte la rédaction du “Nouveau Testament”. Selon l’historien Michael Grant, la partie historique des Écritures grecques chrétiennes commença à être consignée “trente ou quarante ans après la mort de Jésus”. William Albright, spécialiste d’archéologie biblique, cite la conclusion à laquelle est parvenu C. Torrey, à savoir “que tous les évangiles furent écrits avant 70 ap. J.-C. et que leur contenu put être entièrement rédigé dans les vingt années qui suivirent la crucifixion”. Pour sa part, Albright estime que leur rédaction s’est achevée au plus tard “vers 80 ap. J.-C.”. Bien que d’autres estimations présentent de légères divergences, on s’accorde à dire que le “Nouveau Testament” était complet dès la fin du Ier siècle.

 

Que faut-il en conclure? Albright poursuit: “Une période de vingt à cinquante années est trop courte pour que se soit corrompu le contenu essentiel des évangiles ou même la phraséologie des paroles de Jésus.” Le professeur Gary Habermas ajoute: “Les Évangiles ont été rédigés très peu de temps après les faits dont ils rendent compte, tandis que les récits historiques de l’Antiquité relatent souvent des événements qui se sont produits des siècles auparavant, événements que les historiens modernes sont pourtant en mesure d’appréhender.”

 

En d’autres termes, les récits historiques des Écritures grecques chrétiennes sont au moins aussi crédibles que ceux de l’histoire profane. Les quelques décades qui séparent la naissance du christianisme des premiers écrits n’ont certainement pas laissé aux mythes et aux légendes le temps de se développer et de se répandre sur une grande échelle.

 

Des témoins oculaires

 

Ces mythes et ces légendes avaient d’autant moins de raisons d’apparaître que ces récits, pour une large part, portent l’empreinte de témoins oculaires. Le rédacteur de l’Évangile de Jean s’exprime ainsi: “C’est ce disciple [le disciple que Jésus aimait] qui rend témoignage de ces choses, et qui a écrit ces choses.” (Jean 21:24). L’auteur du livre de Luc déclare de son côté: ‘Ceux qui, dès le commencement, devinrent témoins oculaires et serviteurs du message nous ont transmis les faits.’ (Luc 1:2). Parlant des témoins de la résurrection de Jésus, l’apôtre Paul dit: “La plupart sont demeurés en vie jusqu’à présent, mais quelques-uns se sont endormis dans la mort.” — 1 Corinthiens 15:6.

 

Notons à ce sujet la remarque judicieuse du professeur F. Bruce: “Contrairement à ce que semblent penser certains écrivains, il était loin d’être aussi simple, en ces premières années, d’attribuer certaines paroles ou certains actes à Jésus alors que la plupart de ses disciples étaient encore là pour rappeler ce qui s’était ou ne s’était pas passé. (...) Les disciples n’avaient pas le droit à l’erreur (ni a fortiori celui de déformer sciemment les faits): ils auraient été sur-le-champ percés à jour par ceux qui ne se seraient que trop empressés de le faire. Bien au contraire, un des points forts de la prédication apostolique des premiers temps est qu’elle se référait ouvertement à des faits connus des auditeurs; les apôtres ne se contentaient pas de dire: ‘Nous sommes témoins de ces choses’, ils ajoutaient: ‘Comme vous le savez vous-mêmes.’ (Actes 2:22).”

 

Le texte est-il digne de foi?

 

Se pourrait-il que les récits authentiques des témoins oculaires aient été dénaturés par la suite? En d’autres termes, des mythes et des légendes sont-ils venus se greffer sur le texte original une fois terminé? Comme nous l’avons déjà montré, le texte des Écritures grecques chrétiennes a été mieux préservé que n’importe quel autre écrit de l’Antiquité. Kurt et Barbara Aland, spécialistes du texte grec de la Bible , ont répertorié près de 5 000 manuscrits anciens qui nous sont parvenus, et dont certains remontent au IIe siècle de notre ère. Un enseignement se dégage de ce monceau de preuves: le texte est foncièrement exact. En outre, de nombreuses traductions anciennes, dont la plus vieille date d’environ 180 de notre ère, viennent elles aussi confirmer l’intégrité du texte9.

 

On peut donc affirmer qu’une fois achevé, le texte original des Écritures grecques chrétiennes n’a en aucune façon subi l’adjonction de légendes ou de mythes. Le texte que nous possédons est en substance identique au texte autographe; son authenticité n’est pas douteuse puisque les chrétiens de l’époque eux-mêmes la reconnaissaient. Mais peut-on juger de la valeur historique de la Bible en la comparant à d’autres récits historiques? Dans une certaine mesure, c’est chose possible.

 

Les documents extra-bibliques

 

Précisons tout d’abord qu’on ne trouve en dehors de la Bible que peu de renseignements sur la vie de Jésus et des apôtres. Cela n’a rien d’étonnant puisqu’au Ier siècle les chrétiens étaient relativement peu nombreux et ne prenaient aucune part aux affaires politiques. Néanmoins, les données fournies par l’Histoire s’accordent avec le récit biblique.

 

Parlant d’une retentissante défaite militaire qu’avait subie Hérode Antipas, l’historien juif Josèphe écrivit ces lignes en 93 de notre ère: “Plusieurs Juifs ont cru que cette défaite de l’armée d’Hérode était une punition de Dieu, à cause de Jean, surnommé Baptiste. C’était un homme de grande piété qui exhortait les Juifs à embrasser la vertu, à exercer la justice, et à recevoir le baptême après s’être rendus agréables à Dieu.” Josèphe confirme donc le récit biblique présentant Jean le baptiseur comme un homme juste, qui prêchait la repentance, et qu’Hérode fit exécuter. — Matthieu 3:1-12; 14:11.

 

Josèphe fait également mention de Jacques, le demi-frère de Jésus, qui, selon la Bible , ne fut pas un disciple de la première heure, mais devint par la suite un ancien éminent à Jérusalem (Jean 7:3-5; Galates 1:18, 19). L’historien livre ce rapport sur l’arrestation de Jacques: “[Ananus] assembl[a] un conseil devant lequel il fit venir Jacques, frère de Jésus, nommé Christ, et quelques autres.” Ces faits relatés par Josèphe offrent une preuve supplémentaire de l’historicité de “Jésus, nommé Christ”.

 

D’autres écrivains du début de notre ère citent des événements rapportés dans les Écritures grecques. Ainsi, selon les Évangiles, bon nombre de contemporains de Jésus accueillirent favorablement sa prédication en Palestine. Mais l’exécution de Jésus, ordonnée par Ponce Pilate, plongea les disciples dans un profond désarroi. Pourtant, on retrouve peu après ces mêmes disciples annonçant hardiment dans tout Jérusalem que leur Seigneur avait été ressuscité! En quelques années seulement, le christianisme s’était répandu d’un bout à l’autre de l’Empire romain. — Matthieu 4:25; 26:31; 27:24-26; Actes 2:23, 24, 36; 5:28; 17:6.

 

Nous trouvons confirmation de ces faits chez l’historien Tacite, qui n’appréciait guère le christianisme. Peu après la fin du Ier siècle, il raconte les persécutions cruelles que Néron infligeait aux chrétiens, en ajoutant cette précision: “Ce nom [chrétiens] leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée sur le moment, cette exécrable superstition perçait de nouveau, non seulement dans la Judée , berceau du mal, mais à Rome même.”

 

En Actes 18:2, le rédacteur biblique rapporte que “[l’Empereur romain] Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome”, expulsion que Suétone, historien romain du IIe siècle mentionne également. Voici ce qu’on lit dans son livre Le dieu Claude: “Il [Claude] expulsa de Rome des Juifs qui provoquaient perpétuellement des troubles, à l’instigation de Chrestos.” Si “Chrestos” désigne ici Jésus Christ, et s’il se passait à Rome ce qui s’était déjà produit dans d’autres villes, les émeutes rapportées par Suétone n’étaient pas alors à mettre au compte de Christ (c’est-à-dire de ses disciples). Elles étaient plutôt la manifestation de l’opposition violente des Juifs à la prédication inlassable des chrétiens.

 

Au milieu du IIe siècle, Justin écrivit ces mots sur la mort de Jésus: “Vous pouvez lire tout ce récit dans les actes de Ponce-Pilate.” Selon Justin, ces registres faisaient aussi état des miracles opérés par Jésus, comme en témoigne ce qu’il écrit encore: “Or, qu’il ait accompli ces miracles, les actes de Ponce-Pilate vous en donnent la preuve.” S’il est vrai que ces “actes” ou registres officiels ont disparu, il est par contre très probable qu’ils aient existé au IIe siècle, ce qui permettait à Justin d’y renvoyer les lecteurs soucieux de contrôler ses dires.

 

Le témoignage de l’archéologie

 

Les découvertes archéologiques sont également venues éclairer ou confirmer le témoignage des Écritures grecques. En 1961, à Césarée, on a retrouvé le nom de Ponce Pilate gravé sur une pierre dans les ruines d’un théâtre romain. Avant cette découverte, on ne disposait que de peu d’indices, en dehors de la Bible elle-même, pour attester l’existence de ce gouverneur romain.

 

L’Évangile de Luc nous apprend que Jean le baptiseur entreprit son ministère quand “Lysanias était chef de district d’Abilène”. (Luc 3:1.) Tous ne souscrivaient pas à cette chronologie, car le Lysanias dont parlait Josèphe, s’il avait effectivement gouverné l’Abilène, était mort en 34 avant notre ère, bien avant la naissance de Jean. Toutefois, des archéologues ont retrouvé dans cette région une inscription révélant l’existence d’un autre Lysanias qui était tétrarque (chef de district) sous Tibère César, l’empereur qui régnait à Rome à l’époque où Jean commença à prêcher. Ce Lysanias pourrait très bien être celui auquel Luc se référait.

 

Le livre des Actes présente Paul et Barnabas envoyés à Chypre dans le cadre de leur œuvre missionnaire et rencontrant un proconsul dénommé Sergius Paulus, un “homme intelligent”. (Actes 13:7.) Au milieu du XIXe siècle, des fouilles pratiquées à Chypre ont mis au jour une inscription datant de l’an 55 de notre ère sur laquelle figure le nom de ce personnage. Parlant de cette découverte, l’archéologue Ernest Wright précise: “À l’exception de la Bible , c’est tout ce que nous possédons sur ce proconsul, dont on notera que Luc nous donne avec exactitude le nom et le titre.”

 

Alors qu’il se trouvait à Athènes, Paul dit avoir remarqué un autel dédié “à un Dieu inconnu”. (Actes 17:23.) Des autels consacrés à des dieux anonymes, portant des dédicaces en latin, ont été découverts en différentes régions de l’Empire romain. L’un d’eux, retrouvé à Pergame, portait une inscription en grec, comme celui d’Athènes.

 

À Éphèse, Paul se heurta à l’opposition violente des orfèvres, qui tiraient leurs revenus de la fabrication de sanctuaires et d’images de la déesse Artémis. Éphèse passait à l’époque pour “la gardienne du temple de la grande Artémis”. (Actes 19:35.) Conformément à ces indications, le site de l’antique Éphèse a livré de nombreuses figurines d’Artémis en terre cuite et en marbre. Au siècle dernier, on a même mis au jour les vestiges du gigantesque temple de la ville.

 

L’accent de la vérité

 

Il ressort de ce qui précède que l’Histoire et l’archéologie éclairent et, dans une certaine mesure, confirment les récits historiques des Écritures grecques. Mais, là encore, c’est le contenu de ces livres qui offre la meilleure garantie de leur véracité. Celui qui les lit n’a nullement le sentiment d’avoir affaire à des mythes, il reconnaît au contraire l’accent de la vérité.

 

Tout d’abord, les Écritures se signalent par leur franchise. Considérez le cas de l’apôtre Pierre: la Bible nous peint en détail son embarras quand il voulut marcher sur les eaux et qu’il commença à s’enfoncer. En une autre occasion, Jésus lança à cet apôtre très respecté: “Passe derrière moi, Satan!” (Matthieu 14:28-31; 16:23). Les Écritures nous montrent encore l’apôtre endormi pendant son tour de garde, puis reniant son Seigneur à trois reprises, après qu’il se fut targué de ne jamais abandonner Jésus, fût-il le seul. — Matthieu 26:31-35, 37-45, 73-75.

 

Pierre n’est d’ailleurs pas le seul personnage dont les Écritures nous dévoilent les faiblesses. Ce récit plein de franchise ne passe pas sous silence les querelles des apôtres pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand (Matthieu 18:1; Marc 9:34; Luc 22:24). Elles ne nous cachent pas non plus la démarche de la mère des apôtres Jacques et Jean, qui demanda à Jésus de réserver à ses fils les meilleures places dans son Royaume (Matthieu 20:20-23). Le “violent mouvement de colère” qui éclata entre Barnabas et Paul est lui aussi fidèlement rapporté. — Actes 15:36-39.

 

Fait tout aussi remarquable, le livre de Luc précise que les premières à apprendre la résurrection de Jésus furent “les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée”. C’est là un détail tout à fait insolite au Ier siècle, dans une société dominée par les hommes. D’ailleurs, selon Luc, leurs propos “parurent comme de pures absurdités” aux apôtres (Luc 23:55 à 24:11). Si les récits historiques des Écritures grecques ne sont pas véridiques, il a fallu que quelqu’un les imagine. Mais pourquoi aurait-on inventé des anecdotes présentant des personnages aussi respectés sous un jour aussi peu favorable? En réalité, si ces faits ont été consignés, c’est uniquement parce qu’ils étaient authentiques.

 

Jésus Un personnage historique

 

Beaucoup voient en Jésus, tel que le décrit la Bible , un personnage fictif et idéalisé. L’historien Michael Grant émet cependant cette remarque: “Si, comme il se doit, nous étudions le Nouveau Testament en nous référant aux critères que nous sommes tenus d’observer pour d’autres écrits historiques de l’Antiquité, nous n’avons pas plus de raisons de rejeter l’existence de Jésus que celle de toute une série de personnages païens dont l’historicité n’est jamais remise en cause.”

 

La Bible a sans conteste l’accent de la vérité, non seulement quand elle relate la vie de Jésus, mais aussi quand elle révèle sa personnalité. Il n’est guère facile d’inventer un être hors du commun et d’en dresser un portrait qui reste cohérent d’un bout à l’autre d’un livre. Il est quasiment impossible que quatre écrivains différents décrivent un même personnage et en donnent la même image si l’original est fictif. En offrant quatre récits qui décrivent manifestement la même personne, Jésus, les Évangiles font la preuve de leur véracité.

 

Michael Grant pose ensuite cette question des plus pertinentes: “Comment se fait-il que tous les Évangiles dressent sans exception le portrait remarquablement net d’un jeune homme attrayant, évoluant librement parmi des femmes de toutes sortes, y compris celles de très mauvaise réputation, sans que transparaisse le moindre soupçon de sentimentalité, de gêne ou de pruderie, et sans pour autant qu’il ne perde rien de son naturel?” La réponse s’impose: cet homme a réellement existé et s’est vraiment comporté comme la Bible le dit.

 

Ils se refusent à croire Pourquoi?

 

Puisque l’historicité des Écritures grecques est indubitable, pourquoi certains la nient-ils? Et pourquoi de nombreux autres ne reconnaissent-ils l’authenticité que de quelques textes seulement? C’est principalement parce que la Bible relate des faits que les intellectuels de notre époque ne veulent pas croire. Elle affirme par exemple que Jésus a accompli et énoncé des prophéties, qu’il a opéré des miracles ou encore qu’il a été ressuscité d’entre les morts.

 

Au XXe siècle, dominé par le scepticisme, toutes ces choses passent pour inconcevables, témoin cette remarque du professeur Ezra Gould à propos des miracles: “Certains critiques trouvent à se justifier en prétextant (...) que les miracles n’existent pas.” Il en est qui concèdent à Jésus quelques guérisons, mais uniquement celles qu’ils attribuent à une action psychosomatique, au ‘pouvoir de l’esprit sur la matière’. Quant aux autres miracles, la plupart les rejettent, les prétendant forgés de toutes pièces ou basés sur un fait réel qui aurait été déformé par la tradition.

 

On peut illustrer cette dernière objection en s’arrêtant sur l’épisode où Jésus nourrit une foule de plus de 5 000 personnes avec seulement quelques pains et deux poissons (Matthieu 14:14-22). Heinrich Paulus, exégète du XIXe siècle, avança cette explication: Avec ses apôtres, Jésus s’est retrouvé entouré d’une foule importante qui commençait à avoir faim. Décidant de donner un bel exemple aux riches qui étaient présents, il offrit à la multitude le peu de nourriture que lui-même et ses apôtres possédaient. Il fut bientôt imité par ceux qui avaient amené des provisions, si bien que tous furent finalement rassasiés.

 

Si les choses se sont effectivement passées ainsi, c’est certes là une démonstration spectaculaire de l’effet que produit un bon exemple. Pourquoi faudrait-il alors modifier un récit déjà captivant et constructif pour lui donner l’air d’un miracle? Ceux qui essaient de prouver que les miracles n’ont rien de miraculeux suscitent néanmoins plus de questions qu’ils n’en résolvent. Tous partent d’ailleurs de fausses prémisses, en postulant que les miracles sont impossibles. Mais pourquoi n’en irait-il pas différemment?

 

Les Écritures hébraïques comme les Écritures grecques répondent à des normes rigoureuses d’historicité. Pourtant, toutes deux énoncent des prophéties et relatent des miracles (voir 2 Rois 4:42-44). À quelle conclusion aboutirait-on s’il s’avérait que ces prophéties sont véridiques, que ces miracles se sont vraiment produits? Ce serait la preuve que la Bible a Dieu pour véritable auteur et qu’elle est bien sa Parole, non celle des hommes.

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 23:06

Au milieu d’une argumentation sur la résurrection céleste, l’apôtre Paul a rédigé un passage pour le moins étonnant. La Bible d’Osty le rend ainsi : “ Autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si vraiment les morts ne sont pas relevés, pourquoi se fait-on baptiser pour eux ? ” — 1 Corinthiens 15:29.

 

 

Paul recommandait-il de baptiser les vivants à la place des morts qui n’avaient pas reçu le baptême ? On pourrait le penser à en juger d’après cette traduction de la Bible et d’autres. Cependant, un examen attentif tant des Écritures que du grec original utilisé par Paul suggère une autre conclusion. Paul voulait dire que les chrétiens oints sont baptisés, ou immergés, dans un mode de vie qui doit les mener, comme le Christ, à mourir fidèles, puis à être ressuscités pour une vie spirituelle.

 

 

Les Écritures confirment cette explication. Paul a écrit aux Romains : “ Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés dans Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort ? ” (Romains 6:3). Aux Philippiens, Paul a dit de lui-même qu’il ‘ participait aux souffrances du Christ, se soumettant à une mort semblable à la sienne, pour voir s’il pouvait de quelque manière parvenir à cette résurrection d’entre les morts qui aurait lieu de bonne heure ’. (Philippiens 3:10, 11.) L’apôtre indiquait ici que la voie suivie par un disciple oint du Christ implique de demeurer intègre dans l’épreuve, d’affronter quotidiennement la mort et finalement de mourir fidèle, avant d’être ressuscité au ciel.

 

 

Il est à noter que ces versets et d’autres où la relation entre la mort et des baptisés est explicite font référence à un baptême de personnes vivantes et non de personnes mortes. Paul a également dit à d’autres chrétiens oints : “ Vous avez été enterrés avec lui dans son baptême, et par votre relation avec lui vous avez aussi été relevés ensemble grâce à votre foi en l’opération de Dieu, qui l’a relevé d’entre les morts. ” — Colossiens 2:12.

 

 

La préposition grecque hupér, que plusieurs versions de la Bible traduisent par le terme “ pour ” en 1 Corinthiens 15:29, signifie également “ dans le but de ”. C’est donc avec raison que certaines traductions en harmonie avec d’autres textes bibliques, rendent ce verset ainsi : “ Que feront-ils, ceux qui sont en train d’être baptisés pour être des morts ? Si les morts ne doivent nullement être relevés, pourquoi aussi sont-ils en train d’être baptisés pour être des morts ? ”

 

 

 

 

 

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 22:58

PENZIAS et Wilson accusèrent les pigeons. Lorsque leur appareillage radio de haute sensibilité capta un sifflement étrange, les deux scientifiques se livrèrent à quelques vérifications et découvrirent la présence d’un couple de pigeons perchés sur leur antenne géante. Mais lorsque le sifflement agaçant persista après qu’on eut chassé les intrus emplumés, il fallut se rendre à l’évidence: le bruit perçu venait des profondeurs de l’espace.

 

 

D’après les scientifiques, ce que Penzias et Wilson croyaient être un rayonnement statique était en réalité l’écho du “big bang”, l’explosion qui donna naissance à notre univers, dans un passé infini. La découverte de ces chercheurs, à laquelle est venue s’ajouter une accumulation d’autres preuves, a conduit des scientifiques à envisager une possibilité surprenante: La Bible a raison de dire: “Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.” — Genèse 1:1.

 

 

Pour ne citer qu’un exemple, la revue New Scientist (édition du 23 juin 1983) laissait apparaître le titre suivant: “La science naissante de la cosmologie ne nie pas ni ne peut rejeter l’existence de Dieu.” L’auteur de l’article, professeur de physique, a fait cette déclaration:

 

 

“Au cours de ces dernières années, de plus en plus de scientifiques ont été frappés par ce qu’ils envisagent comme une succession d’événements fortuits où de ‘coïncidences’ survenues dans les lois de la physique pour permettre à l’univers de donner naissance au système familier que nous voyons: galaxies, étoiles, atomes et ce qui importe le plus, nous (...). Le plus infime changement intervenant respectivement dans le domaine de la gravitation et dans celui des forces électromagnétiques transformerait les étoiles semblables au soleil en géantes bleues ou en naines rouges. Tout autour de nous, nous semblons voir la preuve que la nature a fait le meilleur choix.”

 

 

De toute évidence, les découvertes faites par le télescope n’ont pas ôté les raisons profondes de croire en un Créateur. Dès lors, peut-on considérer avec sérieux la Bible , le principal livre religieux? Oui, car la recherche scientifique a fourni des motifs impérieux d’agir ainsi. Examinons certains d’entre eux.

 

 

‘UNE ÉTOILE DIFFÈRE D’UNE AUTRE ÉTOILE’

 

 

Les nouvelles découvertes rendent fréquemment caduques les précédentes au point que dès sa publication un ouvrage scientifique est souvent dépassé. Cependant, bien que la Bible ait été écrite des siècles avant la mise au point du télescope et du microscope, elle aborde des sujets scientifiques avec une insigne précision.

 

 

Les paroles de l’apôtre Paul en I Corinthiens 15:41 en fournissent un exemple: “Autre est la gloire du soleil, et autre la gloire de la lune, et autre la gloire des étoiles; une étoile même diffère en gloire d’une autre étoile.”

 

 

Pour l’observateur occasionnel, la plupart des étoiles se ressemblent, à l’exception de leur luminosité qui est différente. Néanmoins, les astronomes disent que les étoiles sont distinctes par leurs couleurs, la gamme des teintes s’étendant du blanc au rouge, en passant par le bleuâtre, le jaune, l’orange et le rouge orangé. Les pulsars (il s’agirait d’étoiles effondrées qui tournoient sur elles-mêmes) ont une “gloire” unique. Comme des moulinets munis d’un encliquetage, ils émettent des signaux radio toutes les fractions de seconde. Les pulsars Crab et Vela émettent même de la lumière visible. Les étoiles diffèrent aussi par leurs densités et par leurs tailles. Selon des estimations jugées prudentes, l’étoile Bételgeuse aurait plus de 400 millions de kilomètres de diamètre. Si son centre se situait à l’emplacement du soleil, cette étoile engloberait la Terre et le reste de notre système solaire jusqu’à l’orbite de Mars.

 

 

Comment l’apôtre Paul put-il écrire des vérités scientifiques alors qu’il ne possédait même pas un instrument aussi rudimentaire que celui de Galilée pour les découvrir? L’inspiration divine est la seule réponse possible.

 

 

“LES ORDONNANCES DES CIEUX”

 

 

“Peux-tu nouer les liens de la constellation de Kimah ou peux-tu dénouer les cordes de la constellation de Késil?” demanda Dieu. “Sais-tu les ordonnances des cieux, ou pourrais-tu établir son autorité sur la terre?” (Job 38:31, 33). Pendant des siècles, les hommes ignoraient que des “ordonnances” ou lois régissaient les mouvements des corps célestes. L’application des découvertes de Kepler, de Newton, d’Einstein et d’autres chercheurs, a aidé les astronomes à comprendre que les forces de la gravitation constituent les “liens” qui unissent les étoiles d’une même constellation, comme celle de “Kimah”.

 

 

D’après les astronomes, les étoiles ne sont pas immobiles. Un spécialiste de l’espace a avancé l’idée que les étoiles ‘décrivent une rotation autour du centre ou du noyau de la galaxie, comme dans un manège géant’. D’ailleurs, il faut environ 200 millions d’années au soleil pour décrire sa trajectoire dans la Voie lactée. La Bible a donc raison de dire que les étoiles ont une orbite.

 

 

LA VIE PROVIENT DE LA VIE

 

 

De son côté, le microscope accorde de la crédibilité à la Bible. Examinez par exemple la loi biologique énoncée en Genèse chapitre un: Les choses vivantes se reproduisent ‘selon leur espèce’. Aujourd’hui l’emploi de puissants microscopes a permis aux scientifiques de mieux comprendre le phénomène de la reproduction et les limites génétiques qui prouvent le fondement scientifique de cette déclaration biblique.

 

 

En Psaume 36:9, la Bible ajoute ce qui suit au sujet de Dieu: “Auprès de toi est la source de la vie; par la lumière venant de toi nous voyons la lumière.” Pendant des siècles, la théorie du philosophe grec Aristote eut un franc succès: pour lui la vie venait spontanément de la matière inerte. Jusqu’au XVIIe siècle, des gens instruits croyaient que les souris naissaient de vieux chiffons, les charançons de la farine, les grenouilles de la boue et les anguilles de la rosée.

 

 

Le débat sur l’origine de la vie faisait toujours rage lorsque Charles Darwin publia en 1859 son ouvrage L’Origine des espèces. Beaucoup citaient la soi-disant génération spontanée des bactéries pour appuyer l’évolution et expliquer ainsi l’origine de la vie. Au cours de la même année, Pouchet apporta la ‘preuve’ que les microorganismes naissent de l’eau, de l’air et du foin. Cette affirmation fut contredite par Pasteur; il démontra que des bactéries portées par l’air sur des particules de poussière pouvaient avoir contaminé les expériences de Pouchet.

 

 

Pouchet, inébranlable, répéta alors ses expériences dans les Pyrénées avec un air exempt de toute poussière. En outre, il fit bouillir un mélange de foin et d’eau pour tuer toute bactérie existante. Ainsi, quand son mélange se mit à grouiller de vie bactérienne, Pouchet acquit la certitude d’avoir apporté la preuve de la génération spontanée. Pourtant, en 1870, John Tyndall, un homme de science irlandais, découvrit que les bactéries du foin fabriquent des spores qui résistent à la chaleur et peuvent survivre à plusieurs heures de stérilisation. Hélas! pour Pouchet, son mélange n’avait pas été correctement stérilisé. Les expériences de Tyndall portèrent ainsi un coup mortel à la théorie de la génération spontanée.

 

 

Avec les microscopes en service de nos jours, les scientifiques peuvent observer la division et la multiplication cellulaires. Que la vie provienne d’une vie préexistante est maintenant un fait scientifique établi, un fait signalé par la Bible depuis des siècles.

 

 

L’EMBRYON

 

 

En Psaume 139:16, le rédacteur s’adresse à Dieu et lui dit: “Tes yeux virent mon embryon, et dans ton livre se trouvaient inscrites toutes ses parties.” Vous remarquerez que la Bible prétend que ‘toutes les parties’ d’un embryon ‘sont inscrites’. Au moyen de cette formule poétique, le psalmiste se réfère apparemment à un élément que les scientifiques n’ont découvert que récemment, savoir l’ADN, ou matériel génétique présent dans chaque cellule. Un article scientifique publié dans un magazine nous rappelle que “personne n’a jamais été en mesure de ‘lire’” ce matériel génétique, “pas même le plus puissant des microscopes électroniques. Toutefois, les scientifiques savent que ces particules d’informations sont propres à chaque individu et déterminent à la fois sa personnalité et son aspect physique”.

 

 

LE LIVRE QUI BÂTIT LA FOI

 

 

Merlyn Mehl, un physicien attaché à une université d’Afrique du Sud, a déclaré récemment: “Il est difficile d’imaginer comment un esprit formé au raisonnement scientifique ne pourrait pas être frappé par la véracité des Écritures. L’unité et l’harmonie qui existent dans l’univers physique inanimé sont clairement visibles dans la Bible , ce livre qui inspire tant de respect.” Certes, la Bible ne se veut pas livre de sciences. Cependant, elle répond aux questions qui préoccupent les hommes. La science nous livre ses révélations sur l’univers et elle analyse les mécanismes complexes des processus de la vie. Mais de quel intérêt sont toutes ces choses si nous ignorons le but même de l’existence? Seule la Bible fournit une réponse satisfaisante à cette question.

 

 

C’est ce que comprit le psalmiste David. Comme les astronomes de notre époque, il passait beaucoup de temps à étudier les cieux étoilés. “Les cieux proclament la gloire de Dieu”, fit-il remarquer. Mais David comprit qu’il n’était pas suffisant de s’émerveiller au contact de la nature. Aussi poursuivit-il en ces termes: “La loi de Jéhovah est parfaite, ramenant l’âme. L’avertissement de Jéhovah est digne de foi, rendant sage l’inexpérimenté. Les ordres de Jéhovah sont droits, réjouissant le cœur.” — Psaume 19:1-4, 7, 8.

 

 

Le télescope et le microscope ont montré de manière spectaculaire que, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, notre monde compliqué inspire un respect mêlé de crainte. Les problèmes que nous devons affronter sont eux aussi d’une trop grande complexité pour être résolus sans aide divine. “Je sais bien, ô Jéhovah, qu’à l’homme terrestre n’appartient pas sa voie. Il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger son pas.” (Jérémie 10:23). Des montagnes d’informations scientifiques ne peuvent sauver l’humain au moment où il semble plonger tête première vers son autodestruction. Aussi des personnes réfléchies cherchent-elles ailleurs des solutions. Elles sont fournies par un livre qui a résisté aux ravages du temps et à l’examen scientifique minutieux du télescope et du microscope.

 

 

 

 

 

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3 mars 2006 5 03 /03 /mars /2006 21:49

L’UN des rédacteurs de la Bible demanda un jour: "Qui a recueilli le vent dans le creux des deux mains? Qui a enveloppé les eaux dans un manteau? Qui a fait se lever toutes les extrémités de la terre? Quel est son nom et quel est le nom de son fils, si tu le sais?" (Proverbes 30:4). En ce qui nous concerne, comment pouvons-nous connaître le nom de Dieu? C’est là une question capitale. La création prouve avec force que Dieu existe, mais elle ne nous découvre pas son nom (Romains 1:20). Au reste, il nous serait impossible de savoir quel est ce nom si le Créateur lui-même ne nous l’avait dévoilé. Heureusement, il l’a fait dans les pages de la Sainte Bible, le livre dont il est l’Auteur.

En une circonstance mémorable, Dieu a prononcé son nom à plusieurs reprises en présence de Moïse. Celui-ci a rédigé un récit de l’événement qui fait toujours partie des Saintes Écritures (Exode 34:5). Mieux encore, l’Être suprême est allé jusqu’à écrire son nom de son propre "doigt". Effectivement, après avoir énuméré de vive voix à Moïse les préceptes que nous appelons aujourd’hui les Dix Commandements, il les a miraculeusement couchés sur un document. Nous lisons: "Dès qu’il eut fini de parler avec lui au mont Sinaï, il donna à Moïse deux tablettes du Témoignage, tablettes de pierre écrites du doigt de Dieu." (Exode 31:18). Or il est à remarquer que le nom divin apparaît huit fois dans le texte original de ce Décalogue (Exode 20:1-17). Ainsi, le Créateur a révélé son nom à l’homme, tant verbalement que par écrit. Alors, quel est ce nom?

En hébreu, il s’orthographie הוהי. Ces quatre consonnes qu’on désigne communément par le mot "Tétragramme" se lisent de droite à gauche. Dans notre alphabet, on peut les transcrire YHWH ou JHVH. Ce mot revient près de 7 000 fois dans le texte de base des Écritures hébraïques (l’"Ancien Testament").

Ce vocable est une forme du verbe hawah (הוה), qui se traduit par "devenir", et il signifie "Il fait devenir". Il présente donc le Créateur comme l’Être qui réalise progressivement ses promesses et qui accomplit immanquablement ses desseins. Seul le vrai Dieu peut porter un nom si riche de sens.

Vous souvenez-vous des différentes façons dont le nom divin était rendu en Psaume 83:18 (ou 19), selon ce que nous avons lu dans la section précédente (page 5)? Deux des traductions citées le remplaçaient purement et simplement par un titre, "SEIGNEUR" ou "l’Éternel". En revanche, dans les deux autres termes, Yahvé et Jéhovah, on retrouvait au moins partiellement les quatre lettres du nom de Dieu. Somme toute, ces deux dernières graphies diffèrent surtout par leur prononciation. Mais pourquoi?

Comment se prononce-t-il?

Le fait est que personne ne sait vraiment comment ce nom s’articulait à l’origine. Quelle en est la raison? Rappelons que la première partie de la Bible a été rédigée en hébreu. Or, dans cette langue, on n’écrivait à l’époque que les consonnes, et pas les voyelles. Évidemment, quand les rédacteurs divinement inspirés ont mentionné le nom du Créateur, ils ont suivi la même règle: ils n’en ont inscrit que les consonnes.

Tant que l’hébreu ancien était une langue vivante, cela ne présentait aucune difficulté. Les Israélites avaient l’habitude d’utiliser le nom par excellence. De ce fait, lorsqu’ils le rencontraient dans un texte ils rajoutaient les voyelles nécessaires à sa prononciation sans même y penser, un peu comme un francophone lira naturellement les abréviations "vx" vieux et "gd" grand.

Mais aujourd’hui les choses ont changé, et ce pour deux raisons: Primo, une superstition a amené les Juifs à croire qu’il était mal de prononcer le nom divin. Quand donc ils le trouvaient en lisant la Bible à haute voix, ils lui substituaient un autre mot hébreu, ´Adhônây ("Souverain Seigneur"). Secundo, avec le temps l’hébreu ancien a cessé d’être employé dans les conversations quotidiennes, de sorte que la prononciation originale du nom de Dieu a fini par tomber en désuétude.

Pour que l’usage de la langue hébraïque dans son ensemble ne se perde pas, au cours de la deuxième moitié du premier millénaire de notre ère des docteurs juifs ont élaboré un système de signes représentant les voyelles manquantes, et ils l’ont introduit dans le texte consonantique de la Bible hébraïque. Désormais, les voyelles étaient écrites au même titre que les consonnes, ce qui a permis à la prononciation en vigueur à l’époque de se perpétuer.

Néanmoins, quand ils ont rencontré le nom de Dieu, ces scribes ne lui ont pas ajouté les signes vocaliques qui en auraient défini l’articulation. Dans la plupart des cas, ils ont plutôt mis d’autres points-voyelles afin de rappeler au lecteur qu’il devait dire ´Adhônây. C’est de cet assemblage de lettres qu’est née la forme Iehouah ou Yehôwâh, qui s’est transformée au fil des siècles pour donner Jéhovah, l’orthographe reçue du nom divin en français. Ce terme a conservé les éléments essentiels du nom de Dieu tels qu’ils apparaissent dans l’original hébreu.

Comment le prononcerez-vous?

Dès lors, d’où viennent les autres graphies du nom divin, comme Yahvé? Elles ont été avancées par des hébraïsants contemporains qui cherchaient à définir la prononciation primitive de ce nom à travers un certain nombre de déductions. Quelques-uns — ils ne font pas l’unanimité — sont d’avis qu’avant l’époque de Jésus les Israélites articulaient probablement le nom divin Yahvé. Toutefois, personne n’est en droit de l’affirmer. Peut-être le prononçaient-ils d’une autre manière encore.

Quoi qu’il en soit, nombreux sont ceux qui préfèrent employer l’orthographe "Jéhovah". Pourquoi? Parce qu’elle est autrement plus répandue et plus usuelle que sa rivale. Cependant, ne serait-il pas préférable d’utiliser la forme qui a le plus de chances de ressembler à la prononciation originale? Pas nécessairement, car ce n’est pas ainsi qu’on procède d’ordinaire avec les noms bibliques.

Pour prendre l’exemple le plus marquant, citons le cas de Jésus. Savez-vous comment ses amis et ses parents l’appelaient dans leurs conversations quotidiennes, pendant son enfance à Nazareth? En fait, nul ne peut se montrer catégorique sur ce point. Peut-être le dénommait-on Yéshoua` ou Yehôshoua`, mais sûrement pas "Jésus".

Pourtant, quand ils ont rédigé en langue grecque les récits relatifs à sa vie, les évangélistes divinement inspirés n’ont pas tenté de préserver la prononciation hébraïque de son nom, car ils l’ont écrit Iêsous. Aujourd’hui, les traductions le présentent différemment selon les langues: Les Espagnols trouvent dans leur Bible la forme Jesús (prononcez khéssouss), les Italiens l’écrivent Gesù (Djèzou) et les Anglais Jesus (Djizess).

Allons-nous cesser d’employer le nom de Jésus sous prétexte que peu de gens — sinon personne — savent aujourd’hui comment il se prononçait au départ? Pour le moment, aucun traducteur n’est allé jusque-là. Au fond, nous aimons nous servir de ce nom, car il évoque en nous l’image du Fils bien-aimé de Dieu qui a donné son sang pour nous. Serait-ce honorer Jésus que d’écarter systématiquement son nom des Écritures pour le remplacer par de simples titres comme "Enseignant" ou "Médiateur"? Non, bien sûr. Il nous est beaucoup plus facile de nous représenter Jésus lorsque nous utilisons son nom personnel de la façon dont on le prononce généralement en français.

On pourrait faire les mêmes remarques à propos de tous les noms propres de la Bible. Effectivement, nous les lisons selon les règles de notre langue, et nous n’essayons pas d’imiter la prononciation des temps bibliques. Ainsi, nous disons "Jérémie", et non Yirmeyâhou. Pareillement, nous parlons d’Ésaïe, alors qu’à son époque le prophète était sans doute appelé Yesha‘yâhou. D’ailleurs, les biblistes qui connaissent la prononciation hébraïque de ces noms en emploient aussi la forme la plus courante quand ils en font mention.

Ce principe s’applique tout autant au vocable Jéhovah. Même si cette orthographe ne correspond pas exactement à la prononciation originelle du nom divin, cela ne diminue en rien sa valeur. En effet, ce mot identifie bien le Créateur, le Dieu vivant, le Très-Haut à qui Jésus a dit: "Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié!" — Matthieu 6:9.

Un nom irremplaçable

Bien que quantité de traducteurs soient partisans de la prononciation Yahvé, la Traduction du monde nouveau et un certain nombre d’autres versions continuent à utiliser la forme Jéhovah parce qu’elle est connue et employée depuis des siècles. En outre, elle conserve au moins aussi bien que les autres les quatre lettres du Tétragramme, YHWH ou JHVH.

Alexandre Westphal, docteur en théologie de langue française, a jadis fait le même choix pour des raisons tout à fait similaires. Dans son ouvrage intitulé "Jéhovah" il déclarait: "Si quelque lecteur venait à s’étonner de ce que nous écrivons Jéhovah, et non pas Jahvéh, ou Jahvé (...), nous répondrons que nous nous sommes fait un devoir de n’adopter dans notre livre que les modifications qui s’imposent. (...) Il est certain que le mot Jéhovah, mot classique en français, consacré par les maîtres de notre langue comme par la littérature chrétienne qui depuis des siècles fait l’édification de l’Église, est un vocable conventionnel. (...) On comprendra dès lors que nous n’ayons pas cru devoir jeter le désarroi parmi nos lecteurs, en rompant avec une tradition qui (...) exprime dans le vocable Jéhovah le tétragramme JHVH." — Édition de 1924, pages 36, 37.

De même, dans sa Grammaire de l’hébreu biblique (édition de 1923, note au bas de la page 49), le professeur Paul Joüon, membre de l’Institut biblique de Rome, dit: "Dans nos traductions, au lieu de la forme (hypothétique) Yahweh, nous avons employé la forme Jéhovah (...) qui est la forme littéraire et usuelle du français." Dans bien d’autres langues, des traducteurs de la Bible ont recouru à une orthographe analogue, comme cela ressort de l’encadré de la page 8.

Est-il donc mal d’utiliser une graphie comme Yahvé ou Yahweh? Pas du tout. L’avantage du vocable Jéhovah consiste en ce que celui-ci a plus de chances d’éveiller tout de suite un écho chez le lecteur du fait qu’il a été adopté par la plupart des langues. Quoi qu’il en soit, ce qui compte, c’est que nous employions le nom par excellence et que nous le proclamions devant nos semblables. "Rendez grâce à Jéhovah, s’exclame le prophète. Invoquez son nom. Faites connaître parmi les peuples ses manières d’agir. Faites mention de ceci: que son nom est mis en haut." — Ésaïe 12:4.

Voyons maintenant comment les serviteurs de Dieu ont répondu à cette invitation au fil des siècles.

Au sujet de la graphie Yahvé, Alexandre Westphal précise dans son Dictionnaire encyclopédique de la Bible (1932-35): "On n’a pas la preuve que cette forme soit la véritable. Le fait que les Juifs d’Éléphantine écrivaient Jahou autorise à penser que la vocalisation du nom propre du Dieu d’Israël garde encore son secret." — Tome I, page 295.

Dans le glossaire de la version Segond révisée (1978, page 9) on trouve la remarque suivante: "La prononciation Yahvé, proposée dans des versions récentes repose sur quelques témoignages anciens qui ne sont pas décisifs: on pourrait tout aussi bien reconstituer la prononciation en Yaho ou Yahou, en tenant compte des noms de personnes, dans lesquels le nom divin entre en composition, par exemple le nom hébreu du prophète Élie: ´Éliyahou."

Dans son Dictionnaire de la Bible (1722-1728), Augustin Calmet énumérait ainsi quelques-unes des différentes orthographes du nom divin: "Les anciens l’ont exprimé différemment. Sanchoniathon écrit Jevo, Diodore de Sicile, Macrobe, saint Clément d’Alexandrie, saint Jérôme et Origène prononcent Jao; saint Épiphane, Théodoret et les Samaritains, Jabé, ou Javé. On trouve aussi dans les anciens Jahoh, Javo, Jaou, Jaod. Louis Cappel est pour Javo; Drusius, pour Javé; Mercerus [Mercier], pour Jehevah; Hottinger, pour Jehvah." — Édition de 1863, tome II, colonne 913.

Il est donc évident que la prononciation originelle du nom de Dieu s’est perdue. Mais cela n’a pas une grande importance, sinon le Créateur aurait veillé à ce qu’elle soit préservée à notre intention. L’essentiel, c’est que nous nous servions du nom de Dieu dans la forme consacrée par notre langue, quelle qu’elle soit.

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